En accès anticipé depuis plus d’un an, la grande force de vente de Noita a été de montrer un monde généré procéduralement en pixel-art, où chaque pixel simule un matériel ou un fluide avec des propriétés physiques uniques. Il est alors temps de voir si cette version 1.0 fait mouche ou pas, et si celle-ci a bien bénéficié de son temps en early access.
Condition de test : Nous avons joué à Noita sur PC via GOG, grâce à une version commerciale. Le test a été réalisé en une dizaine d’heures de jeu ce qui nous a permis de faire le tour des mécaniques et d’avoir un bon aperçu de tout le contenu qu’offre le jeu. Noita a été testé sur un PC avec 16 Go de RAM, une RX Vega 56 et un AMD Ryzen 5 2600 cadencé à 3,40 GHz avec les paramètres graphiques ajustés au maximum.
Sommaire
ToggleUne très brève introduction
Dans Noita, aucune place n’est faite pour un vrai tutoriel qui se déroulerait en dehors de l’expérience centrale du titre. Le joueur est directement jeté dans le grand bain avec deux ou trois commandes qui montrent comment attaquer et se déplacer. Pour le reste, le jeu mise sur la débrouillardise de son public. À eux de savoir comment utiliser efficacement les potions, les sorts, les baguettes etc.
Cette façon de faire se répercute sur l’ensemble de l’expérience du titre. Le joueur n’est que très peu voire pas du tout guidé et c’est à lui de faire ses propres découvertes. Cela incite alors à beaucoup expérimenter dans les premières parties pour savoir comment marche la physique du monde de Noita, les variables des armes et des sorts, les propriétés des matériaux etc. Cet apprentissage s’opère également par la découverte de différentes astuces comme par exemple le fait que les monstres donnent plus d’or s’ils sont éliminés indirectement.
Mais qui dit expérimentations dit également échecs. À travers ces échecs, on a parfois le sentiment de comprendre un peu mieux comment le jeu fonctionne. Un des bons côtés de ce rogue-like est que le joueur se forge sa propre expérience sur le jeu. Or, puisque le jeu offre pas mal de contenus et de possibilités, il est toujours possible d’innover et d’être surpris après une bonne poignée d’heures sur ce titre.
Le côté négatif sera plutôt dû au fait que le jeu se veut difficile, mais aussi extrêmement punitif. En effet, les amateurs de jeux comme Spelunky sauront sûrement mieux appréhender Noita, quant aux autres il est compliqué de dire s’ils arriveront à surmonter la pente. D’autant plus que la difficulté peut se révéler parfois injuste avec des morts qui peuvent intervenir de façon rapide et très brutale et où il peut être quelque fois difficile de savoir où on a fauté et comprendre exactement ce qui a déclenché sa mort. Et ce, même avec l’écran récapitulatif qui intervient à chaque défaite et se révèle plutôt bref.
Notons en dernier lieu que certaines collisions peuvent parfois bloquer le personnage au sol pendant quelques secondes le temps que le joueur arrive à se dégager. Un problème qui peut se révéler bien désagréable puisque que cela peut résulter par une mort plutôt frustrante.
Un monde dense avec du contenu
La prudence est souvent le mot d’ordre dans Noita. Or, au fur et à mesure que l’on descend dans la mine, on se rend compte que le jeu est assez dense et propose de nombreux niveaux qui eux-mêmes présentent différents secrets et embranchements. On peut alors difficilement reprocher au jeu de ne pas avoir bénéficié de son temps en accès anticipé pour étoffer son contenu.
On retrouve aussi cette impression sur la foulée de sorts, de monstres, et de talents que le titre offre. Chaque partie permettra d’en rencontrer toujours plus et ces derniers seront consignés dans une sorte d’archive, un des seuls témoins d’une progression permanente au sein du titre. En effet, le reste du temps il faudra repartir à zéro avec deux faibles baguettes de sorts et une potion aléatoire.
Cependant, vous n’aurez pas à traverser l’entièreté des niveaux d’une seule traite. À la fin de chaque niveau, des portails vous sont proposés qui amènent à un niveau intermédiaire où il est possible de débloquer un nouveau talent et de dépenser de l’or contre diverses baguettes tout en refaisant le plein de vie et de munitions. Car certains sorts ont un nombre limité d’utilisation.
Une expérience plaisante qui arrive à se renouveler
En plus de son monde intriguant et original généré procéduralement, Noita s’équipe d’une mécanique de baguettes et de sorts qui permet de varier son style de jeu à chaque partie. A l’instar de beaucoup de rogue-like ou rogue-lite, la façon d’attaquer de votre personnage va varier entre chaque partie en fonction de vos sorts et baguettes pour donner des résultats différents à chaque fois. Il faudra alors combiner différentes baguettes et sorts afin de créer des combos dévastateurs.
Cependant le jeu ne s’arrête pas là, pour offrir encore plus de variétés, ce dernier inclut beaucoup de variables au sein même de ses sorts et armes, auxquels il faut prêter un minimum d’attention ; Cast Delay, Reload Delay, Shuffle, Modifieurs et beaucoup d’autres. Le résultat offre bien évidemment encore plus de possibilités.
Cela a tout de même un coût. En effet, si cette mécanique permet aux joueurs vétérans de pleinement tirer profit de tous les choix qui s’offrent à eux, cela rend au contraire une expérience déjà difficilement appréhendable par les nouveaux venus encore plus complexe. Ainsi, pour choisir son style de jeu ou remplir efficacement de sorts sa baguette, Noita exige un savoir-faire assez grand et long à acquérir qui vient avec beaucoup de réflexion, d’expérience et bien évidemment d’échecs.
Finissons enfin avec l’aspect sonore du titre qui se doit d’être un minimum de qualité puisque, comme tout bon rogue-like, on sera amené à répéter l’expérience maintes fois. Sans faire de détour, les musiques de Noita collent parfaitement aux différentes ambiances du titre et renforcent l’air mystérieux des ruines du titre. Toutefois, on aurait aimé que cette qualité se répercute sur le sound design du jeu puisque celui-ci est assez souvent sommaire et manque un peu de saveur.
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