Il faut dire les choses, Shiro Games a véritablement réalisé un virage à 360 degrés, en passant d’un jeu d’action et d’aventure comme Evoland, à un STR à mi-chemin entre un Civlization et un Age of Empires, avec Northgard. Le soft va nous faire visiter le mythologie nordique, et le titre, désormais sorti de son accès anticipé, s’offre évidemment un mode campagne. Le soft aura-t-il un contenu suffisant, et surtout un gameplay suffisamment bien calibré pour nous accrocher ?
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ToggleRig à la recherche d’Hagen pour se venger !
Le mode campagne, c’est incontestablement LE mode de jeu que l’on attendait avec impatience du côté de Northgard à sa sortie définitive. Dans cette campagne de 11 chapitres, vous suivrez le périple de Rig. Son père a été assassiné par un certain Hagen, le haut roi viking, qui lui a dérobé par la même occasion une relique, qui n’est autre qu’une corne royale. Vous vous en doutez bien, notre bon vieux Rig va devoir poursuivre ce meurtrier, et ainsi assouvir sa vengeance et récupérer sa précieuse relique pour régner à la place de son défunt père.
L’intrigue sera au passage un peu plus compliquée que cela, et se dotera de quelques rebondissements, que l’on sent malheureusement venir à des kilomètres. Cela dit, le chara design des personnages est plutôt charmeur, et les divers clans jamais véritablement sous-exploités car on les jouent quasiment tous dans la campagne solo. La fin nous laissera en revanche à notre plus grand regret un peu de marbre, mais on appréciera à contrario les diverses cinématiques sous forme d’illustrations, plutôt agréables visuellement.
Le mode campagne se laisse suivre, mais est plombé par un rythme aux abonnés absents…
Mais en revanche, s’il manque bien quelque chose à ladite campagne, ce sera du rythme. Cette dernière en manque cruellement et ça se ressent, bien qu’il soit vraiment plaisant de parcourir les terres nordiques de Northgard. Même si les objectifs de missions sont relativement variés durant les 11 chapitres du soft, on ne pourra pas dire que la narration ait à un seul moment du peps. D’autant plus que la fin de la campagne laisse un petit goût d’inachevé dans le bouche, et on serait vraiment preneur pour avoir pourquoi pas une petite extension pour prolonger l’expérience de cette campagne solo. Pour le reste, côté durée de vie, la campagne devrait déjà vous tenir en haleine pas mal d’heures sur ces 11 chapitres, en sachant qu’un seul chapitre peut vous prendre facilement entre une ou deux heures de jeu, en fonction de votre façon de jouer.
Winter is coming
Outre le mode campagne, que nous n’allons pas forcément aborder en long, en large et en travers pour vous laisser quand même un minimum de surprises, vous aurez forcément un mode en ligne et hors-ligne. C’est donc véritablement là que nous allons aborder le gameplay de Northgard. Le soft de Shiro Games est incontestablement à mi-chemin entre Age of Empires et Civilization. Le premier est pour le côté combat stratégique, tandis que le second est pour le côté gestion des ressources pour faire vivre vos villageois.
D’ores et déjà, il s’agit de l’élément primordial dans Northgard qui est de gérer convenablement la nourriture, le bois, les kröwns – l’argent du jeu -, ou encore le bonheur des habitants. Tous ces paramètres seront à prendre en compte et si l’un d’eux tombe à zéro, vous devrez faire très vite pour le ravitailler le plus vite possible sous peine d’un game over. Bien évidemment, pour augmenter les diverses ressources, vous devrez spécialiser vos habitants dans divers domaines comme les faire devenir bûcherons, fermiers, chasseurs, commerçants, et j’en passe.
Cela sera essentiel pour augmenter vos ressources et pour ce faire, vous devrez systématiquement bâtir des bâtiments prévus à cet effet pour faire travailler vos villageois dans les divers domaines. A notez qu’évidemment, et moyennant de la pierre, vous pourrez améliorer vos constructions mais aussi votre domaine, qui sert à produire des habitants. C’est un peu la même chanson pour le métal si vous en trouvez sur la map, qui vous permettra d’améliorer les outils pour vos divers habitants spécialisés, et donc les rendre plus efficaces dans la production des nombreuses ressources.
En globalité, l’aspect gestion de Northgard est franchement bien foutu, avec une interface déroutante au début certes, mais que l’on arrive finalement à bien prendre en main après quelques parties. Pour augmenter également vos attributs dans certaines spécialités, sachez qu’un arbre à compétences est disponible dans l’onglet savoir en haut à droite de l’interface. Le savoir s’obtient naturellement dans le jeu en accomplissant des actions, en envoyant des scouts faire des expéditions dans des ruines ou bateaux abandonnés, et j’en passe. Une fois que vous aurez atteint le nombre de savoir requis – comme des points d’expérience en somme -, vous pourrez répartir votre précieux point dans le commerce, l’aspect militaire etc… Cela vous permettra de vous améliorer dans des domaines bien spécifiques, et le tout est franchement bien complet qu’on se le dise.
Northgard est un bon p’tit jeu addictif proposant un gameplay à mi-chemin entre Civilization et Age of Empires.
Deux autres éléments plutôt sympathiques sont aussi de la partie. Il s’agit d’une part de l’hiver terriblement rude, et d’autre part des divers événements négatifs. Le jeu de Shiro Games adopte en effet un système de saison et arrivé à l’hiver, vos ressources baisseront significativement. Vous n’aurez alors d’autre choix que de tenter de limiter la casse en assignant un maximum de villageois en bûcherons ou villageois simples, afin d’essayer de produire assez de nourritures et de bois pour tenir tout l’hiver. A cela vient aussi s’ajouter des événements négatifs, apparaissant de manière procédurale. Effectivement, la partie avançant, vous serez souvent sujets à des événements pas très catholiques comme une attaque surprise de Draugrs venant des fins fonds d’Hellheim, de vilains rats qui peuvent vous dévorer de la nourriture si vous n’avez pas de silo prévu à cet effet pour en stocker voire rendre malade vos habitants, ou encore des tremblements de terre pouvant endommager vos constructions. Bien que ce système d’événements négatifs soit franchement bien pensé et pimente un peu la difficulté du soft, on pourra regretter que ceux-ci soient vraiment peu nombreux car les mêmes reviennent systématiquement…
Là où le bât blessera hormis un côté gestion poussé à son summum et pratiquement sans faille, ce sera hélas son côté stratégie et militaire. Pour faire simple, au premier abord, la map dans Northgard sera systématiquement coupée en zone, que vous devrez explorer petit à petit à l’aide d’un scout. Une fois ces dernières dévoilées, vous pourrez parfois tomber sur des zones peuplées d’ennemis, ou tout simplement vierges, et qui attendent d’être colonisées moyennant des Kröwns, ou bien de la nourriture. Une fois que vous aurez colonisé un premier territoire, vous devrez forcément surveiller les autres aux alentours, afin de voir si elles ne grouillent pas de monstres ou loups, au risque de vous faire parfois attaquer soudainement. Et justement, c’est là où ça coince : pour vous défendre, vous ne pouvez poser qu’une pauvre tour de défense, qui ne fait pratiquement pas de dégâts même en l’améliorant, et qui n’arrive pas véritablement à couvrir les attaques ennemis… Côté défense on a vu mieux, ce qui fait que logiquement cet aspect militaire et stratégique du soft est bien trop limité, et de même en terme de guerriers… Dommage.
Viens ensuite les conditions de victoires, nombreuses et qui est tout simplement l’un des nombreux points fort du soft. Cela ne sera possible que sur le mode hors-ligne et en ligne, car le mode campagne est forcément linéaire, avec cependant quelques objectifs secondaires. Du coup, dans ce mode escarmouche, vous pouvez gagner par la voie du commerce, la domination – quand vous colonisez toute la map -, la sagesse, la renommée, et par le biais d’une carte spéciale. Tout est donc globalement bon pour remporter la victoire, même si on pourra franchement pester sur un aspect diplomatique qui n’est pas forcément de la partie pour gagner par exemple… Alors oui, il y a la possibilité de gagner par le commerce qui est plus ou moins un aspect diplomatique, mais nous aurions voulu que les développeurs poussent le vice plus loin, et approfondissent cet aspect-là.
Un bon paquet de clans, mais trop semblables dans leur gameplay ?
La petite subtilité de Northgard réside par ailleurs dans le système de clans. Il y en a six à disposition à savoir le clan du Sanglier, Loup, Ours, Chèvre, Corbeau et Cerf. Chaque clan aura sa propre spécificité. Par exemple, le clan de la chèvre vous fera commencer avec au moins un mouton, avec possibilité de construire directement une bergerie, et y gagner beaucoup plus en production de nourritures. En sus, chaque clan aura également ses propres bonus de renommée.
Il y en a pour tous les goûts et chaque joueur y trouvera son compte, à une exception près. En effet, on pourra être un peu déçu de voir qu’en définitive, les clans se jouent pratiquement de la même manière et ce, malgré le fait que l’arbre à compétences diffère entre chaque clan, comme les bonus que ce dernier vous octroie. C’est dommage, mais on sent néanmoins la bonne volonté des développeurs de vouloir laisser le choix aux joueurs concernant les clans, qui vous apportent au moins des bonus différents c’est déjà ça.
Côté difficulté, sachez que Norhtgard en possède trois à savoir facile, normal et difficile – cela correspond au mode campagne vu que le mode escarmouche vous propose juste un niveau d’hostilité bas, moyen, ou haut -. Cela permettra encore une fois aux débutants comme aux hardcore gamers d’y trouver leur compte, et de se familiariser avec le gameplay de Northgard, relativement intuitif et possédant les codes d’un jeu de stratégie et de gestion basique avec un système de zoom, de pause et surtout doté d’une caméra aux petits oignons. Par contre, on pourra regretter que l’I.A. agisse parfois bizarrement, et qui attaque parfois nos villageois de façon totalement aléatoire…
Une belle représentation de la mythologie nordique !
La direction artistique de Northgard a en tout cas tout ce qu’il y a de plus plaisant. On retrouve une mythologie nordique particulièrement bien respectée, avec des maps plutôt variées qui plus est. Côté technique, et comme vous avez sans doute déjà pu le voir, la production de Shiro Games adopte un visuel cartoon. Et qu’on se le dise pour une production indépendante, Northgard est vraiment visuellement agréable pour la rétine. Alors bien entendu, l’aspect technique du soft est en deçà de ce qui se fait actuellement mais qu’importe, tout cette patte graphique orchestrée par Shiro Games arrive sans problème à nous faire oublier toutes ces faiblesses techniques. On prend incontestablement un malin plaisir à voir nos petits villageois plein de vie à l’oeuvre, avec des animations dans le ton de l’univers que propose le studio indépendant. Et tout cela sans la moindre saccade car le tout est fluide en jeu, et plutôt propre qu’on se le dise, et même au niveau des effets de tempêtes de neige notamment.
On va terminer avec la bande-son de Northgard, franchement époustouflante, avec quelques accrocs. Les divers thèmes musicaux collent parfaitement avec le thème viking et Nordique de Northgard, et c’est un pur plaisir pour les oreilles… un moment. Car en effet, on s’aperçoit relativement vite que l’OST est tellement courte que les mêmes musiques tournent en boucle, et en sont complètement insupportables et lassantes à écouter à la longue. Dommage, il aurai fallu un peu plus de variété de ce côté-là car les musiques sont incontestablement de qualité. Bien évidemment, ne vous attendez pas à des doublages en ingame, car vous ne les retrouverez en fait que dans les cinématiques, avec une V.O. en soi de qualité.
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