De par sa nature, le soft du studio espagnol RECOtechnology, nous plonge dans un conflit historique datant de l’antiquité. Cette production porte d’ailleurs très bien son nom, puisque vous devrez diriger les armées et héros de deux factions, au choix en début de campagne, qui ont participé à la guerre pour la conquête de la région dont le jeu tire son nom. Mais vous ne devrez pas simplement diriger les troupes, vous devrez également naviguer entre les écrans après et avant chaque bataille, de sorte à gérer l’expérience, la vie et le moral de toutes vos unités. Le joueur aura la lourde tâche de parcourir des décennies de conflits, dont moult événements sont présentés. Malgré cette base fort alléchante, la création des madrilènes vaut-elle réellement le coup d’œil pour un fan de stratégie ou d’histoire ? Les batailles de Numantia sauront-elles transcender l’âme de tout curieux qui s’y essaie ?
Au cœur de l’histoire et la stratégie
Tout d’abord, et comme indiqué par le nom du soft, la trame principale prend place lors du conflit qui a eu lieu en Hispanie entre les Numantiens et les Romains. Cette guerre qui opposait les « barbares » hispaniques aux troupes du SPQR durant plus de 20 années, s’est terminée par un splendide bain de feu et de sang. Un peu comme une sorte de règlement de comptes, les troupes de Rome sont envoyées pour mater une rébellion inacceptable de la part des seconds nommés. Néanmoins, et bien malgré mes envies de vous narrer l’histoire de cette époque, je n’ai pas vraiment la possibilité, ni le temps de vous en apprendre bien davantage dans ce test, je vous invite donc à vous diriger ici si vous souhaiter en savoir un peu plus, sans oublier qu’il vous faut croiser vos sources si vous désirez creuser un peu plus en profondeur sur les événements marquants de ces deux décennies !
Vous l’aurez aisément assimilé, le fond historique de la trame est important et offre un charme non-négligeable à l’expérience vidéoludique qui nous est ici proposée. Loin d’être une mécanique, cet aspect reste malgré tout un élément phare de ce soft et reste central pour ce type de jeu de stratégie.
En début de partie, le joueur se doit de choisir entre deux camps. Il va, d’une part, devoir revêtir la cape d’officiers romains ou, d’autre part, décider de se parer de fourrures pour représenter le côté des Numantiens. Quelque soit votre choix, vous serez confronté à une campagne de onze chapitres, tous parsemés de choix stratégiques, dont chacun aura une influence sur votre avancée dans le jeu, d’éléments et informations historiques sur le conflit, ainsi que des batailles où vous devrez diriger vos troupes afin de tirer le meilleur parti de leurs compétences et ainsi mener votre armée à la victoire.
En parlant de votre armée, vous aurez à la gérer aussi bien sur le champ de bataille, qu’en dehors. En effet, vous aurez à jongler avec vos ressources afin de pouvoir recruter de nouvelles unités, mais ce n’est pas tout. En effet, avant chaque bataille, vous devrez minutieusement réfléchir à quelles troupes vont vous accompagner sur le terrain, car nul besoin de préciser que vous n’aurez qu’un nombre maximal de partisans à emmener à la bataille, histoire de ne pas vous rendre la tâche trop aisée. Chaque unité possède ses forces et faiblesses, ce qui vous poussera également à bien peser le pour et le contre de prendre telle ou telle formation pour partir guerroyer, car le moindre faux pas pourrait entraîner l’échec de toute la mission.
Enfin, pour revenir à la présence de deux campagnes, sachez que ces dernières sont suffisamment différentes et offrent une expérience assez diversifiée pour justifier deux parties. D’ailleurs, chacune possède des choix variés, qui auront un impact parfois important sur la suite de la trame scénaristique. Une véritable réussite pour les développeurs sur ce point.
En route pour rencontrer votre destinée
Comme précisé dans la première partie de ce test, Numantia est un jeu qui base sa difficulté, en grande partie, sur la gestion de l’armée, que cela soit durant les batailles ou en dehors. Chaque choix a son importance, avant, pendant et après chaque affrontement contre les troupes adverses.
Le joueur, qu’il évolue dans n’importe laquelle des deux campagnes, alterne entre deux cartes différentes. Vous pourrez ainsi retrouver la carte du camp de base, où vous devrez faire des choix concernant votre armée et les ressources de cette dernière et la carte de l’Hispanie, lieu géographique où se déroule le jeu. Dans la seconde carte, vous retrouverez des événements plutôt liés à l’avancement de la guerre et à la politique globale plutôt qu’à votre simple petite personne.
Pour ajouter un peu de piment, le camp de base vous permettra d’interagir, ou plutôt de faire interagir, les différents héros entre eux, prendre des décisions les concernant et faire évoluer les relations entre ces derniers. Vous déciderez également de quelles unités enrôler, mais aussi et surtout, quel équipement acheter et à quelle unité/quel héros l’offrir pour partir au combat. Moult événements mineurs, comme la disparition d’une unité à aller sauver s’y dérouleront, rien à voir donc avec l’attaque d’une cité ennemi même si, dans les deux cas, vous finirez probablement par vous battre.
Pour revenir à cette forte probabilité de finir par combattre, sachez que vous pouvez éviter le conflit en prenant les bonnes décisions au bon moment. En effet, lorsque vous déciderez de brûler les maisons d’un village, ne vous étonnez pas si les guerriers dudit village vous attaquent. Si à la place vous aviez pris le temps de réfléchir, vous auriez pu arriver à une fin bien moins sanglante. De plus, vous devez rester alerte et préparé en toutes circonstances, car des batailles face auxquelles vous n’êtes pas prêt à faire front peuvent surgir à n’importe quel moment… en fonction de vos décisions !
Pour continuer, il semble intéressant d’enfin se pencher sur ces fameux combats. Ces derniers ont lieu sur une grille, à la façon d’un échiquier, où vos personnages pourront se déplacer grâce à leur nombre de points de déplacement. Avant chaque bataille, le joueur peut arranger toutes ses unités sur la carte, afin d’obtenir la formation qu’il désire pour débuter l’affrontement, dans la limite des cases offertes à cet effet par le jeu. Après avoir lancé la bataille, le tout se déroule selon une espèce de tour par tour où les unités enchaînent leurs actions en fonction de leur initiative.
Bien entendu, il existe un grand nombre d’unités et de classes différentes, de sorte à offrir au joueur une grande variété de possibilité dans l’agencement et la gestion de son armée. On retrouvera ainsi, par exemple, de l’infanterie, des unités à distance, ou encore de la cavalerie, sans oublier les divers héros qui sont, vous vous en doutez, parmi les unités les plus puissantes sous votre direction. Pour tester vos unités et votre stratégie en dehors de la campagne et contre quelqu’un d’autre que l’IA, vous aurez la possibilité de faire des combats en un contre un contre un autre joueur, localement.
Enfin, afin de terminer ce test, j’aimerais revenir sur le style graphique du jeu, qui est assez plaisant. Les illustrations des personnages sont jolies, mais lors des batailles, on pourra se plaindre d’un manque de détails flagrant sur l’ensemble des éléments. On pourra donc se complaire du nombre d’unités différentes important, mais râler sur leur rendu réel une fois à l’écran, la miniature donnant l’eau à la bouche pour un final pas top. Néanmoins, le joueur pourra apprécier, si ce n’est avec les yeux, les batailles de par ses oreilles. Certes, bien qu’il y ait des défauts, comme dans tout jeu, l’ambiance sonore est merveilleuse, constituée de musiques épiques et parfois plus calmes, se jouant en harmonie avec les scènes qui se déroulent sous les yeux du joueur.
Bien que le premier jeu de RECOtechnology testé sur ActuGaming, Numantia n’est pas le seul soft de stratégie trouvable ici-même. Si vous êtes adorateur du genre, je ne peux que vous recommander la lecture des tests de Total War: Warhammer II, le récent DLC de Total War: Rome II, ou encore le très bon test de Carcassonne The Official Board Game.
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