Oceanhorn est l’histoire d’un développement indépendant plutôt complexe. Annoncé pour sortir initialement en 2011, le titre a finalement réussi à arriver sur les plateformes mobiles en 2013. Son succès lui permis par la suite d’être porté sur les différentes plateformes, pour arriver au final sur Nintendo Switch. Réalisé par le studio indépendant Cornfox & Bros., le jeu se propose comme rendant hommage à la série des Zelda, notamment l’épisode Wind Waker, avec une mécanique de navigation des mers.
Cette mouture Switch est un portage du portage PC du jeu, on retrouve ainsi tous les changements d’interface qui ont été effectués. Il aurait pu être amusant, connaissant les capacités tactiles du titre, que le jeu puisse fonctionner avec les deux capacités de jouabilité de la console.
Bienvenue dans le monde des mers inconnues
Comme tout bon Zelda-like qui se respecte, vous démarrerez l’aventure de Oceanhorn depuis votre lit. Votre père, en bon héros, est parti pendant votre sommeil combattre l’Oceanhorn, une bête maléfique en y laissant des plumes. Vous vous réveillerez afin de partir à la recherche de votre père, et dans l’objectif de battre une bonne fois pour toute cette créature. Mais il vous faudra avant toute chose retrouver votre épée et votre bouclier sur votre île initiale.
Le scénario ne brille pas pour son originalité, et l’on s’en moque un peu pour le coup. Ce qui nous intéresse, comme dans tout jeu du genre, c’est plutôt la progression et l’aventure que l’on crée qui nous marquera. Concernant cet aspect, le jeu marche plutôt bien au final. On se souviendra forcément d’avoir galéré dans ce donjon, notre premier affrontement face à tel ennemi. Il est dommage qu’au final le jeu soit un peu trop facile, et ne nous demandera pas beaucoup de challenge. On se souvient davantage des moments où l’on a bûché devant tel ou tel ennemi ou telle énigme. C’est pour cela que le dernier Zelda soit aussi marquant, ou que la série des Dark Souls ait autant marqué les esprits.
Si Oceanhorn n’est pas un jeu d’une beauté plastique actuelle, il possède néanmoins son petit charme. Avec un design plutôt agréable à l’œil, le jeu n’a pas vieilli en 4 ans, et possède, malgré un monster design un peu classique, un jeu qui n’a pas trop vieilli au final. Mais l’aspect technique, qui a véritablement propulsé le jeu, c’est sa bande sonore. Composée par Nobuo Uematsu, connu pour la partition d’une petite série nommée Final Fantasy, le compositeur japonais livre ici une bande son vraiment excellente. Si on reconnaît tout de suite la touche du compositeur, de par la sonorité spécifique de ses thèmes, l’ensemble réussit à ressembler davantage à des thèmes musicaux d’un jeu tel que Zelda que d’un Final Fantasy. On ressent également la patte de Kenji Ito, second compositeur du jeu, qui a officié auparavant sur la série Romancing saGa et la série des « of Mana ».
Un zelda-like qui s’approche au mieux de son maître ?
Le questionnement lorsque l’on joue à Oceanhorn est rapidement le suivant : arrive-t-il au niveau de son maître ? Et s’il paraît au premier abord impossible de rapprocher un tel niveau d’excellence de game design, le titre de Cornfox & Bros. arrive à proposer un titre qui s’en sort tout de même avec les honneurs, tout en essayant de renouveler de plus la formule. Quatre années avant Breath of The Wild, Oceanhorn avait instauré une jauge d’endurance à son personnage, qui pouvait baisser au fil des courses du personnage, et des coups qu’il subissait avec son bouclier. Il faut donc réussir à éviter d’être à court d’énergie sous peine de subir quelques coups de la part d’ennemis récalcitrants. On retrouve bien entendu l’utilisation de votre épée et de votre bouclier comme arme principale.
Du coté de la progression, rien de bien neuf non plus à l’horizon, vous découvrez une île, où vous allez progresser dans diverses grottes afin de découvrir une nouvelle arme, un nouveau pouvoir, qui vous permettra par la suite de progresser, et de revenir dans des îles précédemment explorées, afin d’avancer davantage dans le jeu. Le jeu a eu la bonne idée d’incorporer en plus de cela une jauge d’expérience, qui augmente au fur et à mesure que vous affronterez les ennemis. Vous pourrez trouver, comme dans Zelda, les différents fragments de cœur qui vous permettront d’acquérir au bout de quatre un nouveau cœur de vie. La durée de vie du titre est d’ailleurs plutôt satisfaisante, il vous faudra une petite vingtaine d’heures pour finir le jeu en prenant votre temps, et rajouter une petite dizaine d’heures supplémentaire pour finir le titre dans sa globalité.
Pour autant, si le titre propose jusque-là un jeu plutôt correct, on pourra lui reprocher que l’idée et toute la boucle de gameplay liée à la navigation d’île en île reste au final un gimmick, et n’apporte pas tant que ça à l’ensemble, en dehors de proposer juste une cohérence dans l’ambiance du jeu. Il aurait peut-être été plus judicieux de proposer aux joueurs de pouvoir zapper ces parties de jeu, d’autant que l’on remarque que ces phases étaient véritablement pensées pour le tactile, et semble un peu désuètes sur console. On pourra également lui reprocher véritablement sa difficulté. Beaucoup trop facile dans son ensemble, que ce soit dans l’affrontement contre des ennemis et boss, ou même dans la résolution d’énigmes, le jeu ne cherche jamais à nous défier véritablement. Pour autant Oceanhorn reste un titre plutôt sympa, on pourrait même dire qu’il est un excellent Zelda-like pour débuter le genre, avant de s’attaquer au gros du morceau.
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