Avec la sortie des nouvelles consoles, les éditeurs n’hésitent pas à nous rendre nostalgique en nous proposant des portages et des remakes des jeux qui ont bercé notre enfance. Il y a les portages, ces simples copiés collés qui nous proposent rarement des nouveautés… Et puis vous avez les remake , ces anciens jeux remis au goût du jour avec une refonte graphique et quelques nouveautés plus ou moins nombreuses qui vous redonnent envie de replonger dans l’aventure… Et Oddworld : New ‘n’ Tasty fait partie de ces derniers.
Vous incarnez Abe, un esclave Mudokon travaillant à RuptureFarm, une usine de viande qui fabrique des tartes appétissantes ainsi que d’autres gourmandises plus intrigantes les unes que les autres…
Alors que Abe arpentait les couloirs de l’usine, notre protagoniste constate que le chiffre d’affaire de RuptureFarm est en nette baisse et que les Glukkons, propriétaires de l’établissement, projettent de transformer les Mudokons en plat ! Effrayé, notre ami Abe décide de s’enfuir et de sauver ses congénères… Notre aventure débute ici.
Salut ! Suis moi ! Okay !
Votre fuite ne laisse pas les Glukkons indifférents, car désormais, vous êtes activement recherché. Votre objectif est de sortir vivant de cet enfer et de libérer vos amis qui comptent sur vous.
Notre héros possédera le pouvoir de l’envoûtement lui permettant notamment de contrôler l’esprit de ses ennemis, de se transformer en créature invincible détruisant tout sur son passage ou encore d’ouvrir des portails pour libérer les autres esclaves Mudokons.
Le soft se présente comme un jeu d’aventure et de plate-forme, mêlant réflexe, réflexion, adresse et humour décalé avec un soupçon de messages et autres critiques sur l’industrialisation et l’écologie. Ce remake garde ainsi ses caractéristiques qui ont démarqué le jeu en 1997. Oddworld : New ‘n’ Tasty nous offre un environnement riche et varié, voir encore plus gore que le tout premier opus.
Bien que la première version sortie dans les années 90 nous tapait déjà dans l’œil avec ses décors sublimes pour l’époque, ici, Oddworld : New ‘n’ Tasty cartonne avec des graphismes de toute beauté. Just Add Water, le studio à l’origine de ce remake, a clairement mis le paquet et l’on peut d’ores et déjà vous dire que le soft est digne des consoles nouvelle génération. Les effets de lumières, les décors, et les cinématiques sont ainsi magnifiés et permettent de rendre l’expérience encore plus prenante.
La bande son et l’ambiance sonore sont quant à elles très réussies : on appréciera de réentendre les cris des gardes et d’écouter les musiques stressantes quand on se fait poursuivre par des Scrab ou des Paramites… Cela nous (re)plonge directement dans l’univers même du soft.
En plus d’une refonte graphique et sonore, ce remake a revu la jouabilité qui était à l’origine, très rigide sur la Playstation. Sur ces dernières, la prise en main et la maniabilité se révéleront à la fois faciles et fluides et pour les joueurs ayant touché à la version des années 1990, se balader avec un Elum (créature que Abe pourra chevaucher) sera une véritable partie de plaisir. Néanmoins, pour les néophytes, un temps d’adaptation sera peut-être nécessaire pour comprendre les mécanismes du jeu.
En effet, Abe doit communiquer avec ses amis Mudokons pour pouvoir les libérer en les faisant passer par un portail. Pour pouvoir parler avec ses congénères, Abe doit, saluer, les ordonner de les suivre, siffler ou encore… Péter. Oui vous avez bien lu et pour cela, il vous faudra maintenir une touche et utiliser la croix multidirectionnelle. Sachez que certains Mudokon vous demanderont de faire travailler votre mémoire pour reproduire un mot de passe sous forme de sifflet et de pet, et ça, nous, on aime ! Fort heureusement, dans le menu principal et le menu pause, une option « Gamespeak » vous permettra de connaitre les commandes de dialogues. Plutôt sympathique pour les personnes ayant une petite mémoire.
Les amateurs de challenges trouveront leur bonheur dans Oddworld : New ‘n’ Tasty, le titre vous permettra de jouer cette odyssée dans trois niveaux de difficulté qui apportent chacun leur variation et leur lot de frustrations… Parce que oui, ce qui caractérise le soft, c’est sa difficulté et l’intelligence artificielle des ennemis. Cette dernière risquera fortement de vous surprendre tellement qu’elle est au poil.
Les joueurs devront ainsi faire preuve de patience, de doigté, d’adresse et de réflexion pour pouvoir en venir à bout. Il vous faudra par ailleurs vous y reprendre à plusieurs fois avant de comprendre comment déjouer les nombreux pièges dispersés dans les différents niveaux… Et autre détail bien sympathique, en plus des checkpoint, vous avez la possibilité de sauvegarder en appuyant simplement sur un bouton, malin !
Et quand il pète il trou son Slig !
Le jeu de 1997 était un excellent titre et en faire un remake est à notre sens justifié, en vu de sa qualité non négligeable. Cependant, Oddworld New ‘n’ Tasty n’est pas sans défaut.
Bien qu’il est difficile de le considérer comme un bât qui blesse, les plus nostalgiques d’entre vous seront extrêmement déçu de constater l’absence du doublage Français qui était tout bonnement génialissime. Dans ce remake, les joueurs devront se contenter d’une voix anglaise sous titrée.. en français. Sans doute une hérésie pour ce remake et l’on aurait vraiment souhaité ce doublage qui faisait tant son charme à l’époque de sa sortie.
Qui dit remake, dit nouveautés et bien que le titre possède une très belle refonte graphique et sonore, Oddworld : New ‘n’ Tasty se contente de quelques rares ajouts. Nous aurions appréciés des bonus, histoire de rendre le jeu encore plus intéressant, comme par exemple un mode permettant de permuter entre les nouveaux graphismes et les anciens graphismes des années 1990, ou encore un making off pour en apprendre davantage sur ce jeu.
Le jeu se dote aussi de quelques petits bugs qui peuvent parfois ternir l’expérience : par exemple, lorsque qu’une créature vous poursuit, elle aura tendance à rester bloquée contre le mur en continuant d’avancer… Il aurait été appréciable de corriger ce genre de soucis, surtout pour un remake de cette qualité.
Dernier petit détail, le mode « multijoueur » puisque les personnes aimant jouer à plusieurs seront très vites déçues. Ne vous attendez pas à jouer simultanément à deux : lorsque l’un des deux joueurs meurt, ce dernier devra passer sa manette à son voisin… Un peu dommage ! On aurait pu par exemple permettre à un joueur d’incarner Abe, et à un autre de prendre le contrôle des ennemis disponible à l’écran. Enfin bref, il vous faudra vous contenter de ce « faux » mode…
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