Très inspiré, et surtout inspirant, Okami HD nous parvient quelques dix ans plus tard avec tout ce qu’il faut pour faire un bon portage. En effet, le titre jouant énormément sur l’esthétique et l’ambiance qu’il s’en dégage, il aurait été dommage de ne pas en profiter sur les consoles nouvelle génération.
À l’encre de tes yeux !
Plutôt longuette, la cinématique d’introduction nous met déjà dans le bain : ce voyage sera nippon, ou ne sera pas ! À la manière d’un « The Wind Waker », plusieurs diapositives nous relatent un ancien conte dans lequel un terrible démon, Orochi, terrorisait le doux village de Kamiki. Heureusement, un guerrier légendaire et un mystérieux loup blanc mirent fin à ce règne de terreur. Tous deux se sont vus ériger des statues à leurs effigies, pour que le village n’oublie jamais leurs exploits. Le jeu nous ouvre donc ses portes cent ans plus tard !
Les histoires, légendes et prophéties sont cycliques, c’est bien connu. C’est ainsi qu’un siècle plus tard, Orochi se réveille. Vous vous en doutez, il vous incombera de l’arrêter. Pour ce faire, l’ancienne statue du loup blanc se réveillera, habitée par la déesse du Soleil, Amateratsu. Ayant le pouvoir de manier un pinceau divin, il vous faudra retrouver l’intégralité de vos pouvoirs pour défaire le malin.
Les connaisseurs auront remarqué que cette description est volontairement « sommaire » pour vous laisser le goût de découvrir tout ça sur le moment, car il y a un charme réel qui séduit presque immédiatement.
Le scénario d’Okami HD se veut donc plutôt classique. Pourtant, l’accroche est bien là, et force est d’admettre que le travail sur l’ambiance globale du titre pousse à toujours en savoir plus. Ce que le jeu nous explique très vite, c’est que le scénario n’est qu’un prétexte : le sel du jeu est bien ailleurs !
Le titre utilise des mécaniques de gameplay intelligentes qui n’est pas sans rappeler la grande lignée des Zelda !
Nous avons là un jeu d’aventure/action/exploration digne d’un Zelda, qui se paie le luxe d’offrir une direction artistique à tomber par terre, avec des effets saisissants et un « effet Japon » du plus bel effet. Nous avons vraiment la sensation de se balader au travers de contes et mythes japonais. C’est simple, mais terriblement accrocheur !
Vous allez donc devoir progresser « à l’ancienne ». À savoir, il faudra prendre le temps de parler aux différents PNJ, de répondre à leurs attentes et d’explorer vous-même les différentes zones. En sachant que votre pinceau sera votre meilleur allié. En plus de vous en servir en combat, vous devrez également l’utiliser pour faire apparaître des éléments du décor invisibles.
Une rivière vous barre la route et vous soupçonner qu’un pont peut être peint à cet endroit ? Une statue brisée se dresse devant vous et vous pensez qu’elle est réparable ? Rien de plus simple : essayez de poser de l’encre en maintenant R1, et voyez si votre intuition tape juste. Neuf fois sur dix, votre instinct parlera pour vous et vous dictera où peindre. Cette mécanique, bien que simple, permet de revisiter entièrement les lieux avec un autre œil et permet surtout de s’écouter soi-même.
I see your true colors…
C’est une des forces du titre : se laisser le temps de s’écouter. En soi, rien ne vous presse et rien ne vous oppresse. Vous pouvez prendre le temps d’explorer librement. À la manière d’un Zelda, certaines énigmes ou obstacles vous demanderont de revenir avec le pouvoir correspondant. Si cela casse l’ouverture du monde, cela à au moins le mérite de mieux maîtriser la progression, qui se veut plutôt intelligente.
Revenons un peu plus en détail sur la direction artistique, qui représente environ cinquante pour cent de votre décision d’acheter ou non Okami HD. C’est coloré, lumineux et doux par moment, et sombre, lugubre et inquiétant à d’autres. Cet effet « peinture » renforce les situations et les lieux que nous visitons et participe grandement à l’immersion.
Ce qui est sûr en revanche, c’est que ce parti pris graphique ne plaira pas forcément à tout le monde. Sachant que vous allez être complètement immergé et enivré avec ce style tout au long de nombreuses heures de jeu, vous pouvez passer votre chemin si vous êtes d’entrée rebuté.
Okami HD parvient à nous dire de grandes choses avec très peu de mots !
Mais pour celles et ceux qui se laisseront chatouiller les rétines par ces différentes compositions, ce sera un véritable régal. Le portage, de bonne qualité, offre une résolution et un dynamisme qui fait honneur aux artistes d’origine, tout en donnant un bon coup de chiffon sur ces graphismes vieux de dix ans.
Sur la ligne finale, nous avons là une invitation au voyage. Oui, c’est beau, et oui, l’OST complète très bien cette vision à l’orée de la poésie et du conte. Ne reste que des mécaniques de gameplay toutes aussi efficaces les unes que les autres. On pourra râler contre une caméra pas toujours au top et par une certaine « raideur » d’Amateratsu lorsque de passages délicats. Mais pour le reste, Okami est, et reste, une œuvre excellente qui se veut sans prétention aucune, hormis celle de nous faire voyager.
De plus, les différents protagonistes sont tous attachants et parviennent à nous accrocher. Malgré quelques scènes de dialogues un peu lassantes et les « voix » qui soulignent les textes plutôt irritantes à la longue, le tout se veut homogène et cohérent avec l’univers proposé. Bref, c’est un plaisir que de se laisser séduire !
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