Après avoir eu l’opportunité de tester l’inattendu Ganryu 2, nous restons chez le même éditeur, PixelHeart, pour s’intéresser à Okinawa Rush. Développé par le méconnu studio Sokaikan, il s’agit d’un Beat’Em All 2D bien old school et qui tire son influence de Streets of Rage, Kung-Fu Master mais aussi de Street Fighter, entre autres.
Mettant en scène trois arts martiaux aux styles bien définis (karaté, shaolin kung-fu et wing chun), vous devrez combattre le clan du Black Mantis dans une histoire mise en valeur par des cinématiques en pixel-art. S’il y a un récit principal, chaque personnage dispose de son propre objectif et ceci amène le jeu à proposer plusieurs fins à débloquer.
Condition de test : Jeu testé sur Nintendo Switch, nous avons terminé une première fois l’histoire en à peine 3 heures. Pour pleinement explorer le soft et débloquer les diverses fins on se rapproche des 10 heures de jeu.
Sommaire
ToggleShaolin contre ninja
Okinawa Rush est un jeu neo-retro. S’il rend fièrement hommage aux Beat’Em All 2D de la génération 16 bits, il profite aussi des possibilités techniques actuelles pour enrichir le tout. Un peu à l’image de Streets of Rage 4 en comparaison de ses prédécesseurs. Ce travail de modernisation se retrouve bien entendu dans l’esthétique, avec un pixel art du plus bel effet, mais également dans le soin apporté aux détails et animations. Car, malgré seulement cinq niveaux à parcourir, chacun brille par la beauté de ses environnements, à la fois saisissants et soigneusement détaillés.
Il y a une véritable ambiance qui se dégage de Okinawa Rush, on est totalement embarqué du début à la fin. Et ça ne serait rien sans l’effort fait sur les animations. Que ce soit pour nos personnages ou les ennemis, les mouvements sont fluides, lisibles et réalistes en toute circonstance. Le bestiaire est plutôt diversifié, et visuellement réussi, puis la touche un peu grossière dans le chara design des personnages est cohérente avec le ton du soft. Même dans son écriture, le titre de Sokaikan se jette avec conviction dans le second degré, il n’est pas question de se prendre au sérieux.
Bien que l’histoire soit relativement simpliste, comme dans beaucoup de films du genre, les personnages se permettent quelques dialogues sympathiques pouvant rappeler des films de séries B. Par ailleurs, les cinématiques sont entièrement doublées et accentuent ce ton déconnant, notamment avec le doublage des héros qui renvoie tout autant aux années 70 à 90. De même qu’au vu des excès de violence et le fait de pouvoir littéralement faire exploser les ennemis sous nos coups, il y a une folie assez jouissive dans Okinawa Rush.
L’Hirondelle d’or
Le feeling des combats est super, on ressent bien les coups portés, c’est très punchy. De surcroît, les personnages disposent d’un panel de coups très satisfaisant et qui jouit d’une excellente retranscription des mouvements martiaux. On différencie facilement les styles de combat d’un héros à l’autre, en plus de pouvoir les reconnaître, en atteste le wing chun et ses coups de poings mitraillettes popularisés dans les films d’Ip Man avec Donnie Yen. Cela va aussi se transcender grâce à une bonne profondeur de gameplay.
Sans parler des divers combos et techniques que l’on apprend à manier et qui peuvent nécessiter d’effectuer des manipulations tout droits issues de jeux de combat. Pas d’inquiétude, cela reste abordable, il n’est pas question d’arcs de cercle, plutôt de directions comme dans un Mortal Kombat. Cela donne du corps à un game design évidemment axé autour des arts martiaux. Ce faisant, le challenge est au rendez-vous dans le but de nous inciter à correctement maîtriser son personnage. Avec sa pléthore de modes de difficulté accessibles, il est aisé de trouver une expérience bien équilibrée.
Ceci étant, s’en sortir avec le roster ne sera pas le plus difficile, dans le sens où il est possible de participer à un mode entraînement qui nous guide pour les base. Par contre, il y a une réelle marge de progression pour les joueurs et joueuses. Si les ennemis arriveront par groupe et que certains pièges vous tueront sur le coup, vous pourrez profiter de diverses armes à ramasser (nunchaku, katana, etc.). De quoi enrichir toujours plus les affrontements et éviter de tomber dans la redondance. En outre, les niveaux ne sont pas exempts de lieux secrets et autres petits bonus à dénicher. Enfin, côté boss, pas vraiment de fausses notes non plus. Les affrontements sont sympas et les situations variées.
Trio mortel
Malgré tout cela, la prise en main est très simple, avec seulement deux touches d’attaques et une dédiée au saut. Ce dernier permet d’ailleurs de réaliser des bonds hallucinants. Cependant, on perd irrémédiablement en maniabilité dans les airs. Ainsi qu’en réalisme, si l’on peut dire, en comparaison des autres animations. Volontaire ou non de la part des développeurs, c’est assez déroutant sur les débuts, bien qu’on s’y fasse finalement assez vite. Quand bien même seulement cinq stages sont disponibles et donc une variété d’environnements au final limitée, difficile de ne pas rester sur sa faim devant Okinawa Rush.
Et ce malgré les trois personnages jouables. Néanmoins, les développeurs ont tenu à agrémenter leur jeu d’un peu de contenu. Cela va passer par le mode survie et le mode d’arcade. Des modes relativement basiques et connus, empruntés aux jeux de combat, mais toujours agréables à faire, surtout au vu de la qualité du gameplay ici. Pour l’arcade, il s’agit ni plus ni moins de la même chose que le mode histoire, les tutoriels et éléments narratifs en moins. Cela permet d’enchaîner tranquillement les niveaux sans temps morts. Dans ce qui apporte un peu de contenu, on retrouve aussi un marchand à qui il est possible d’acheter des amulettes, qui boosteront vos statistiques, ou encore faire acquisition d’objets décoratifs afin de personnaliser votre salle d’entraînement.
Notez qu’en combinant les bons objets vous pouvez gagner des bonus non négligeables. Ce n’est pas tout, puisque le soft embarque des pseudos mini-jeux servant à illustrer des entraînements de Kata. Il suffira d’appuyer sur une touche au bon moment ou alors d’exécuter un petit QTE. Sans révolutionner quoi que ce soit, cela amène de la fraîcheur au titre qui fourmille de bonnes idées. Ajoutez à cela des musiques vraiment prenantes et cool, totalement en accord avec l’univers du jeu. Puis les effets sonores ne sont pas en reste. Hormis quelques bruitages un peu kitch, mais potentiellement légitimes, le tout parvient à insuffler ce qu’il faut pour nous impliquer dans l’expérience.
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