Olija, c’est le second jeu d’un studio indépendant japonais du nom de Skeleton Crew Studio. Le titre prend lui aussi la forme d’un jeu d’action en 2D comme le premier jeu du studio nommé BackSlash, qui avait été à son époque accueilli assez tièdement.
Ayant acquis suffisamment d’expérience suite à ce premier jeu, le studio japonais sort désormais sa seconde production avec Olija, jeu d’action également en 2D qui a eu le don d’attirer l’œil avec notamment son trailer façon dessin animé. Outre cela, le soft est finalement relativement accrocheur, mais n’est pas non plus parfait pour autant.
Conditions de test : Nous avons terminé Olija en 4h30 de jeu en récoltant un peu plus de la moitié des différents collectibles. Le titre a été testé sur PC avec 16 Go de Ram, une GTX 1070 et un i5 cadencé à 3.8 GHz.
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ToggleFaraday et l’île mystérieuse
Pour un titre orienté pixel art, Olija s’offre qu’on se le dise une narration particulièrement captivante. Vous incarnez Faraday, un seigneur désargenté partant à la mer afin d’aider son village, particulièrement pauvre. Mais des semaines après, à bord de son navire, ce dernier est frappé par une violente tempête et fait naufrage sur une mystérieuse ile inconnue.
Le bougre y recherche son équipage pour tenter de rentrer chez lui, mais sera entretemps pris dans une sombre histoire de harpon légendaire. Il y sera aussi poursuivi par des monstres mais également épris de la princesse Olija qu’il rencontre en chemin. Dans l’idée, le bébé de Skeleton Crew Studio est une belle histoire alliant parfaitement le surnaturel au mystique, et c’est ce qui fait justement sa force.
L’atmosphère y est également pour beaucoup avec un background fantastique diablement efficace et faisant référence à de nombreux films ou séries. On n’oublie pas aussi la narration qui nous force à vouloir finir le jeu dans son intégralité afin d’obtenir le fin mot de l’histoire car les personnages sont intéressants comme l’idylle entre Faraday l’élu et la princesse Olija. Indéniablement, tout est effroyablement bien ficelé et on ne regrette absolument pas la fin, qui est finalement une suite logique des choses.
Un gameplay bougrement prenant
Olija est aussi curieusement doté d’un gameplay vraiment satisfaisant. On retrouve effectivement tous les ingrédients d’un jeu d’action en 2D où vous devez progresser dans chaque niveau en explorant divers tableaux et y poutrer des ennemis.
Le feeling manette en main est très prenant, et les nombreux combos que l’on effectue sur nos adversaires sont diablement jouissifs. Que ce soit avec notre harpon comme sur les différentes armes que l’on acquiert au fil du jeu, force est de constater que Skeleton Crew Studio maitrise son sujet en proposant des combats dynamiques et bien foutus avec nos nombreuses armes.
Même dans le level-design, Olija est toujours dans une maitrise juste. Les niveaux sont cohérents, force à l’exploration pour attraper les quelques collectibles de-ci de-là et offre des séquences de plateformes pas si déplaisantes grâce à notre harpon, permettant de nous déplacer dans l’espace temps et ainsi atteindre certains endroits inaccessibles. Cela donne justement une bonne verticalité dans la construction qui est finalement sympathique et clairement carrée pour le coup.
Skeleton Crew Studio réussit son pari également dans les combats de boss. Effectivement, le mise en scène est complètement au service des combats de boss, ce qui est une très bonne chose. Qui plus est, lesdits boss sont clairement bien travaillés de bout en bout et avec parfois des patterns à apprivoiser clairement pour le terrasser aisément. En fait, Olija trouve un certain équilibre entre exploration, plateforme et combat, même si tout n’est évidemment pas parfait.
De bonnes idées avec beaucoup d’imperfections qui se sentent
En effet, tout est loin d’être parfait dans Olija. Tout d’abord, il y a ce système de QG. S’il part d’un très bon sentiment en vous autorisant à construire au début un magasin de santé voire engager un naufragé pour vous récupérer certaines ressources moyennant des cristaux, ce système devient vite obsolète.
D’une part car vous ne pourrez ensuite plus rien construire du tout en matière de magasins, et d’autre part parce vous trouverez assez rapidement les ressources recommandées pour confectionner vos différents chapeaux, offrant d’ailleurs de nouveaux attributs à Faraday. C’est vraiment dommage en somme, d’autant que le système de chapeaux est pourtant bien trouvé dans son ensemble, et donne la possibilité à votre personnage de regagner de la vie voire balancer de l’acide en fonction du chapeau choisi.
La progression est elle aussi gênante. Grosso modo, une fois que vous en avez fini avec votre QG nommé Rade marée, vous devrez regagner votre bateau. A partir de là, libre à vous de choisir votre niveau. Vous pouvez effectivement revenir dans les anciens niveaux pour récolter uniquement de la ressource, ou bien faire les nouveaux apparus avec diverses clés basiques ou clés des ombres à ramasser, dont ces dernières sont le cœur central de la narration.
Et tout le long du jeu, il s’agit du même schéma avec la même progression dans les niveaux jusqu’à parvenir parfois à un boss. Une fois le bougre éliminé, vous pouvez en général aller à la salle suivante pour y récupérer un bout de carte. Celle-ci vous permettra de dévoiler un nouveau morceau de la carte du monde, et ainsi vous permettre de continuer votre périple en accédant aux nouveaux niveaux.
Vous l’aurez compris c’est terriblement répétitif, et avec toujours les mêmes objets à ramasser pour pouvoir progresser dans des niveaux. En sus, on regrette que ceux-ci ne soient pas plus ouverts que cela, avec un aspect linéaire pas franchement trépidant. On aurait aimé avoir un peu plus de liberté comme dans un metroidvania, ce qui n’est pas vraiment le cas ici hormis atteindre certains passages « secrets » pour récupérer des collectibles cachés.
Autre accrocs à prévoir, soit quelques phases de plateformes comme sa durée de vie. Pour le côté purement plateformes, si le tout est convenable, le titre se dote parfois de quelques imprécisions sur certaines séquences, ce qui aura le don d’agacer. La déception vient aussi de sa durée de vie, assez courte car le titre se termine en 4h30 en faisant plus de la moitié de chaque collectibles. Pour un titre à 14,99 €, autant dire que c’est assez léger.
Cerise sur le gâteau qui plus est, il est impossible de continuer l’aventure une fois le titre fini, vous forçant à recommencer du tout début… On a vu mieux en matière de game design comme sa difficulté, beaucoup trop facile notamment contre les boss ou certaines énigmes, trop légères et sans intérêts.
Une beauté artistique et sonore
Au-delà de ces divers contretemps qui viennent un peu ternir le soft, Olija puise toute sa force dans sa direction artistique en pixel art, sublime. Il faut bien l’avouer, certaines séquences disposent d’arrière-plans particulièrement saisissants et qui en jettent. Les animations en combat sont incontestablement aux petits oignons, la fluidité est au rendez-vous, et on apprécie clairement chaque tableaux du soft, qui en valent le détour. Idem pour les cinématiques en pixel art, réussies de toute part.
Il y a donc très peu de fausses notes sur la direction artistique qui sait varier largement les plaisirs dans les différents décors, comme dans sa bande-sonore. Si nous ne prenons pas en compte les doublages sous forme de langue totalement inventée et assumée, le reste est de haute volée. Les musiques retranscrivent intelligemment toute cette ambiance très mystique d’Olija, tandis que les bruitages font largement le boulot.
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