Après avoir déjà essayé deux fois OlliOlli World, il est temps de faire le bilan maintenant que l’on a eu la version finale du jeu entre les mains. Roll7 a revu ses ambitions à la hausse pour la série, au point de remplacer le 3 du titre par un World, mais est-ce que cette volonté d’ouverture tient après l’effet de découverte ?
Conditions de test : Nous avons passé une dizaine d’heures sur la version PS5 d’OlliOlli World, le temps de boucler la campagne, faire une partie des objectifs secondaires puis aller se faire humilier sur les classements en ligne.
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OlliOlli World est un mélange intelligent entre jeu de plateformes et jeu de skateboard. En effet, l’objectif premier est d’atteindre la fin du niveau et pour cela il va falloir prendre et surtout garder assez de vitesse pour réussir tous ses sauts et franchir tous les obstacles. Si vous êtes assez à l’aise, là vous pouvez vous permettre de tenter des tricks et des combos pour vous lancer dans la course au score.
Avec ce jeu, l’objectif de Roll7 est de déclencher aussi souvent que possible l’état de flow (ou la zone selon le terme que vous préférez). Il s’agit de moments de concentration maximale où vous avez l’impression d’avoir une maîtrise absolue sur le jeu et donc tout ce que vous tentez passe. Cela donne un côté grisant et jouissif à l’ensemble tout en apportant des sensations dignes des meilleures sessions de skate.
Fais-moi un Check(point)
L’une des forces d’OlliOlli World par rapport aux autres épisodes, c’est d’avoir su améliorer son accessibilité, un public beaucoup plus large pourra s’amuser sur le jeu, sans pour autant priver les vétérans de leur challenge. Cela passe par exemple par l’ajout de checkpoints qui permettent de ne pas recommencer du début à chaque fois, mais ils sont facultatifs et le jeu note si vous avez réussi sans cette aide ou non.
Le bouton pour timer ses réceptions aussi devient facultatif et ne pénalise plus avec une perte de vitesse en cas d’oubli ou de ratage. Et on trouve également plusieurs routes plus ou moins complexes au sein des niveaux mais aussi dans l’aventure avec certains passages qui proposent plusieurs niveaux et il faut en terminer un certain nombre pour pouvoir débloquer la suite.
Ah oui c’est vrai qu’il y a des tricks dans le skate
Cet OlliOlli World peut donc tout à fait convenir à un public amateur de plateforme venu chercher une variation au genre mais on peut passer à une autre dimension avec le scoring. En faisant attention au timing de ses réceptions par exemple. On peut ajouter grabs, manuals et autres tricks qui peuvent nous faire chuter sans obstacles ou faire perdre trop de vitesse pour la promesse de meilleurs scores et de combos.
D’ailleurs soyons honnêtes, l’expérience est satisfaisante quand on se contente de faire les niveaux sans chercher à scorer. Mais les objectifs secondaires du dernier tiers du jeu, les niveaux bonus et surtout le contenu endgame, vous feront comprendre que vous avez été toléré jusqu’à présent et qu’il est temps de s’y mettre ou de partir.
Le stick gauche prend toujours aussi cher
Maintenant que l’on a parlé de la notion d’OIliOlli World, passons au concret, c’est un jeu de skate en 2,5. Qui se joue principalement avec le stick gauche servant à faire les sauts (ou les tricks si vous y ajouter des demi-cercles dans tous les sens), les wallrides et les grinds. On a un bouton qui sert pour les réceptions et les manuals mais aussi les gâchettes pour les rotations.
Et cet épisode vient ajouter la possibilité de faire un deuxième trick en l’air à condition d’appuyer sur un autre bouton (Rond sur les manettes PlayStation) entre les deux. Nous avons aussi un gros manque qui est enfin comblé, les grabs font leur apparition grâce au stick droit. Bref, sans tout détailler, même les anciens vont devoir réapprendre à jouer puisque les changements sont assez significatifs pour bousculer les automatismes.
Le meilleur des skateparks
Le level design d’OlliOlli World reste bien pensé et surtout gagne vraiment en variété avec les nouveaux éléments comme les quarters pipes, le wall ride ou les obstacles qu’on ne peut traverser que lors d’un grab. Mais le jeu profite aussi de multiples embranchements avec des voies plus ou moins complexes. Et même les embranchements sont différents, on va du chemin en hauteur qui demande assez d’élan, rouler au lieu de grinder ou tout simplement appuyer sur un bouton.
Cela améliore aussi la rejouabilité de l’ensemble puisqu’un même niveau peut s’aborder de différentes façons, sans oublier les missions secondaires qui demandent de ramasser ou éviter des objets, faire un trick spécial à un endroit précis, prendre tel chemin,… Certains stages sont d’ailleurs mis à jour et tout cela sans compter la notion de scoring qui poussera aussi à refaire les niveaux pour optimiser ses performances.
Envoyer la purée pour remplacer Mousseline
OIliOlli World se déroule à Radlandia, un monde créé par les divinités du skate pour être un endroit parfait pour la discipline. Ils ont toujours besoin d’un ou d’une mage du skate qui fait le pont entre eux et les humains. Mousseline, l’actuelle mage, cherche quant à elle à se faire remplacer. C’est donc évidemment à vous de faire vos preuves pour mériter le titre tant convoité, en rencontrant bon nombre de personnages hauts en couleurs en chemin.
Bon, l’histoire est avant tout fonctionnelle. Il s’agit d’un enrobage pour paraître moins austère. Les personnages (non-doublés) sont surtout là pour donner des consignes et des indices sur les objectifs secondaires qui sont aussi indiqués plus clairement dans le menu, le tout avec quelques blagues pour mieux faire passer la pilule. Le jeu en a conscience et permet de refuser un dialogue dès son début pour le sauter quand il est en cours.
It’s a sm’OlliOlli World after all ?
La progression est bien pensée, tout le moveset est disponible dès le début mais les tutoriels sont répartis tout au long du jeu jusqu’au moment où une technique devient nécessaire pour continuer. Ce qui permet de tâtonner par soi-même pour avoir un sentiment de découverte avant la satisfaction d’explications plus claires. La campagne peut se boucler en environ 6 heures si l’on cherche juste à atteindre la fin.
Dès que vous commencez à vouloir explorer les différentes routes au sein des niveaux, accomplir les missions facultatives, celles qui apparaissent par la suite dans les lieux déjà visités, et atteindre les objectifs de score, là clairement votre temps de jeu va exploser selon votre talent (ou plutôt son absence). Notons aussi une poignée de niveaux bonus aux concepts différents pour varier le tout.
On se sent un peu seul quand même
Et si cela ne suffit toujours pas, OlliOlli World parvient à prolonger encore l’expérience, à condition d’aimer les leaderboards. En effet, dommage pour le multijoueur apparu dans l’épisode précédent, ici on reste seul avec des affrontements asynchrones via des classements qui s’organisent autour d’un système de Ligue qui vous fait gagner rangs et récompenses selon votre performance sur le niveau du jour.
Pas de création de stages non plus, à la place le jeu s’occupe de générer des niveaux selon quelques paramètres. Niveaux qui peuvent ensuite être partagés via des codes afin d’avoir un semblant de crossplay entre les différentes plateformes. Précisons que dans ce cas, comme pour la Ligue, il n’y a pas de checkpoints donc celles et ceux qui comptaient dessus jusqu’à présent risquent de sentir la différence.
OoolliOoolli World
Côté artistique, on est passé du pixel art 2D à de la 2,5D cel-shadée façon Adventure Time (quitte à frôler le plagiat). Une façon d’enrichir le tout en plus de se mettre au service du level design plus varié. C’est un peu plus vivant et coloré mais on sent bien que l’équipe se freine au maximum pour ne pas gêner la lisibilité en jeu ce qui se paie un peu quand on ne roule pas avec un résultat plat vu le style utilisé.
Pour la musique, Roll7 et Private Division sont allés piocher dans ce qui se fait en electro chill. On est loin de la pêche du rock habituel des jeux de skate mais le résultat reste agréable. On suppose que le choix a été fait pour participer au déclenchement de l’état de flow dont on parlait plus tôt. Et vu la réussite de cet effet, cela vaut bien de troquer pour une fois le fameux Superman de Coldfinger.
Une glisse des plus smooth
Avant de terminer, parlons sans trop s’attarder de la création de personnage, puisque cet aspect du jeu était déjà largement couvert par la preview précédente. Elle est inclusive et permet de s’exprimer mais il faut avouer que plus on progresse, plus on se rend compte que les objets vraiment originaux sont les plus compliqués à débloquer. Ce qui pourra, au choix, sembler logique, devenir un moteur pour progresser, ou juste simplement frustrer.
D’un point de vue technique, rien à redire niveau framerate mais la version testée pour cette critique tournait sur PlayStation 5. Vu la simplicité visuelle d’OlliOlli World, on ne se fait pas de soucis sur PC ou les consoles de Sony ou de Microsoft. C’est donc pour la Switch qu’on se pose le plus de questions, non seulement pour la fluidité du portage mais aussi pour le drifts des Joy Con vu la maltraitance subie par le stick gauche en jeu.
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