One Piece Pirate Warriors 4 permet de faire revenir la licence d’Eiichiro Oda dans sa formule qui lui convient le mieux. Bien plus que la tentative de monde ouvert, c’est le mariage avec le style des Dynasty Warriors qui permet à cet énorme univers de profiter de tous ses personnages aux techniques plus classes les unes que les autres. Mais par définition, le musou est répétitif et revenir chez les pirates une quatrième fois risque d’être l’itération de trop.
Conditions de test : Nous avons joué environ 25 heures sur PlayStation 4 classique pour finir le mode Histoire et atteindre le dernier palier du mode Trésor.
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Cinq ans séparent One Piece Pirate Warriors 4 du précédent, ce qui est un délai respectable dans le monde du jeu vidéo. Mais dans un manga qui adore étirer à l’infini ses arcs, cela signifie qu’on manque un peu d’éléments inédits à rajouter. Comme le 2 couvrait un scénario inédit, le 3 avait pu se permettre de couvrir toute l’histoire en piochant dans ce qui avait été oublié jusqu’alors pour gonfler son contenu, tout en improvisant un petit arc Dressrosa.
Ici aussi, on colle à l’histoire mais de façon moins exhaustive. Il faudra se contenter des arcs Alabasta, Enies Lobby, Marine Ford, Dressrosa (le vrai), Île Tougato et une nouvelle tentative de couvrir la période en cours, le pays des Wa, sans spoiler le manga ou l’anime. Ce qui veut dire que l’on ne retrouve que les personnages et les décors principaux de ces arcs. Forcément, avec l’univers tellement riche de One Piece, les nombreuses absences seront frustrantes.
On comprend tout de même la volonté de ne pas faire un mode Histoire interminable, la quinzaine d’heures passera très bien, surtout pour les habitués. En revanche, le mode Trésor composé de batailles uniques aurait pu tenter de compenser ce manque. Il se contente d’en profiter pour faire du fan service en faisant se recroiser ou rencontrer tout court la quarantaine de personnages jouables du jeu. On en a compté près de 70 avec encore moyen d’en débloquer d’autres.
Everybody is here !
Il y a 43 combattants jouables dont 13 inédits. Pour les nouveaux venus de One Piece Pirate Warriors 4, il faut remercier les nouveaux empereurs mais aussi la famille Vinsmoke venue en nombre et la justice enfin rendue aux Supernovae. La bonne nouvelle c’est que l’effort de cet épisode a surtout été porté sur la refonte des movesets de chacun. Non seulement pour les mettre à jour mais aussi pour les rendre plus uniques. Les sensations de combat sont donc meilleures qu’avant.
Pas de barre de super mais chacun a droit à quatre emplacements pour choisir des techniques qui ont chacune leur propre recharge. Cela permet de se faire son personnage sur mesure et de tenter de corriger son chouchou si les choix de base ne nous conviennent pas. Chacun appartient à une catégorie de gameplay : puissant, rapide, technique et aérien. Cette dernière est une fausse bonne idée. Vu la difficulté de faire exactement ce que l’on veut en l’air, on préférerait souvent rester au sol.
On retrouve aussi des personnages géants tels que Barbe Blanche, Kaido ou Big Mom mais cela ne change pas grand-chose (tout comme quand on les affronte d’ailleurs si ce n’est que leur bouclier est plus résistant). Le jeu a de gros problèmes de caméra en général, les personnages géants et aériens viennent donc seulement empirer le résultat, en plus de l’interface qui prend une trop grande partie de l’écran.
La piraterie n’est jamais finie
One Piece Pirate Warriors 4 reste un musou donc comme toujours, préparez-vous à affronter des ennemis par milliers. En revanche, il faut noter qu’il est beaucoup plus simple que ses prédécesseurs et on ne parle pas de difficulté. Oubliez toutes les conditions plus ou moins cachées pour avoir des bonus. Fini les niveaux et l’xp. Aux oubliettes, le système Kizuna avec les soutiens et les techniques de groupe.
Ici, on a une mission, on la fait en général avec qui on veut, comme on veut et c’est bon. Et comme les pièces ne sont plus aléatoires, c’est la rejouabilité qui en prend un coup. D’ailleurs, en général les objectifs se contentent d’être du « Mettez une raclée à ». On ne va pas prétendre que les musous sont des jeux de stratégie mais les autres objectifs sont très rares pour ne laisser la place qu’à la baston.
Heureusement, un effort a été fait au niveau du level design pour le rendre un peu plus naturel et combattre la structure grandes pièces reliées par des couloirs même à l’extérieur. Au lieu d’une amélioration visuelle, Koei Tecmo a préféré miser sur des décors en partie destructibles et une meilleure stabilité. Le tout fait que l’on ne se sent pas dans des niveaux repompés du 3, même si encore une fois, il y a un cruel manque de variété dans les endroits visités.
Mettez une raclée au contenu
Désormais, pour faire évoluer ses personnages, il faut compter sur les arbres de compétences. Il en existe plusieurs, le premier s’applique à tout le monde pour permettre d’avoir des statistiques correctes dans le mode Histoire. Ensuite, chacun aura ses deux propres arbres, le premier pour débloquer de nouvelles techniques et le second correspondant à l’ancien système de limite à dépasser. Pour progresser dans les arbres, il faudra comme d’habitude des berries mais aussi les fameuses pièces.
La volonté de simplifier la formule est aussi présente dans la note finale des missions. Plus besoin d’esquiver, les dégâts reçus ne sont plus pris en compte. Il faut simplement faire le maximum de victimes en un minimum de temps pour le rang S. En dehors du mode Histoire, il n’y a aucune limite dans le choix des personnages à utiliser. Logique en mode libre, mais le mode Trésor aurait probablement mérité des efforts au moins pour certains.
Comme on le disait : pas de synergie entre les personnages. Et pire encore, on ne peut toujours pas passer d’un personnage à l’autre pendant une mission alors que c’est de plus en plus répandu dans les autres adaptations d’Omega Force. Si le feeling général est assez différent de l’épisode précédent, il manque donc une fonction ou un mode choc pour expliquer pourquoi One Piece Pirate Warriors 4 mérite son achat.
Que des Supernovae dans mon équipage
Comme toujours, les voix japonaises officielles font un excellent travail et c’est plus au niveau des textes français qu’il y a un problème. On retrouve un nombre non-négligeable de fautes mais pire encore, les consignes sont régulièrement des contresens où l’on inverse alliés et ennemis. Les musiques ne sont pas celles de l’anime mais au bout de quatre épisodes, on est content de retrouver le thème de Pirate Warriors et ses variations.
Graphiquement le jeu ne fait pas de miracle même dans ses cinématiques. Les animations des phases de dialogues sont vraiment datées, et vu leur faible qualité, on se demande pourquoi il y a besoin de deux chargements différents pour les afficher tandis que la PlayStation 4 classique utilisée faisait ses pires bruits de moteur à réaction pendant ces phases-là.
One Piece Pirate Warriors 4 est jouable jusqu’à deux sur une même console ou en ligne. Il est d’ailleurs possible de faire certaines missions du mode Trésor jusqu’à 4 via le online. Sans être une raison pour faire acheter le jeu à vos amis, cet ajout s’avère assez sympathique et différent pour justifier sa présence. Notez qu’il est aussi possible de jouer avec des IA à la place.
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