Avec One Piece World Seeker, Luffy revient déjà un mois pile après le décevant Jump Force. Ce n’est ni un jeu de combat, ni un Muso. C’est d’ailleurs l’habitué de la licence Ganbarion qui propose ce titre bien différent de ses habituels One Piece Unlimited. On reste bien dans l’action-aventure mais cette fois-ci l’inspiration vient plutôt des mondes ouverts super-héroïques. Il faut donc plutôt le comparer à Infamous, Batman: Arkham ou Spider-Man. Une formule désormais classique mais qui avec de l’ambition pourrait faire du bien aux adaptations de mangas en jeux vidéo. Annoncé comme une partie des célébrations des 20 ans de One Piece, le projet a pris beaucoup de retard. Il est donc enfin temps de vérifier si cette longue attente était justifiée.
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ToggleBasé sur un post-it trouvé dans la poubelle d’Oda
One Piece World Seeker se déroule sur l’Île-Prison. À l’origine, il s’agissait de la paisible Île aux Bijoux, nom en référence à de mystérieuses pierres très puissantes. Seulement, il y a douze ans des pirates ont débarqué pour prendre le contrôle de l’endroit. Heureusement ou non selon certains, la Marine est venue déloger les envahisseurs, avant de décider d’occuper elle-même l’Île. La population se divise donc en deux camps, les Promarines et les Antimarines. Les deux groupes menacent de se lancer dans une guerre civile à tout moment.
L’aventure démarre avec Luffy sauvé de la noyade par Jeanne, leader des Antimarines. Après avoir retrouvé son équipage, le Capitaine décide donc de remercier sa bienfaitrice en tentant de ramener tout le monde à la raison. Une issue qui ne semble pas arranger Isaac, le Gardien qui a même l’autorité sur les Amiraux. Présenté comme une histoire originale d’Eiichiro Oda, World Seeker est surtout l’accumulation des poncifs habituels des arcs.
D’ailleurs, le jeu se concentre totalement sur le trio Luffy-Jeanne-Isaac au détriment des autres personnages connus qui tiennent plus du caméo que d’autre chose. Pas évident de faire tenir autant de monde dans une quête principale que l’on boucle en huit heures seulement. D’autant que le jeu bloque le voyage rapide aux deux tiers et oblige ainsi le joueur à faire des tours de la carte simplement pour gratter presque deux heures de durée de vie. On voudrait bien hurler au scandale devant une campagne aussi courte mais ça serait oublier son incroyable répétitivité.
Jump Force X Crackdown 3
Vous l’aurez compris, ce n’est ni l’écriture ni la durée du jeu qui sont à retenir dans One Piece World Seeker. En théorie, rien de bien grave pour un jeu en monde ouvert. L’opening nous montre le héros utiliser ses pouvoirs pour se déplacer comme Spider-Man, courant sur les murs et tout. Seulement manette en main, il semble être en train de digérer une énorme raclette vu comment il se traîne. Tout est à l’image de l’ouverture de porte ou de coffre qui demande d’appuyer sur le bouton pendant au minimum cinq secondes. Luffy se déplace en se servant de son bras comme d’un grappin qui est malheureusement beaucoup trop capricieux.
C’est surtout lors des combats que le potentiel du pirate est un peu exploité. Luffy peut en effet changer à la volée entre deux styles de jeu. Le premier est basé en théorie sur le fluide perceptif. Il permet de miser sur la vitesse et les esquives. En mode fluide offensive, on échange la vitesse contre de la puissance, et le bouton d’esquive contre une garde. Il faut rajouter à cela la jauge de Tension qui permet une fois chargée de lancer quatre attaques spéciales différentes dont la fluide royal. Le Gear Fourth est également de la partie sans être spectaculaire.
Notez que le jeu est techniquement un TPS puisqu’un viseur est présent en permanence sur l’écran. Ceci s’explique par la possibilité de se servir de ses bras pour des attaques à distance (qui ont un temps de recharge afin d’éviter les abus). Pour rester dans les codes du genre, on retrouve l’arbre de compétences, les snipers très gênants sur les hauteurs, les ennemis lourds avec leurs boucliers. Il y a même un système d’infiltration et d’éliminations silencieuses pas très cohérent avec le héros en plus d’être horrible. Le fluide perceptif est également mis à contribution pour servir de Vue d’aigle/détection/Sens de l’araignée. Des ennemis célèbres viennent faire office de boss dans des combats décevants.
Au moins c’est pas Left Alive ?
Le monde ouvert est minuscule, vide et mal conçu. Il n’y a rien à faire à part chercher quelques coffres et récupérer des récoltes aléatoires pour le craft et les quêtes secondaires. Sur le point technique, One Piece World Seeker a pour lui le fait d’être assez correct visuellement et de tourner parfaitement, au moins sur la version PC testée ici (avec toutes les options au max). On reste très loin de la claque graphique et les modèles 3D sont réutilisés à l’infini, tout comme les animations des personnages.
Pour gonfler un peu la durée de vie, Luffy peut avoir de l’équipement. Le lien avec la durée de vie c’est qu’il faut obtenir les items en les craftant, il faut donc trouver les plans pour la fabrication mais aussi les ressources. En plus de les trouver de façon aléatoire en explorant, il est possible d’envoyer un membre de l’équipage en expédition. Pour cela, il faut avoir des recettes et les ingrédients pour concocter les plats. Bref, c’est aussi inutile que le système de Karma qui définit votre affinité avec les différentes factions du jeu. Une pensée pour le sympathique mode entraînement proposé dans le menu principal et donc avant de charger une partie. Ce qui est gênant vu qu’il manque toutes les compétences débloquées.
En théorie, la présence des doubleurs officiels japonais serait à mettre dans les points positifs. Cependant, on a l’impression qu’ils sont payés une fortune par mot vu le peu de phrases prononcées. Le comble étant les conversations à distance par Escargophone pendant le gameplay et qui se sont par conséquent uniquement à l’écrit sur l’écran. Certes, tout le monde n’aurait pas forcément compris grâce à l’audio. Mais les efforts n’atteignent même pas le strict minimum à ce niveau-là. Il faut cependant saluer la bande-son du jeu. Cela n’étonnera personne d’apprendre qu’il ne s’agit pas des musiques de l’anime mais le travail est propre. En effet, c’est le compositeur habituel Kohei Tanaka qui s’occupe de One Piece World Seeker et fait de son mieux pour s’auto-plagier.
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