Dans la catégorie des remasters en veux-tu en voilà, force est de constater que Capcom est un champion en la matière. La plupart des remasters n’ont d’ailleurs jamais vraiment été utiles, à l’image de Devil May Cry HD Collection, sorti le 13 mars dernier sur PC, PS4 et Xbox One, qui n’apportait franchement rien de neuf. Désormais, Capcom, dans une intention de relancer l’intérêt de la franchise, a décidé de dépoussiérer un certain Onimusha. Premier jeu de la licence éponyme qui a su se faire une bien belle réputation au fil du temps, Onimusha : Warlords, en version remaster, apporte-t-il son lot de nouveautés ? Faut-il vraiment craquer ?
Samanosuke Akechi à la rescousse de la princesse Yuki
Via une première cinématique d’introduction en CGI qui faisait le café à l’époque, Onimusha : Warlords nous pose les bases d’une histoire franchement basique sur le papier. Effectivement, vous endossez le rôle de Samanosuke Akechi, un jeune samouraï qui va devoir sauver une certaine princesse Yuki. La bougresse s’est malheureusement faite enlevée par une légion de démons qui ne sont autres que les genmas. C’est votre unique mission, dont vous saurez bien plus tard pourquoi la princesse a été kidnappée et dans quel but précis.
La narration reste néanmoins sympa dans le fond certes, mais elle ne sera jamais au niveau d’un Onimusha 3 voire de Dawn of Dreams, qui proposaient une trame plus captivante. Cela dit, il faut admettre que ce premier volet pose juste les bases de l’univers façon Japon féodal d’Onimusha qui dépayse clairement, et qui continuera on le rappelle bien plus tard avec Onimusha 2. En revanche, hormis quelques rebondissements pas déplaisants, la plupart des protagonistes que l’on rencontre ne sont pas du tout exploités au cours de notre progression, et c’est bien dommage. On se demande d’ailleurs si Capcom ne va pas sortir dans la foulée un Onimusha 2 en version HD, ce qui pourrait être une bonne chose pour continuer de jouer Samanosuke en quête de l’éradication totale des vilains genmas.
Capcom ressort de ses cartons Onimusha : Warlords en remaster, qui se dote quand même de peu de nouveautés pour nous enthousiasmer.
Côté direction artistique et graphismes, Onimusha : Warlords conserve son charme, mais a pris en revanche un sévère coup de vieux. Si le soft est toujours aussi déphasant avec son aspect Japon féodal qui a le don d’envoûter et de faire voyager avec ses nombreux décors typiquement japonais, le remaster HD d’Onimusha : Warlords n’est pas exempt de défauts sur l’aspect technique. Capcom ne s’est pas vraiment foulé en matière de lissage HD, et semble avoir fait exactement la même chose avec un certain Devil May Cry HD Collection jadis. En somme, on se retrouve avec les graphismes PS2 du titre orignal mais en version HD ni plus, ni moins. Du coup, on s’apercevra rapidement que les arrières-plans, les textures, les modèles 3D ou encore les divers effets n’ont pas du tout été retravaillés en profondeur, et c’est là que le bât blesse. De ce fait, on ne se consolera qu’avec les 60 FPS que nous offre ce remaster en clair. Au passage, notez que les cinématiques n’ont pas subi de véritable lifting non plus…
Un remaster avec peu de nouveautés à se mettre sous la dent
Très franchement, si vous avez déjà touché au titre original, sachez qu’Onimusha : Warlords n’a pas réellement bougé d’un iota dans sa construction initiale. On retrouve toute l’essence de ce premier volet du début à la fin, avec quelques nouveautés qui facilitent un peu plus la maniabilité de notre Samouraï accompagnée de la belle ninja Kaede. Effectivement, il sera enfin possible de vous déplacer avec le stick analogique, chose qui n’était pas le cas avec la version d’origine, qui se dotait de déplacements aux croix directionnelles, pas forcément des plus ergonomiques. Cela permet de mieux s’y retrouver dans les combats, qui demeurent au passage relativement techniques et à base d’attaque basiques, élémentaires – électricité, feu et vent en fonction de notre arme blanche -, de parades mais aussi d’issen. L’issen, qui consiste à effectuer d’ailleurs des attaques éclairs qui tuent nos ennemis en un coup, sont beaucoup plus chauds à sortir que dans les autres Onimusha, et demanderont un peu plus de doigté. Les combats, dans l’ensemble, restent plutôt spectaculaires et sympas, mais on pestera sur les caméras à plan fixe, totalement à la ramasse avec les changements de caméra qui rendent finalement les phases de combats un peu brouillonnes et hachées… Cela aurait pu être retravaillé, comme l’ajout d’une barre de vie pour les boss qui est totalement absente du remaster… Du coup, nous devrons juste les frapper jusqu’à l’activation de la cinématique nous indiquant que nous l’avons vaincu. Au passage, sachez qu’il y a enfin la possibilité de changer nos armes via le touche R2 – pour les armes blanches -, et L2 pour les armes à distance comme l’arc ou la seule pétoire du jeu. Du coup, plus besoin de passer systématiquement dans l’inventaire, qui n’a d’ailleurs pas changé d’un pouce.
Avant d’aborder le côté énigmes, un petit mot sur l’inventaire justement. On y retrouve la possibilité de changer nos armes, utiliser divers objets à utiliser sur les portes et progresser, ou bien encore lire des notes et voire la carte des diverses zones que l’on traverse. L’interface est relativement claire, et on ne se perdra pas réellement dessus. A ce propos, notez que vous gagnerez de nouvelles armes en glanant des orbes élémentaires au fil du jeu. Les armes et les orbes sont améliorables séparément moyennant des âmes rouges, que vous devrez aspirer avec votre gantelet oni une fois les ennemis vaincus. Vous pourrez ainsi faire monter de niveau votre équipement, et vous autoriser de franchir certaines portes élémentaires qui vous demandent par exemple un certain niveau de votre orbe pour pouvoir passer.Vous serez aussi apte à crafter des médicaments et munitions d’arc ou balles avec des âmes pour se ravitailler. Qu’on se le dise, le côté amélioration est bienvenu mais posait les bases des autres Onimusha.
Enfin, pour la partie énigmes, elles sont strictement identiques par rapport au jeu original. Il y aura tantôt des puzzles à résoudre dont à base de chiffres, tantôt des termes à décoder en trouvant des livres, et ainsi dénicher potentiellement des objets, ou un équipement plus puissant. Les énigmes ne sont pas réellement tarabiscotées, et reste dans une certaine logique pour ne pas perdre le joueur. Il y aura inévitablement des objets ou clés à récupérer pour ouvrir des portes et ainsi avancer dans le jeu, à la manière des premiers Resident Evil. Par contre, il y aura hélas des allers retours légions pour aller de tel point à tel point, ce qui deviendra vite redondant. Soit dit en passant, il y a aussi des passages avec Kaede à certains moments du jeu, qui ne seront finalement qu’assez dispensables, dans la mesure où la bougresse sera relativement limitée, et n’aura pas d’armes élémentaires comme Samanosuke. Elle ne se contentera que d’un poignard – et une autre version plus puissante en fouillant un peu -, et de bêtes kunaï pour se défendre…
Concernant la durée de vie et le prix, c’est la soupe à la grimace. C’est l’un des volets de la licence à se terminer très rapidement. En environ quatre heures, vous verrez largement le bout de l’aventure, avec une rejouabilité quasiment nulle. A savoir qu’un mode facile et normal sont de la partie dès le début, chose qui n’était pas le cas sur la version originale, qui n’avait qu’un seul mode normal. De quoi encourager les néophytes à tenter l’expérience Onimusha : Warlords, bien que son prix de base soit relativement élevé par rapport à cette durée de vie maigrichonne – 19 .99 €-. Très honnêtement, les joueurs qui connaissent le jeu par cœur ne verront que peu d’intérêt à y retourner dessus à ce prix-là étant donné le peu de nouveautés que le titre propose… Mis à part traînasser un peu sur le monde des ténèbres qui consistent à battre des vagues d’ennemis et récupérer des récompenses, c’est tout ce que vous pourrez faire pour gonfler la durée de vie.
Pour terminer, un dernier mot sur la bande-son avant de clôturer le test. Il est agréablement surprenant de voir que le soft se dote enfin des voix japonaises, le jeu original ne proposant que les doublages en anglais. Du coup, les amateurs de voix japonaises seront aux anges. Côté OST, quelques musiques sortent indéniablement du lot et collent bien à l’atmosphères fantastique et surtout horrifique que le soft voulait procurer à l’époque, et autant dire que le tout fonctionne bien.
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