Test Operation Wolf Returns: First Mission VR – Un retour en VR pas si ridicule
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Rédigé par Mathieu Corso
Operation Wolf Returns: First Mission VR, c’est le grand retour en VR d’un des grand classiques de la fin des années 80. La licence a d’abord commencé en 1987 sur arcade et d’autres supports – ZX Spectrum, Commodore 64, Atari ST, Amiga… – avec Operation Wolf, puis s’est déclinée en trois autres épisodes, sortis respectivement en 1988, 1994 et 1998. Depuis, la dernière fois que l’on a entendu parler de la franchise, c’était en 2005 via une ressortie des jeux avec une compilation nommée Taito Legends, sortis quant à eux sur PC, PS2 et Xbox.
C’est donc pas moins de 18 ans plus tard après cette compilation que la licence refait surface en VR, avec Operation Wolf Returns: First Mission VR. Développé cette fois-ci par le studio aixois Virtuallyz Gaming qui est principalement focalisé sur la création de productions VR, Operation Wolf Returns: First Mission VR est une réinterprétation du jeu original de 1987, avec forcément pas mal d’éléments qui changent. Et finalement, cette nouvelle version en VR qui plus est, s’avère être un retour qui redore plus ou moins le blason de la franchise, avec comme vous allez le constater, d’énormes nuances.
Conditions de test : Nous avons terminé le mode campagne et donc les six missions de Operation Wolf Returns: First Mission VR en deux heures de jeu. Nous avons ensuite passé un court moment sur son mode survie, afin de voir ce qu’il a dans le bide. Le titre a été testé sur le PlayStation VR2. Notez que les versions sans réalité virtuelle sortiront plus tard.
Sommaire
ToggleUn vide scénaristique comblé par une direction artistique honnête
Bien que l’on ne joue pas nécessairement à un rail shooter pour sa qualité scénaristique, Operation Wolf Returns: First Mission VR a une histoire peu engageante. Vous êtes de retour et votre supérieur, le colonel Jones, vous donne une nouvelle mission. Une organisation criminelle fabrique une arme dangereuse et top secrète, sous la houlette d’un certain Viper. Votre objectif sera ainsi de détruire cette arme, et d’éliminer le général Viper.
Vous l’aurez compris, le soft de Virtuallz Gaming n’a pas une narration folle. Hormis quelques cinématiques à la manière d’une bande dessinée qui font mouche, on ne peut pas dire que la fin, ni le fil rouge du jeu, ne soient si passionnants que cela. Cependant, il faut bien admettre que le jeu d’origine a été respecté religieusement, et il y a certainement fort à parier que les autres titres bénéficieront sûrement dans un futur proche d’un petit coup de jeune comme ce premier opus. En somme, vous ne jouerez pas au titre pour son scénario, mais pour dessouder des ennemis en pagaille.
D’ailleurs, Virtuallz Gaming a fait tout de même un travail remarquable dans l’habillage artistique du soft. En voulant transposer le jeu d’origine avec une esthétique complètement cartoon, le studio aixois semble avoir largement visé juste. C’est coloré, c’est agréable pour la rétine, et il faut dire que le résultat est plutôt clinquant. Seule ombre au tableau, le défaut du jeu d’origine se déroulant principalement dans la jungle, des raffineries ou complexes militaires, on a un sentiment de répétition forcée sur les décors. Dommage, les développeurs auraient pu ajouter quelques décors inédits par rapport au jeu d’origine…
Du Rail shooter en VR au gameplay redondant
Si vous avez joué au jeu original, sachez que Operation Wolf Returns: First Mission VR reprend la base du jeu d’origine, avec un certain panache. Autrement dit, vous serez en face d’un rail shooter où il s’agira d’éliminer tous les ennemis dans chaque mission. Et bien évidemment, vous devrez à la fin de chaque mission découpée en niveaux, affronter un boss. Qu’on se le dise, la maniabilité est pour le moins excellente, et le titre se révèle être dès les premières minutes extrêmement jouissif et fun à souhait.
Seulement voilà, on se rend vite compte des problèmes dont se dote le titre. Tout d’abord, la lisibilité de l’action est vraiment passable. Il n’est pas rare de se prendre soudainement des balles fatales sans que l’on ne sache d’où elles viennent, et un indicateur aurait été bienvenu comme pour les ennemis qui apparaissent parfois dans votre dos. Qui plus est, les PSVR Sense du PSVR 2 manquent également de précision quand il s’agit de viser correctement sur les séquences où vous ne devez utiliser qu’une tourelle de défense…
Qu’on se le dise, on sera plus que frustré par ce point-là, même si le côté rail shooter rétro fait son petit effet. Effectivement, vous avez de base quatre armes distinctes – pistolet classique et mitrailleur, fusil à pompe et fusil d’assaut -, et il reste aisé de switcher entre ces derniers. De plus, vous devrez dans chaque mission tirer sur les icones de chaque arme pour récupérer des munitions de ladite arme, comme pour les kits de soins lâchés par les ennemis. En sus, vous pouvez parfois dénicher des armes bonus comme le lance-grenades et lance-roquettes, pour vous sortir de situations périlleuses.
Autant dire que le côté rétro fonctionne, bien que le soft soit trop court, répétitif et surtout trop facile en mode normal. Pour la premier point, notez que Operation Wolf Returns: First Mission VR se boucle facilement en moins de deux heures pour voir le bout de la campagne et ses six petites missions, découpées en général en niveaux relativement courts, suivis d’un boss. Sur le second point, le titre est très répétitif car il n’innove jamais et il aurait pu ajouter des mécaniques de jeu supplémentaires, ce qui n’est jamais le cas. Il y aura bien la possibilité de choisir quelquefois sa route sur certains niveaux mais au-delà de ça, la construction n’est guère surprenante ni même originale, ce qui est regrettable…
Enfin, le jeu est aussi trop facile en normal. Si certains boss demandent un minimum de réflexion sur comment les éliminer, ils sont en définitive bien trop faciles… Si on ne doute pas que la production VR est certainement plus tarabiscotée sur des modes de difficulté plus extrêmes, il est fort dommage d’avoir un si gros déséquilibre en mode normal. Qui plus est, le réticule de visée apparait aussi parfois quand ça lui chante, ce qui aura le don de vite agacer le joueur avec ces quelques bugs qui pourrissent un chouïa l’expérience de jeu.
Ce n’est pas vraiment beau sergent, sauf la nostalgie !
Sur la technique pure, Operation Wolf Returns: First Mission VR n’arrive pas réellement à faire des miracles. Sauvé par sa direction artistique cartoon comme nous l’avions évoqué plus haut, le titre s’offre ici un manque de moyen évident, avec un moteur graphique qui a déjà fait son temps. La plupart des arrière-plans font vraiment de la peine à voir, et les modèles 3D aussi. Bien qu’il y ait quelques bonnes idées pour palier à un visuel faible, les textures ne sont pas réellement dans les standards actuels au niveau des titres VR. Cependant, Operation Wolf Returns: First Mission VR aura le luxe de proposer une expérience sans accrocs et plutôt fluide, et c’est bien le minimum qu’on lui demande.
Nous pouvons au moins clôturer ce test avec le bande-son. Le bébé de Virutallz Gaming rend un vibrant hommage au titre de 1987 avec des musiques rétro qui claquent bien sur chaque niveau. Qui plus est, le sound design est embelli par des doublages français de qualité qui n’ont pas à rougir de la VO.
Le retour d’Operation Wolf n’est finalement pas si mauvais en réalité virtuelle. En reprenant les ingrédients du jeu d’origine tout en profitant des possibilités de la VR, le soft nous offre un rail shooter largement honnête, tout en respectant le matériau d’origine. Mieux, le titre arrive à proposer une bonne immersion, avec au passage une direction artistique cartoon de bonne qualité. Hélas, faute de moyens oblige, la boucle de gameplay sera trop répétitive avec des niveaux parfois trop courts, mais aussi une technique et des imprécisions qui viennent ternir l’expérience de jeu, pourtant fluide de base. Ce sont en définitive ces petits couacs qui s’accumulent et qui enrayent malheureusement les quelques points positifs évidents du soft. Néanmoins, et même s’il est court dans son contenu, Operation Wolf Returns: First Mission VR dispose au moins d’un gameplay fonctionnel, joue la corde de la nostalgie, et est surtout suffisamment fun pour que l’on puisse passer un bon moment. De plus, la production de Virtuallz Gaming se dote d’une bande-son et de doublages français de qualité. S’il vous manque dans votre bibliothèque VR un rail shooter, alors Operation Wolf Returns: First Mission VR peut s’avérer être un bon plan, même si payer un reboot VR à 24,99€ très chiche en contenu, c’est encore trop.
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