Nombreux sont celles et ceux qui, dans l’univers des jeux de stratégie au tour par tour répondront « Xcom ». Et ces derniers auraient bien raison tant la franchise éditée par 2K Games est appréciée par les amateurs du genre. Mais aujourd’hui, nous allons plutôt vous parler d’un petit nouveau dans le catalogue de Focus Home Interactive : Othercide. Ce dernier est arrivé récemment sur consoles et PC et n’a pas manqué de marquer par son apparente originalité visuelle.
Le premier coup d’œil a été, pour beaucoup, l’occasion de découvrir un jeu attirant, renforcé par son ambiance gothique, cauchemardesque et le design des personnages très propre au soft. Et même si Focus Home a mis la main sur l’édition, il est aussi à noter que cette petite production nous vient tout droit de chez Lightbulb Crew, un studio indépendant localisé à la fois en Suède et en France. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que cette nouveauté parvient à briller par son originalité apparente.
Mais est-ce que ce titre parvient à convaincre une fois la prise en main passée et entré dans le vif du sujet ? Nous allons le découvrir ensemble.
Condition du test : Nous avons joué à Othercide pendant un tout petit peu moins de 20h, sur PlayStation 4 Pro, et avons profité à plusieurs reprises des mécaniques propres au titre dont nous allons parler ci-après.
Sommaire
ToggleLes ères ne nous affectent pas
D’emblée, Othercide nous plonge dans un monde fort peu coloré, composé de teintes de gris et d’un peu de rouge. Son univers est infesté par « Suffering », une armée de monstres créés sur base des pires vices de l’humanité. Et le seul rempart de l’humanité face à ces derniers sont « The Daughters », une armée composée de l’écho des guerrières ayant vécu. C’est au joueur de composer son armée en utilisant les ressources à sa disposition pour les invoquer, les améliorer et parfois même les sacrifier pour le bien commun.
Ces guerrières composent alors votre armée et devront partir au front afin d’annihiler les troupes ennemies. Si vous composez votre armée selon vos goûts, les trios envoyés au combat doivent malgré tout se montrer suffisamment équilibrés afin de pouvoir détruire les monstruosités qui les attendent.
Par contre, sachez immédiatement que l’histoire n’occupe pas une place centrale dans cette production. Le titre met plutôt l’accent sur les combats, l’atmosphère, l’hostilité des environnements et le design des ennemis, tout droit sortis de vos pires cauchemars, ou de la littérature gothique à la limite. Ces derniers se meuvent telles les horreurs qu’ils sont, croquent leur corps dans tous les sens, contorsionnent leur tête et se déplacent au rythme de leurs spasmes. Non, ce soft n’a rien d’effrayant, mais les ennemis ont largement de quoi vous mettre mal à l’aise, surtout dans leurs animations et la cruauté, l’animosité qu’ils dégagent.
Et si les monstres lambdas savent faire leur travail, les boss ne sont pas en reste. Ces derniers sont également atroces, avec un design qui fait écho à l’ère dont ils sont issus, une manière d’apporter de la variété et de l’originalité au bestiaire. Chaque ennemi possède d’ailleurs son comportement et les commentaires que ces derniers vont lâcher durant les combats sauront vous glacer le sang. Les boss ont quelques idées en tête pour vos filles et ils sont bien déterminés à leur faire du mal.
Tout cela, comme nous vous le disions plus haut, est proposé dans une ambiance monochrome, où les visuels sont accentués par quelques touches de rouge, pour une atmosphère graphique à part et immersive. Sans parler des musiques, qui ajoutent ce petit quelque chose de stressant et vous plonge toujours plus dans ce sentiment d’horreur que vivent vos guerrières en affrontant ces ignominies créées involontairement par les mauvaises pensées du genre humain.
Bref, le studio fait fort dans son identité graphique et dans l’ambiance malsaine qu’ils ont tenté de nous retranscrire ici.
Un jeu qui s’adapte à vos moindres désirs
Dans son aspect plus lié au contenu pur, Othercide propose de choisir entre trois classes différentes lorsque le joueur invoque une nouvelle fille. Le choix est simple : deux pistolets, une épée longue ou lance et bouclier. En bref, vous avez le choix entre personnage à distance, dps et trank, à vous de choisir ce qui complétera le mieux votre équipe. Plus tard dans la partie, une quatrième classe viendra se joindre aux choix disponibles, mais nous n’en parlerons pas par souci d’éviter de vous spoiler un peu trop.
Au niveau du combat, la première se battra à distance, faisant moins de dégâts mais pouvant facilement stopper les assauts ennemis. La seconde fera de lourds dégâts et la dernière servira de bouclier pour vos deux autres personnages, faisant moins de dommages mais encaissant bien mieux les attaques des ennemis. Votre position par rapport aux adversaires est également à prendre en compte puisque les attaques par le flanc et dans le dos infligeront des dégâts supplémentaires à la cible. Chaque action consomme des points, qui se rechargent à chaque tour, ce qui vous empêche donc d’enchaîner un peu trop les actions dévastatrices. En somme, Othercide a tout de ce qui fait un bon jeu du genre.
A tout cela vient se juxtaposer une ligne du temps, cette dernière permettant de savoir quel personnage jouera à quel moment. Cela vous aide à prévoir un peu plus vos coups et à prévenir d’une attaque mortelle d’un ennemi que vous pourriez tuer avant qu’il n’effectue le moindre mouvement. Et tout ceci fonctionne plutôt bien puisque les développeurs ont suffisamment pensé leur jeu pour que tout s’harmonise. Sans compter qu’un système de compétences et de traits vient personnaliser un peu plus vos filles pour les rendre un peu plus uniques et aider à prendre l’ascendant sur l’adversaire.
Et prendre tout ceci en compte est d’une importance capitale puisque le jeu n’offre aucun moyen pour se soigner en combat. Non, le joueur doit à la place faire un choix déchirant : sacrifier une fille du même niveau afin de pouvoir en soigner une autre. Cela amène donc le joueur face à un choix cornélien : continuer le combat avec un effectif moindre ou repartir en arrière et recommencer une partie en ramenant à la vie vos filles.
Dès lors, les combats offerts par Othercide sont un superbe mélange d’analyse, de stratégie et de chance qui vont demander au joueur de faire des choix déchirants sur une bande-son magique.
Un aspect die & retry plutôt bien ficelé
Mais, au-delà d’un simple jeu de stratégie, Othercide semble aussi emprunter quelques codes de roguelike. Le jeu nous présente son « intrigue » sous la forme de souvenirs. Et, au sein de chaque souvenir, le joueur doit visiter cinq ères, chacune durant sept jours. A la fin de ce laps de temps, un boss apparaît. En cas de retour en arrière et d’une nouvelle partie, notez tout de même que les ères sont toujours les mêmes et ne changent même pas d’ordre d’une partie à l’autre.
Dans chaque souvenir, le joueur a l’occasion de fermer des synapses. Ces synapses sont en fait des missions au cours desquelles il faut exterminer tous les monstres présents sur la carte de combat, ou encore aider une âme à s’enfuir du champ de bataille. Cela permet aux filles de monter de niveau, obtenir de nouveaux traits, et obtenir des bonus. Une fois le ou les synapses fermés, le jour s’écoule et ainsi de suite.
Bien sûr, si les synapses sont parfois présents en nombre, il est nécessaire de bien choisir quelle mission exécuter. En effet, les filles ne peuvent réaliser qu’une seule mission par jour, ce qui veut dire que pour fermer trois synapses, il faudra avoir neuf filles dans l’équipe. Au joueur de décider s’il préfère mettre toutes ses forces dans la bataille, au risque de perdre des personnages ou prendre le temps d’avancer prudemment pour tenter de gagner la partie. Partie qui s’arrête une fois que toutes l’équipe est exterminée, ou lorsque le joueur décide de lui-même de repartir à zéro.
Ainsi, il est tout à fait possible de faire monter en level plusieurs filles sans s’arrêter, puis décider de recommencer à zéro en ressuscitant ces dernières. Car oui, en cas de retour au début, le jeu offre la possibilité de rappeler des filles perdues dans la partie précédente en utilisant des objets à cet effet. Encore une fois, le choix est donc présent et laissé au joueur, qui peut ainsi personnaliser son aventure à son goût et avancer à son rythme.
Forcément, il y a toujours un léger souci dans ce genre de titre : la difficulté. Si nous l’avons appréciée, cette dernière est tout de même bien présente et se renforce à mesure que l’on avance dans le titre. Non, cette dernière n’est pas un problème et oui, le jeu peut être terminé. Malgré tout, il n’est pas à mettre dans toutes les mains. Sans compter que le joueur, en cas de perte totale de l’équipe, se retrouve à perdre l’ensemble des bonus qu’il avait acquis lors de sa précédente partie. De quoi vite faire exploser une manette si vous perdez sur une erreur d’inattention, le jeu étant particulièrement exigent avec son absence de sauvegarde manuelle et son annulation d’action impossible.
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