Dans le monde des visual novels, bon nombre de titres tentent de trouver leur place. La plupart d’entre eux parviennent à toucher un public, souvent de niche. Leur point commun ? Ils ont souvent les mêmes mécaniques, très simplistes et des thèmes similaires. Loin d’être une critique, ce constat est pourtant malheureux tant le manque de prise de risque est important. Mais lorsque les risques sont pris, cela en vaut-il réellement la chandelle ? Zanki Zero et Song of Memories répondent à cette question. Aujourd’hui, il va être question de nous tourner vers Our World Is Ended, un visual novel de Red Entertainment.
Rapidement, on se rendra compte qu’Our World Is Ended ne fait pas exception à la règle. Il partage thème et caractéristiques avec d’autres séries bien connues du milieu. Un exemple ? Steins;Gate pour rester en terrain connu. Mais n’ayez crainte, la comparaison s’arrête là. Nous ne sommes pas dans la pâle imitation qui peine à s’imposer et heureusement. Alors, doit-on être touché ? Doit-on rester impassible ? Eh bien nous allons voir cela ensemble.
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ToggleOur World Is Ended ? Et le leur ?
L’intrigue prend place tranquillement, nous présentant Reiji Gozen, personnage principal de cette histoire. Ce dernier est membre du studio Judgement 7, spécialisé dans le développement de jeux sur mobiles. Il est l’assistant de direction et dernier arrivé au sein du studio. En compagnie d’un autre membre du studio, il va tester le dernier dispositif développé par Sekai Owari, le génie de l’équipe.
Si tout se passait très bien, les choses vont prendre une tournure inattendue. En effet, le dispositif rencontre des difficultés et l’environnement où évoluent les deux personnages va changer. Une sorte d’univers apocalyptique va se présenter à Reiji, qui verra également sa comparse de test en mauvais état. De retour à la réalité, notre héro va retourner au studio, où le joueur pourra découvrir les autres membres de l’équipe. Iruka le scénariste, Yuki l’illustratrice, Hayane la compositrice et Tatiana la programmatrice. Au milieu de tout ce beau monde se trouve Owari, le pervers derrière le dispositif testé plus tôt.
Dès lors, le studio va se lancer dans un objectif commun : créer un tout nouveau jeu basé sur les créations du génie. C’est ainsi que toute l’équipe va enfiler son casque pour en découvrir plus sur les propositions du leader du groupe. Mais, comme Sword Art Online nous l’a amplement démontré, rien ne se passe jamais comme prévu dans ce genre d’univers. Tout va commencer à buguer et le groupe va être transporté dans l’univers qu’ils auraient autrement tenté de créer.
D’ailleurs, ils vont rapidement y rencontrer un elfe, ainsi qu’un monstre, qui ne leur sont pas totalement inconnus. Pourquoi ? Tout simplement parce que ces deux personnages sont issus des précédentes productions du studio. Original, ce détail va permettre de donner un intérêt tout particulier à l’intrigue et au développement des personnages à mesure que le scénario va avancer. Leur but sera cependant bien basique : tenter d’éviter l’horreur que Reiji a pu voir pendant ses tests personnels.
En plein syndrome de la normalité
Mais trêves de bavardages sur le scénario, au risque de vous spoiler un peu trop. Niveau mécaniques, nous sommes dans un visual novel. Et, Our World Is Ended ne réinvente pas l’eau chaude. Le titre nous propose un système de choix plutôt standard, nommé Selection of Soul. Le texte apparaîtra et le joueur n’aura qu’un temps bien défini pour choisir sa réponse. Un peu comme pour donner une impression de stress et d’urgence au joueur. Ajout bienvenu pour donner un peu de piment à cette chouette intrigue.
D’ailleurs, vos décisions vont faire dériver l’intrigue vers plusieurs fins possibles. Rien de neuf, même si le mélange entre les choix rapides et les choix plus lambdas parvient à donner une certaine saveur et une importance différente aux diverses situations. Our World Is Ended fait un pari risqué, qui ne plaira sans doute à pas tout le monde puisque l’on perd le côté « posé » et « calme » de l’expérience généralement proposé par ce genre de quête.
Vos choix permettront également de développer les affinités entre les personnages, changeant également un peu la fin disponible. Par ailleurs, Reiji étant le dernier arrivé au sein de l’équipe, ce dernier est souvent dénigré par les autres. Cette petite originalité autour de l’avatar du joueur est vraiment intéressante. Adieu les héros charismatiques et respectés, bonjour le gars banal sans rien d’excentrique ni de spécial. Choix stratégique ? Si nous n’avons pas la réponse, nous trouvons que cela crée un attachement supplémentaire au protagoniste, ce qui n’est pas pour nous déplaire.
Ainsi, ce seront sept fins différentes qui nous seront offertes, avec pas mal d’événements inédits entre chaque route. Pour y arriver, le joueur doit traverser dix-sept chapitres, qu’il faudra lire avec attention si vous ne souhaitez pas rencontrer une nouvelle fois le même ending. De ce fait, il vous faudra une quarantaine d’heures pour pouvoir terminer ce titre. Pas mal, sans pour autant être exceptionnel.
Une expérience dans l’ensemble plaisante
En parlant d’exceptionnel, pourquoi ne pas directement parler de la direction artistique ? Les designs sont de qualité et tout simplement splendides. Le tout est très coloré et les personnages sont très bien conçus. Même l’interface a pu jouir d’un bon travail de la part de l’équipe de développement. On doit cela en partie à Eiri Shirai, charadesigner qui est aussi illustrateur de Grimgar : Cendres et Fantaisies.
Le tout rend donc l’aventure très immersive et agréable à parcourir. De plus, les dialogues sont fort bien écris. Les musiques ne sont pas non plus à laisser de côté puisque ces dernières apportent une véritable identité sonore à cet opus. Entrainantes et en harmonie avec ce qui se trame à l’écran, le joueur ne peut qu’être conquis. Ce titre est donc très mature et vraiment bien fichu, malgré quelques blagues un peu mal amenées ou lourdes.
Si les acharnés du genre verront beaucoup de points de comparaison entre Our World Is Ended et d’autres visual novels, les néophytes apprécieront sans doute l’expérience. Après tout, le titre est fun et remplit très bien son rôle d’aventure romancée.
Attention néanmoins, cette production n’est doublée qu’en japonais (avec une très bonne équipe derrière cette partie du jeu) et sous-titrée en anglais. Il pourrait donc être délicat pour les anglophobes de parcourir cette aventure. Bien malheureux mais il va falloir faire avec. En tout cas, le travail fourni est impeccable et toute personne curieuse de découvrir le titre devrait se lancer sans trop hésiter.
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