Il aura donc fallu que les fans d’Outcast soient très patients, car le remake du titre éponyme arrive enfin, après sa sortie en 1999, rien que ça ! Cela faisait donc un sacré bout de temps, mais les p’tits gars d’Appeal voient enfin le bout du tunnel car Outcast : Second Contact est enfin disponible sur PC, PS4 et Xbox One. En attendant probablement une suite qui est rappelons-le envisagée par les développeurs du soft, ce remake est-il finalement un bon cru ?
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ToggleCutter Slade pour sauver la Terre et Adelpha !
On se rappellera avant la sortie d’Outcast : Second Contact, que le jeu original se dotait d’une cinématique d’introduction tout en 3D à l’époque. Mais cette fois-ci, dans ce Outcast : Second Contact, la cinématique d’intro du soft prend un tout autre chemin, en optant pour une cinématique d’introduction tout en 2D, et qui plus est dessinée à la main. Le cachet est donc pour le coup sensiblement différent, mais l’idée de fond est finalement bonne, et rend bien.
A part ça, il faudrait maintenant en venir à l’histoire principale que nous propose Outcast : Second Contact, notamment pour les joueurs qui n’avaient jamais touché au titre original. Dans cette première longue cinématique de plus de 10 minutes environ, nous faisons la connaissance de notre héros que nous allons incarner, Cutter Slade. Ancien membre des forces spéciales, notre protagoniste est recontacté du jour au lendemain par ses supérieurs, afin de faire face à une menace de taille. En effet, et suite à la découverte d’un autre monde parallèle, une sonde est envoyée dans cet autre univers, ce qui aura le don de déclencher hélas une distorsion spatio-temporelle. Pour réparer cette anomalie qui menace d’engloutir le monde, Cutter Slade sera envoyé dans ledit monde parallèle en compagnie d’une certaine Marion et de scientifiques afin de récupérer le sonde, puis de réparer définitivement cette vilaine distorsion spatio-temporelle.
C’est un pur plaisir de retrouver Adelpha, et son background de qualité !
C’est donc après cette cinématique que vous atterrissez par conséquent à Adelpha, soit le mystérieux monde parallèle regorgeant de secrets, et dont vous vous ferez aider par Zokrym, qui vous a recueilli dans son village de Ranzaar, inconscient. C’est à partir de là que vous débutez l’aventure, et vous serez amené par ailleurs à faire face à une toute autre menace planant aussi sur Adelpha, en sus de retrouver la sonde ainsi que Marion et les scientifiques, qui ont aussi disparu et se trouvant à Adelpha. Effectivement, le monde d’Adelpha est sous la houlette de Faé-Rhan, un dirigeant tyrannique. Vous devrez donc également mettre son armée à mal pour pouvoir l’atteindre et libérer tout le peuple d’Adelpha, en récupérant cinq reliques sacrées que sont les môns.
Très honnêtement, la première surprise venant directement d’Outcast : Second Contact est son scénario orienté science-fiction, qui devrait faire plaisir aux joueurs connaissant la licence par cœur, tout comme aux amoureux de ce type d’univers, et qui n’avaient pas pu jouer à Outcast par le passé. Très franchement, le background de la franchise est incontestablement tellement touffu qu’on comprend la volonté des développeurs de vouloir concocter une suite, pour détailler encore plus cet univers science-fiction concrètement intéressant dans le fond. Par contre, on regrettera des dialogues un peu vieillots manquant peut-être un peu d’humour notamment pour Cutter Slade, et ses blagues qui tombent rapidement à l’eau. Aussi, on pourra malheureusement pester sur la direction artistique un peu fade qu’elle propose, notamment à cause des couleurs pas vraiment chatoyantes employées sur ce moteur graphique. Néanmoins, les fans de la franchise devraient être ravis de voir que les décors ont été retranscrits de A à Z par les développeurs, chose qui fait évidemment plaisir, et donne un côté complètement dépaysant au soft.
Un gameplay d’un autre âge
Côté gameplay, il était évident qu’Appeal était dans l’obligation de donner une version modernisée d’Outcast. Quelques idées sont intéressantes à première vue pour donner un gros coup de jeune à Outcast avec Outcast : Second Contact, mais pas mal de mécaniques restent hélas d’un tout autre âge. D’ores et déjà, notre protagoniste dispose de déplacements assez lourdingues, et il en sera aussi du même acabit pour les sauts de Cutter Slade, lourds et rigides au possible. Notre héros peut également effectuer des roulades pour esquiver les tirs ennemis, mais il sera une fois de plus décevant de voir qu’en sus de sa rigidité, l’animation a plusieurs années de retard ni plus, ni moins. Néanmoins, le bougre pourra enfin courir, mais on pourra amèrement regretter que les développeurs aient sucré le mode vue FPS, qui faisait clairement tout le sel et le charme du Outcast original. D’ailleurs, il est parfois étrange que Cutter Slade n’arrive pas à se déplacer correctement, la faute à de vilains bugs de collision ce qui aura le don d’agacer.
En dépit de toutes ces mécaniques archaïques et truffées de bugs, la progression dans Outcast : Second Contact reste cependant agréable avec son petit parfum old school. Effectivement, le soft est donc en monde ouvert, avec la possibilité de traverser pas moins de six régions différentes, avec une taille qui varie significativement pour ces dernières. Votre but global dans le titre est de retrouver les cinq môns dans les diverses régions proposées, afin de tout simplement battre Faé-Rhan, et ainsi retrouver la sonde pour sauver Adelpha et la Terre. Du coup, dans chaque région, et pour retrouver votre dû, vous devrez parler aux habitants, mais aussi aux chefs de chaque région, auxquels vous devrez leur demander d’arrêter leurs diverses activités afin d’affaiblir les soldats de Faé-Rhan, dirigés au passage par un certain Kroax. Pour cela, vous devrez évidemment accomplir des quêtes que vous donneront entre autres les habitants du village qui sont tantôt réussies, tantôt vues et revues. Des choix de dialogues seront également présents, afin de vous orienter plus ou moins dans vos quêtes, dont l’objectif sera affiché dans une interface qui a été revue au goût du jour. D’ailleurs, sachez que l’exploration prend tout son sens dans le titre pour le coup car étant donné que vous n’avez que peu d’indications dans le réalisation de vos quêtes, vous êtes littéralement forcé de fouiller les moindre recoins de l’univers d’Outcast : Second Contact, et c’est un pur plaisir à première vue. Dommage au passage qu’il n’y ait pas de choix de dialogues qui ont des conséquences sur le déroulement de l’histoire d’ailleurs.
Outcast : Second Contact subit un coup de jeune plaisant, mais traîne quelques mécaniques beaucoup trop archaïques pour en faire un bon remake à part entière.
Au niveau de l’interface sinon, elle est sensiblement plus claire que le titre original. On retrouve le bloc-note faisant office de carnet de missions, un lexique, et les divers mots étranges employés par nos habitants de ce monde parallèle mais aussi votre inventaire, vous montrant tout ce que vous aurez ramassez en termes d’objets de missions, ou tout simplement d’explosifs ou de ressources. Aussi, un onglet analyses sera de la partie, et déterminera le pourcentage de missions principales ou annexes terminées, ou bien tout simplement votre réputation, qui sera un élément important dans le titre. Effectivement, si jamais par malheur vous attaquez un talan – les habitants d’Adelpha donc -, ces derniers prendront peur, leur jauge de joie s’estompera et les bougres ne vous aideront plus forcément que ce soit pour vous donner de précieuses informations, ou bien vous soigner via des shamazs. L’idée de base est bonne, mais dommage qu’elle prenne des proportions un peu trop démesurées par moment, surtout si vous tuez un talan par accident admettons.
Au-delà de ça, sachez que vous devez aussi combattre contre les soldats de Faé-Rhan, et dirigés par Kroax. Pour ce faire, vous aurez au début de votre aventure une pétoire à votre disposition, mais sachez qu’il y en a d’autres à débloquer au fil du jeu en sus de leurs extensions, qui vous donneront une puissance de feu plus importante. En effet, c’est dans une certaine région que vous pourrez récupérer vos autres armes en les achetant. Et au passage, sachez qu’il y a également un système de crafting à l’ancienne, où vous devrez apporter des ressources à un recréateur – métal, coquillage, helidium etc… -, qui pourra vous crafter vos munitions par la suite, plutôt que vous enquiquiner à aller en chercher par vous-même sur les différentes régions en utilisant les différents portails de téléportations, ou en les achetant à des marchands d’armes.
Ce système de crafting et d’amélioration d’armes marche plutôt bien, mais on ne pourra pas en dire autant des gunfights d’Outcast : Second Contact, assez décevants qu’on se le dise. En effet, on pourra déplorer dans un premier temps la suppression du mode FPS d’Outcast, qui s’avérait plutôt réussi à l’époque, et qui aurait dû être obligatoirement présent sur ce remake, ce qui n’est finalement pas le cas. Pour les combat en eux-même, on pourra aussi être stupéfait par la débilité de l’I.A. qui parfois reste dans son coin à attendre ou à partir dans tous les sens, mais aussi de cette rigidité du gameplay qui se ressent. En somme, vous l’aurez compris, les gunfights ne ressemblent à rien, en sus d’être un peu trop brouillons… D’autant que la visée n’est pas tellement calibrée et la caméra est également trop rapprochée de notre protagoniste, ce qui a pour effet de rendre le tout encore plus confus et imprécis, notamment quand on progresse dans les six régions différentes.
Un coup de jeune qui fait plaisir, mais loin d’être suffisant Ulukai !
Concernant maintenant l’aspect technique pur d’Outcast : Second Contact, c’est mitigé. Si dans un premier temps, on appréciera à juste titre le coup de jeune donné au titre qui a tout de même plus de 18 ans maintenant le constat est sans appel : le moteur graphique employé a des années de retard vis-à-vis des standards actuels. En supplément de se taper des bugs de collision hallucinants et d’une physique parfois absurde, le jeu frise entre le moche et le correct ni plus, ni moins. La modélisation de Cutter Slade est en soi pas vilaine mais concernant le reste que ce soit en terme de décors, les textures sont justes baveuses, pixelisées, et on pourra pester sur le fait que le clipping et l’aliasing sont présents sur PC ! Cependant la fluidité nous a semblé au rendez-vous – encore heureux vu le moteur graphique employé… -, mais graphiquement, cela reste une déception sans nom, même si le coup de jeune fait à moitié plaisir en somme. Le seul crédit que l’on pourra néanmoins apporter au titre ce sont les quelques effets de lumière parfois réussi, mais nous ne pourrons pas en dire autant des arrière-plans, aussi datés que le titre original.
On termine avec la bande-son. Si les thèmes musicaux sont toujours aussi saisissants et repris du titre original, on pourra en revanche pester sur les doublages français, où les développeurs n’ont clairement pas fait d’effort. Effectivement, on reprochera sur ce doublage un mixage sonore qui n’a absolument pas été retravaillé, nous donnant l’impression qu’Appeal s’est amusé à laisser le doublage sonore du titre original, tant le mixage au niveau des voix est saturé et juste horrible à écouter. C’est vraiment regrettable, car les musiques sont de bonne factures à la base, mais on pourra sourire sur les sous-titres français, qui se dotent de quelques fautes d’orthographe par ci par là… Enfin, et c’est la même chanson que pour les doublages, le mixage sonore est immonde sur les bruitages, et cela nous donne une fois de plus l’impression que ces derniers ont été repris de la version originale, et ça fait tâche.
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