Test Outskirts – Le shoot them up de la tendresse ?
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Rédigé par Maxypower
Vous nous connaissez, on est assez friand des jeux qui sont conçus pour nous faire rager par leur difficulté assumée, au point où ils nous font saigner des yeux tant chaque seconde qui passe à l’écran a son importance. Outskirts, petit jeu indépendant français, a cette ambition-là, et nous allons voir ensemble s’il mérite son titre de jeu que l’on adore détester. Pour votre information, le jeu est disponible seulement sur PC, Mac et Linux, comme souvent pour ce genre de production.
Circle Invaders
Le principe d’Outskirts est simple, ou presque. Il s’agit de contrôler un petit appareil de façon circulaire sur un plan 2D, afin de détruire les ennemis qui arrivent en continu dans le seul but d’arrêter cedit appareil. Toutefois, parler de plan 2D n’est pas tout à fait juste, puisque le vaisseau peut évoluer en profondeur vers le centre de l’image. Par conséquent, les formes arrivant du centre de l’écran grossissent au fur et à mesure qu’elles se rapprochent des limites de l’arène circulaire. Bref, pour résumer cette bouillie explicative : le joueur évolue dans un tube. L’absence de décors joue donc sur l’ambiguïté d’un plan en 2D.
Outskirts est un mélange de shoot them up à l’ancienne, tout en étant très actuel
Il s’agira d’éviter tous les projectiles ennemis afin de survivre et d’arriver au boss de chacun des 6 niveaux. La tâche est ardue, car les projectiles se font de plus en plus nombreux à l’écran au fil de la progression. D’autant que le vaisseau que le joueur contrôle est plutôt fragile et ne supportera que 4 ou 5 impacts avant d’être détruit. Pas original dîtes-vous ? Que diable ! Nous n’avons pas encore abordé ce qui fait l’identité du titre ! Outskirts repose sur un principe de couleurs, et il y en a 3. Un ennemi bleu tirera des projectiles bleus, un jaune des jaunes, et un violet des violets. Le joueur pourra adopter chacune de ces couleurs afin d’en absorber les tirs et remplir une jauge de pouvoirs. Il est alors immunisé à cette même couleur. La difficulté principale du titre, réside dans le fait de ne pas se faire toucher par une couleur différente.
Et bon sang que c’est dur ! Si le jeu en lui-même est facile à prendre en main, il est difficile d’arriver au terme de chaque niveau. Chacun d’entre eux demandera de recommencer plusieurs fois afin de comprendre réellement comment arriver jusqu’au bout. Si on peut recommencer directement le niveau perdu, sachez qu’il vous faudra tout recommencer si l’on quitte le jeu. C’est frustrant et ça parait assez gonflé au début. Mais force est de constater qu’à force de perdre et de recommencer, les niveaux accomplis se refont « assez » facilement. Rassurez-vous, le créateur du jeu qui n’est pas totalement sadique, offre la possibilité de s’entraîner sur chaque niveau accompli (pas d’aléatoire dans Outskirts) afin de mieux les aborder « officiellement » pour passer au niveau suivant et sauvegarder son score.
Vers l’infini et au-delà !
Quand l’écran est submergé d’ennemis et de projectiles, il est parfois assez compliqué d’avoir les bons réflexes pour changer de couleur au bon moment. C’est pourquoi Otskirts nous propose une alternative à l’action frénétique : le joueur peut ralentir le temps à chaque instant, simplement en arrêtant de tirer. À ce moment précis, tout va plus lentement sans pour autant s’arrêter, les ennemis continuent à se ruer sur le vaisseau ainsi que les tirs. Une sorte de menu radial fait alors son apparition dans le but de changer rapidement de couleur. Une fois la couleur sélectionnée et le tir réengagé, l’action reprend son rythme normal. Cette manœuvre peut sauver la vie, mais il faut faire attention à ne pas trop se reposer dessus. Car en dépendre c’est limiter son apprentissage et sa progression, et ça ne suffira pas pour passer certaines situations compliquées. Néanmoins, cette combinaison : réflexes + bullet time fonctionne plutôt bien et est la bienvenue.
Violet, jaune, bleu… Violet, jaune, bleu… Violet, jaune… Et… Jaune ! Diantre !
D’ailleurs on ne vous conseillera absolument pas de jouer à la manette à Outskirts. En effet, le vaisseau est bien plus lent à parcourir la zone qu’avec une souris. Pour le coup et comme souvent, cette dernière est bien plus instinctive et réactive qu’un stick. Mais le plus contraignant c’est de devoir changer de couleur. Là où le clavier permet d’avoir chaque doigt directement sur une touche, la manette elle ne le peut évidemment pas. Il faut faire défiler les couleurs par les boutons de tranches ce qui devient vite un enfer. Heureusement, le bullet time est naturellement présent puisqu’il suffit d’arrêter de tirer pour qu’il devienne opérationnel. Conclusion : la manette c’est possible. Mais oubliez quand même.
Là où Outskirts surprend encore, c’est avec son système de combo. Et il faut bien l’avouer, il est au départ assez obscure à comprendre malgré son interface instinctive. Pour vous l’expliquer, nous allons simplement reprendre les dires du développeur : si le joueur enchaîne un ennemi de chaque couleur, il profitera d’un multiplicateur. S’il en tue 3 de la même couleur, il aura un bonus de points. Pour le moment, c’est assez classique, cependant le joueur peut accumuler les 3 derniers combos pour évoluer en un super-combo. Ce qui a pour conséquence de recharger la bombe (qui permet de se débarrasser de tous les ennemis aux alentours), de regagner de la vie, ou bien même d’activer un mode hyper. Le système est très intelligent et original, nous devons bien l’admettre. Toutefois, il est très difficile à maîtriser, tant le nombre d’informations commence sérieusement à embrouiller l’esprit. On ne sait plus quoi regarder (couleurs, profondeur, esquives, combos, et accumulation des combos) et on est tiraillé entre survivre ou maximiser son combo. Nul doute qu’il faudra s’entraîner encore et encore pour maîtriser à la perfection ce système. Mais cale sera réservé aux plus acharnés d’entre nous.
Le jeu pourrait être super énervant, c’est son style, son ADN, son principe. Malgré tout, et étonnement, les crises de nerfs sont amoindries par sa direction artistique. Minimaliste, mais pas simpliste, Outskirts nous emporte ailleurs par son ballet de couleurs appuyé par des sonorités douces et agréables. Tout cela en parfait accord avec la musique qui saura détendre les plus rageux et les encouragera peut-être à braver leurs échecs avec plus de sérénité. Le seul bémol, c’est que si l’on se retrouve à recommencer encore et encore, on se retrouve à écouter et à voir fatalement, un peu, toujours la même chose.
Outskirts pourrait vous occuper longtemps, très longtemps si vous osez vous confronter à ce mur qu’est la difficulté. Une fois les 6 niveaux terminés (ce qui est déjà pas mal) des variantes des niveaux existants se débloquent, ce qui donne une durée de vie tout à fait convenable. Avis aux amateurs de scoring, Outskirts est fait pour vous, surtout au petit prix auquel il est proposé (8 euros). Pour les autres, le jeu pourrait faire office de curiosité, mais il est évident qu’il pourra lasser rapidement. Vous êtes prévenus, le titre ne s’adresse pas à tout le monde. En tout cas, il mérite le coup d’œil grâce à son originalité et sa direction artistique.
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