Après avoir développé un Night in the Woods centré sur sa narration, les développeurs du studio Finji nous présentent aujourd’hui leur dernier projet : Overland. Annoncé en 2015, il aura fallu quatre années aux développeurs pour nous livrer leur dernier bébé.
Overland sur GOG.comUn temps de développement s’expliquant notamment avec la politique de travail du studio, se voulant « anti-crunch ». Étant un rogue-like stratégique au tour par tour basé sur la difficulté et le survivalisme, les développeurs ont-ils su gérer le virage totalement différent que prend Overland comparé à leurs précédents titres ?
Conditions du test : Une dizaine d’heures nous a suffi pour effectuer plusieurs runs et faire le tour du contenu que pouvait proposer Overland.
La survie aux temps modernes
La chose qui nous saute le plus aux yeux quand on lance Overland n’est pas son histoire (ici quasiment absente) ni son gameplay, mais bien ses graphismes. En effet, les niveaux d’Overland prennent la forme de petits dioramas générés aléatoirement, un aspect visuel qui ravira les amateurs de cell-shading.
Les développeurs ont aussi fait le choix d’implémenter un menu minimaliste puisqu’un simple clic de souris suffit pour voir tous les aspects d’un personnage. Ces derniers seront d’ailleurs générés de façon procédurale au début de chaque partie, chacun pouvant posséder des traits apportant bonus ou malus au fil de la partie. Par exemple, un personnage pourra infliger plus de dégâts avec des armes de lancer tandis que d’autres vous feront consommer plus d’essence pendant les voyages.
Cependant, gardez à l’esprit que sous ses aires de jeu indépendant plutôt mignon, le titre est en réalité un rogue-like qui vous demandera skill, finesse stratégique, mais aussi l’aide d’une bonne étoile puisque le titre se révèle vite dur, très dur…
Dans Overland, nous prenons la tête d’un petit groupe de survivant entreprenant un voyage de la côte est à la côte ouest des Etats-Unis pour fuir une invasion alien. Bien évidemment, tout ne se passera pas comme prévu et les chances de gagner une partie du premier coup sont proches du 0 %. Des checkpoints sont néanmoins disposés à la fin de chaque région, vous proposant de recommencer au début de celles-ci une fois votre partie terminée.
Concernant le gameplay, nous restons tout de même sur du classique : à chaque partie de la journée (matin, après-midi, soir et nuit), votre véhicule s’arrêtera sur une étape que vous aurez définie à l’avance. Vous devrez alors gérer vos petits personnages de façon à ramasser le maximum d’objets utiles, d’armes, d’équipements ou de carburant tout en évitant ou affrontant les extra-terrestres ayant envahi la zone. Le niveau ne se terminant qu’une fois votre équipe échappée du diorama et les aliens venant de plus en plus nombreux au fil des tours, vous devrez faire vite.
Attention cependant car les points de vie et d’endurance de vos personnages sont liés, c’est-à-dire qu’un allié blessé pourra effectuer moins d’action et ces dernières n’étant pas nombreuses, un personnage en difficulté pourra se révéler totalement inutile selon les situations. Il est d’ailleurs conseillé d’éviter les ennemis étant donné qu’à chaque alien tué, il y a de grandes chances qu’un autre le remplace immédiatement dans le niveau.
Les ennemis ne seront pourtant pas les seuls obstacles qui viendront vous barrer la route : à la fin de chaque région, un barrage composé de divers débris vous bloquera le passage et il vous faudra vous frayer un chemin parmi les décombres et les ennemis pour continuer votre périple.
Il va sans dire que ce barrage sera farouchement gardé par les envahisseurs. Faisant office de « niveau-boss », ces barrages offrent un peu de diversité au gameplay qui, s’ils ne révolutionnent pas non plus votre manière de jouer, vous demanderont tout de même de vous creuser les méninges.
A tout cela viendra s’ajouter une autre difficulté : le niveau d’essence de votre véhicule. Si au premier abord il est plutôt facile de récupérer ce précieux liquide en fouillant un peu dans les dioramas, cela deviendra rapidement problématique quand les niveaux seront remplis d’ennemi.
Tomber en panne d’essence deviendra vite votre hantise puisque tomber en panne vous obligera à effectuer un niveau supplémentaire dans lequel vous devrez trouver des bidons de carburant. Inutile de vous dire que ces niveaux sont particulièrement difficiles à terminer et qu’ils seront à l’origine de beaucoup de Game Over. Garder un œil sur votre réserve sera donc primordial si vous désirez voyager loin.
Un road-trip mal engagé
Malheureusement, tout n’est pas rose dans les mécaniques proposées par le soft. Si a priori on s’amuse bien sans trop voir le temps passer, cela devient de plus en plus compliqué après quelques heures de jeu au compteur.
Si les environnements changent bien en fonction des différentes régions, ajoutant par la même occasion un ou deux aliens dans son bestiaire, les nouveautés que vous débloquerez au fil de votre partie ne vous tiendront pas en haleine durant des dizaines d’heures. Le gameplay simple est ici autant un avantage qu’un inconvénient, étant donné qu’il est simple à comprendre mais manquant de profondeur.
Bien qu’un rogue-like soit obligé de passer par la case de l’aléatoire pour créer à chaque partie des chemins différents, notez qu’Overland met cet aspect un peu trop en avant compte tenu de sa difficulté. Une seule erreur au mauvais moment peut vous coûter une partie entière et avoir un objet précis au moment où l’on en a le plus besoin reste très rare.
Si le principe du jeu reste fidèle à lui même (à savoir effectuer un voyage suicidaire en tentant de survivre avec les moyens du bord), nous aurions tout de même apprécié que le soft soit un peu plus indulgent avec nous concernant sa marge d’erreur.
Aussi, si vous n’avez pas une équipe de départ plus ou moins correcte, vous pourrez d’ores et déjà dire adieu à votre partie une fois les premières régions passées : un personnage possédant un trait handicapant dès le départ diminuant grandement vos chances de survie.
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