Oxide Room 104 est un jeu d’horreur à la première personne développé par Wild Sphere et édité par Perpetual Europe. Vous y incarnez Matthew, un homme trempant visiblement dans de mauvaises combines qui se retrouve coincé dans un hôtel lugubre aux multiples portes fermées, assailli de visions d’horreur et de monstres que n’aurait pas reniés Silent Hill 2. C’est à vous d’explorer cet endroit pour comprendre la raison de votre présence ici, et trouver les clés ouvrant chacune des portes de ce lieu cauchemardesque.
Conditions de test : Nous avons fini Oxide Room 104 sur un PC avec manette.
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ToggleDanse macabre
Matthew se réveille nu, plongé dans une baignoire à l’intérieur d’une salle de bain verrouillée à double tours, son nom inscrit en lettres de sang sur la porte. Le temps de récupérer nos vêtements dans la commode et de se soulager dans la cuvette en contrôlant directement l’action (oui oui vous avez bien lu), le ton est est donné. Oxide Room 104, c’est un peu Silent Hill sans la subtilité qui fait son charme. C’est sale, crade, glauque, gore. Le titre regorge d’occasions de rendre son petit déjeuner tant ses gros sabots n’y vont pas de main morte. Vous êtes prévenus.
On y retrouve un bestiaire tout droit sorti d’un ersatz de la célèbre saga de Konami, à savoir des jambes armées de mâchoires acérées, ou encore des bébés-troncs dotés d’un seul œil, autant de créatures abjectes qui entraveront votre progression. Oxide Room voue une véritable fascination à l’organique, au démembré, et aux choses flasques qui dégoulinent de sang. Si le titre manque généralement de subtilité dans sa vision de l’horreur, il s’évertue tellement fort à dégouter et à choquer que la sauce prend malgré tout. L’ambiance est pesante, palpable, et le jeu remplit pleinement sa fonction première, nous effrayer. Plus c’est gros plus ça passe comme on dit.
Un peu de porte à porte ?
Oxide Room est plus que jamais un jeu d’exploration et d’énigmes. Sa structure est on ne peut plus simple, puisqu’il faudra visiter chacune des chambres de l’hôtel afin de trouver les clés ouvrant les suivantes, et ainsi de suite. Pour cela, on devra attentivement observer chaque recoin de la zone de jeu à la recherche d’items ou de tiroirs à ouvrir, le titre ayant fait des efforts très appréciables sur les interactions avec l’environnement. Le moindre objet du mobilier est examinable, déclenchant au passage des petites remarques de notre protagoniste qui provoqueront l’hilarité au milieu de cette débauche d’horreur. Le doublage, en l’état complètement désincarné, ayant visiblement été sacrifié en cours de développement.
Au programme, une pléthore d’objets à ramasser et à stocker/combiner dans un inventaire en cases très limité, nous forçant à mettre le surplus dans des coffres disséminés un peu partout, et reliés entre eux à la manière d’un Resident Evil. A chaque chambre son énigme et donc son item à utiliser à bon escient, système étant parfois la cause d’allers retours supplémentaire au coffre le plus proche afin de récupérer le bon objet. Vous disposez d’une carte de la zone sur laquelle des annotations de notre héros viendront s’ajouter à mesure que vous explorez afin de ne pas perdre le fil de vos découvertes.
On regrettera des environnements un brin répétitifs, les chambres se ressemblent en effet un peu toutes et les mêmes assets nous sont resservis en boucles dans les mêmes tons de couleurs désaturés. On aurait pas dit non à plus d’inventivité et d’originalité, même si l’appréhension de savoir ce qui se trouve derrière chaque porte balaye quelque peu ce triste constat. Les casse-têtes sont quand à eux plutôt classiques, avec quelque bonnes trouvailles jamais trop alambiquées, aux résolutions glauques à souhait.
Ah sh**, here we go again
Oxide Room 104 n’est pas une balade de santé. Vous aurez parfois la bonne surprise de tomber sur des monstres dans certaines chambres qu’il faudra au choix éliminer avec votre revolver, ou soigneusement éviter en vous accroupissant et en faisant le moins de raffut possible puisque ces derniers sont sensibles au son uniquement. Les balles étant limitées, et un chargeur entier étant nécessaire pour en tuer un seul, on préfèrera souvent l’approche discrète, véritable loterie en l’état. On se fera souvent détecter sans aucune raison, nous laissant alors à la merci d’adversaires affamés et très peu d’espace pour se mouvoir.
En résulte donc la mort, et la surprise de devoir tout recommencer depuis le début. Rebelote, on sort du bain, on récupère nos vêtements, et c’est reparti. Un vrai game-over comme on n’en fait plus. A ceci prêt que les objets et les monstres auront peut être changé de place, l’hôtel devenant de plus en plus malfamé au fil des morts. Un sadisme assumé qui donne tout son sel au titre, qui a le mérite de ne pas durer plus de 2h en ligne droite en sachant ce qu’on fait. Il existe plusieurs fins qui dépendront directement du nombre de morts à votre actif.
Il y a certes plusieurs moyens de revenir directement à l’endroit de votre trépas, mais ils sont rares. Il faudra donc redoubler de prudence et surtout ne prendre aucun risque si on tient un tant soit peu à sa santé mentale. L’impossibilité de charger une sauvegarde précédente achève de confirmer la volonté d’Oxide Room de vous faire souffrir. Le titre sauvegarde en permanence et vous fera recommencer là où il l’a décidé. Plutôt frustrant quand on ajoute au système de discrétion bancal des combats peu pratiques et imprécis. Certains diront que c’est voulu, d’autres que la gestion des adversaires aurait mérité un peu plus de soin et d’équilibrage.
Pas de bras pas de chocolat
L’ergonomie n’est pas non plus au meilleur de sa forme. Que cela soit au clavier/souris ou à la manette, Oxide Room 104 est bardé de combinaisons de touches qui rendent la navigation des menus pénible voire vraiment problématique en situation d’urgence. On passe son temps à jongler maladroitement entre les items à combiner, stocker, examiner, utiliser, quand ce n’est pas le réticule de visée minuscule qui vous empêchera de correctement ouvrir une porte de placard.
Coté technique, loin d’être beau mais joli de loin, le titre distille ça et là de jolis effets de lumière qui donnent aux environnements un cachet certain et ce, malgré la répétitivité des décors. On notera également un sound design de qualité qui plonge dans l’ambiance, et des bruitages allant de l’effrayant au parfaitement immonde, ce qui constitue en soit une vraie réussite compte tenu du contexte.
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