Party Hard a toutes les composantes d’un jeu indépendant : il est né d’un prototype sorti d’une game jam et est ensuite passé par une campagne de financement participatif. Party hard a ,de plus, eu une belle vitrine avec un trailer diffusé lors de l’E3 et il est finalement sorti dans l’indifférence totale. Comment un projet pourtant suivi et touche à tout en terme de communication a pu devenir du jour au lendemain invisible?
Un enrobage sympathique
De Hotline Miami, Party Hard lui emprunte son style graphique. Ce style neo-pixel identifiable d’une bonne partie de la scène indépendante actuelle. Il est par contre plus original dans sa manière de situer la caméra dans les airs, avec une vue d’ensemble de la carte. Si cette dernière va s’avérer indispensable pour le gameplay, on se retrouve ici en terrain presque connu. La musique quant à elle se trouve suivre la même mouvance que son aîné de Dennaton Games. Les chansons sonnent et sentent bon l’electro néon des années 80 comme on a déjà pu l’entendre dans pas mal de productions cinématographiques et vidéoludiques (Drive de Refn en tête). Les chansons sont diverses et variées, mais on peut regretter qu’elles manquent de diversité et de variations à l’intérieur d’un niveau. Le sound design ,lui, s’avère efficace, avec les différents bruitages habituels (sirènes de polices, bruit de sabres, cris de femmes en détresse…).
Le gros plus du jeu dans son enrobage est son histoire. Si le titre nous met dans la peau d’un serial killer, s’amusant à tuer toutes personnes faisant la fête, l’histoire est celle de l’inspecteur, à le recherche du « party killer » comme on pourrait le nommer. Le scénario nous est raconté par l’intermédiaire de cutscene assez inspirées, nous faisans part des interrogations et doutes de l’inspecteur, traversant les Etats-Unis en décalage avec le tueur. Et si l’histoire est le point positif du jeu, c’est car ce décalage entre ce que nous vivons et ce qui nous est raconté nous plonge réellement dans le jeu et nous emporte dans ce morbide flashy, où finalement cette violence pouvant sembler gratuite, nous est justifiée, nous permettant de prendre nos distances avec celui-ci.
Le gameplay est un mélange de jouissance… et de frustration !
Mais si on joue à Hotline Miami, c’est essentiellement pour son gameplay et son level design qui demanderont exigence et justesse de bout en bout. Malheureusement on ne peut en dire de même pour Party Hard. On se retrouve d’abord propulsé devant une fête, dans un pavillon classique californien, avec seulement son couteau. Il faudra utiliser le décor et ses multiples pièges pour mettre fin aux actions de débauche de ses jeunes en perdition. On pourra par exemple empoisonner la boisson, électrocuter son voisin, faire exploser le four… Toute ses interactions auront pour conséquences d’alerter les policiers ou pompiers qui débarqueront. Il faudra a ce moment-là ne pas se retrouver à tuer une personne ou à être placé côte à côte d’un cadavre fraîchement mortifié. D’une façon générale toute nos actions vont vers deux buts : tuer une personne ou se cacher / masquer la scène de crime. Si ce game design simpliste reste efficace, il est dommage de voir la limitation des interactions possibles au bout de plusieurs niveaux. On se retrouve rapidement a effectuer les mêmes actions, user des mêmes stratagèmes, afin d’éviter de se faire arrêter.
Le level design quant à lui, a été conçu comme une succession de cartes générées semi procéduralement. En effet, les pièces du décor seront placées au même endroit, mais le contenu de ces dernières ainsi que les pièges vont quant à eux changer d’une partie à une autre. Si cela a le mérite d’être efficace et de renouveler les parties, le manque de pièges nous oblige rapidement à devoir tuer manuellement la moitié des convives. Et le problème est que nos convives, sont loin d’être intelligents. L’IA du jeu est en effet assez ratée et va jusqu’à gâcher l’expérience de jeu. Si la patience est censée être une mécanique intrinsèque au jeu, on se retrouve tout de même a attendre des minutes entières pour qu’une pauvre personne s’évanouisse ou décide d’aller au toilettes. On finit donc souvent nos parties par effectuer une tuerie sur le dancefloor, avec deux chances sur trois de ne pas réussir a tuer tout le monde, et être arrêté, tout cela car notre jauge d’endurance est trop faible pour courir longtemps. Tout cela pourrait passer, mais finalement le jeu souffre de très gros problèmes de framerate, et ne supporte pas quatre morts simultanés sans que l’on rencontre un freeze intempestif d’une ou deux secondes.
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