Edité par Deep Silver et développé par le studio russe Owlcat Games, Pathfinder : Wrath of the Righteous est un RPG isométrique basé sur le jeu de rôle papier Pathfinder, franchise de Paizo Publishing. Le jeu est le fruit d’une campagne Kickstarter lancée en février 2020 qui a permis de lever plus de 2 millions de dollars (soit 1,7 millions de plus que ce qui était attendu initialement). Les développeurs d’Owlcat Games ont-ils su tirer parti des quelques erreurs commises avec Pathfinder : Kingmaker qui manquait de finitions à sa sortie ? Réponse dans ce test.
Conditions du test : Nous avons rédigé cette review après 25 heures de jeu, ce qui nous a permis de découvrir la campagne à travers deux personnages de classes et d’alignements différents. Le PC que nous avons utilisé possède une GTX 950, 12GB de RAM et un processeur i5-6200U.
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ToggleIncarnez une légende vivante
Pathfinder : Wrath of the Righteous est la suite de Pathfinder : Kingmaker mais son scénario est indépendant. Il s’agit en réalité d’une adaptation de la campagne Wrath of the Righteous du jeu de rôle papier Pathfinder. Le monde de Golarion est envahi par une hordes de créatures venues des abyssses. Le royaume de Sarkoris est tombé et le seigneur démoniaque Deskari a mis à mort le dragon protecteur. Dans ce chaos, vous incarnez le dernier espoir des croisés qui tentent de repousser l’invasion démoniaque.
La campagne de Pathfinder : Wrath of the Righteous débute par la création de votre personnage. L’éditeur de personnages offrent d’innombrables possibilités. Si vous aimez peaufiner votre fiche de personnage jusque dans ses moindres détails, vous allez être servis ! Pas moins de 25 classes de base et 13 classes de prestiges (que l’on peut choisir que lorsque notre personnage remplit les prérequis) sont disponibles. Elles disposent chacune de six archétypes qui correspondent à autant de manières de jouer votre personnage.
Parmi les classes jouables, nous retrouvons les grands classiques, comme le guerrier, le rôdeur, le magicien ou encore le prêtre, mais aussi des propositions plus originales comme inquisiteur, oracle, scalde ou cinétiste. Ajoutons à cela 12 races (possédant leurs propres traits raciaux), une flopée de compétences, une liste importante de dons et un panthéon de dieux que les personnages pieux peuvent prier. Tous les builds ne se valent pas mais il est sympathique de pouvoir les explorer. Il est bien entendu possible de customiser l’apparence de votre personnage, sa voix et son portrait.
Bref, il est possible de passer plusieurs heures sur cet éditeur de personnages si vous aimez personnaliser chaque détail de votre fiche de perso. Si vous préférez vous lancer directement dans l’aventure, c’est également possible. Il suffit de choisir l’un des six personnages prétirés ou de sélectionner une fiche de classe prédéfinie.
Au fil de l’aventure, votre héros évoluera et pourra, en plus de progresser dans sa classe, emprunter l’une des neuf voies mythiques et obtenir des capacités extraordinaires. Choisissez de devenir un ange céleste, un démon enragé, une liche puissante, un dragon d’or, etc. Nous n’en disons pas plus pour vous laisser découvrir cette nouveauté assez intéressante.
Des donjons et des dragons
Pathfinder : Wrath of the Righteous est un pur C-RPG, comprenez « computer role-playing game ». L’expérience qu’il propose s’inspire fortement de ce que peut offrir le jeu de rôle. Vous parcourez, avec votre groupe d’aventuriers, des villes et donjons pour mener votre quête à bien. Régulièrement, vous rencontrez des ennemis que vous combattez à coup de lancers de dés, de jets de sauvegarde et de compétences actives.
Par rapport à Kingmaker, un effort a été fait pour rendre le jeu plus accessible mais Wrath of the Righteous reste un jeu complexe qu’un néophyte devra apprivoiser. Comptez quelques heures pour prendre en main la bête. L’interface n’est pas parfaite sans être catastrophique. L’inventaire est un peu fouillis mais reste lisible.
Durant les phases de combats, vous pouvez choisir entre le temps réel avec pause (un peu comme Dragon Age) et le tour par tour. Les deux modes se valent. Le premier permet de fluidifier l’action, surtout lors des combats contre les mobs un peu faiblards. Le second donne la possibilité de décortiquer chaque action, ce qui est très utile face aux boss.
Pour les joueurs et les joueuses qui préfèreront prendre le temps de découvrir l’intrigue sans être frustrés par la difficulté des affrontement, il est possible de choisir un mode axé sur l’histoire. En fait, pas moins de sept niveaux de difficultés sont disponibles (dont un mode injuste qui porte bien son nom !).
On peut également paramétrer son aventure sur mesure en choisissant le nombre d’ennemis, le taux de critique, l’impact (ou non) du climat, etc. Nous avons apprécié la possibilité de basculer d’un niveau de difficulté à l’autre en cours d’aventure. En effet, la courbe de progression n’est pas toujours régulière.
Graphiquement, il faut le dire, Pathfinder : Wrath of the Righteous reste assez basique. Certes, ce n’est pas le critère le plus important pour un C-RPG mais cet aspect est un peu décevant. Pour le comparer à un autre titre du même genre, Divinity : Original Sin 2 est au-dessus en étant sorti en 2017.
Prendre la tête des croisés
Pathfinder : Wrath of the Righteous est un jeu très bavard et c’est l’une de ses forces. La traduction française est tout à fait correcte si on fait abstraction des coquilles. Le doublage (uniquement en anglais) est quant à lui très réussi, ce qui joue positivement sur l’immersion. Soulignons également la qualité de la bande originale, elle aussi très soignée.
Le titre prend le temps de nous plonger dans son univers. Les caractéristiques de votre personnage permettent d’avoir accès à certaines lignes de dialogue. Ainsi, il peut être possible de désamorcer une situation conflictuelle (et donc d’éviter un combat) en usant de diplomatie.
Tout au long de l’aventure, vous serez amenés à prendre des décisions plus ou moins importantes. Vos choix auront une incidence sur certains éléments de l’histoire et sur le monde qui vous entoure. Vous allez ainsi pouvoir choisir quels personnages vont se joindre à votre équipe de six aventuriers. Vos décisions influenceront la relation que vous entretenez avec eux.
Les compagnons qu’il est possible de recruter sont au nombre de dix. Il est assez plaisant de discuter avec eux et de découvrir leur background. Cependant, nous regrettons qu’ils soient trop dépendants de l’archétype qu’ils incarnent et que leur personnalité évolue assez peu.
Parce que purifier les terres ravagées par le fléau venu des abysses requerra plus qu’une poignée aventuriers, vous allez être amenés à prendre la tête de la croisade après 15-20 heures de jeu. Il s’agira de gérer les revenus du royaume, de construire les bâtiments, tout en gardant un œil sur le moral des troupes. Ainsi, vous pourrez diriger vos troupes dans un mode tactique. Il s’agit de l’une des nouveautés apportées par Wrath of the Righteous. Cet ajout apporte une dimension supplémentaire à l’expérience et devrait plaire aux amateurs du genre mais nous n’avons pas été particulièrement impressionnés.
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