Intriguant et étrange, perturbant et onirique, Pavilion se situe dans une sorte d’entre-deux un peu particulier qui lui sied à merveille. Avec l’appellation « quatrième personne » collé sur le front, Pavilion dévoile une expérience atypique, du moins le temps de ce premier chapitre !
Quand on doute, il faut toujours entendre un autre son de cloche !
Le titre nous plonge dans la peau d’un héros inconnu évoluant dans un monde tout aussi inconnu. L’architecture y est originale, volante et somptueuse à la fois, et nous n’avons aucune idée de l’objectif à accomplir ou de la quête à effectuer. Tant mieux : ce n’est clairement pas le propos du jeu, qui tente plus à nous faire vivre une expérience un peu à part, en nous laissant le libre choix d’interpréter les différentes scènes dans lesquelles nous progressons.
Ni tutoriel, ni indice, juste de l’observation et de la jugeote : là est tout le sel du jeu qui ne prend pas le joueur par la main. Très vite, nous observons plusieurs cloches disséminées çà et là des différents tableaux, et lorsque l’on en fait sonner une (avec la souris) notre héros se dirige en direction de celle-ci selon un chemin défini. Ce chemin, par la suite, peut être modifié en cours de route en plaçant par exemple un obstacle sur la voie, obligeant l’avatar à dévier pour arriver près de ladite cloche.
C’est donc ainsi que se découpent les différentes énigmes, qui sont pour beaucoup axées sur la vitesse d’exécution du joueur. Le but étant souvent de dégager la voie ou d’ouvrir une porte, il faudra très souvent jouer la montre et prendre le bon chemin à la seconde près afin de terminer les différents tableaux.
Bien entendu, la difficulté monte crescendo et vous demandera d’affiner vos sens au fur et à mesure de votre progression. Globalement, cela reste plutôt simple et il est rare de rester bloquer pendant un long moment sur un puzzle.
Très beau, mais trop court !
La direction artistique de Pavilion subjugue et interroge. Les différents environnements sont magnifiquement dépeints et présentent un univers qui semble riche, avec un lourd passif, mais dont les indices sont très maigres pour reconstituer efficacement une quelconque chronologie.
Ainsi, on zigzague dans des sortes d’îles, parfois volantes, parfois non, qui semble ni modernes, ni anciennes. En réalité, il est difficile de placer une époque précise sur ce genre d’ambiance, et c’est probablement ce qui rajoute du charme au jeu. Mi-technologique, mi-organique, Pavilion étonne et intrigue. La bande-son, très calme et posée, renforce encore cet effet de « lieu endormi hors du temps ».
Si les énigmes et la direction générale sont à porter au crédit du titre, force est d’admettre que la très courte aventure proposée frustre légèrement. Certes, ce n’est que le premier chapitre (le second arrivant normalement courant 2017), mais tout de même, il vous faudra compter entre une et deux heures pour boucler l’aventure. C’est dommage, car pour le coup, c’est vraiment trop court en bouche et ne vaut pas la dizaine d’euros demandés pour son achat.
Pour le reste, rendons à Pavilion ce qui est à Pavilion : le titre est bien construit, avec un final plutôt original, et donne vraiment l’envie d’en voir plus. Mais cette courte durée de vie m’a plutôt fait penser à une sorte de « démo technique », ce qui est dommage, car il y a un fort potentiel à creuser, qui je l’espère sera plus développé dans le second chapitre.
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