Sonic Mania reste une référence des jeux de plateforme exigeants de ces dernières années. Inspiré de ce type de jeux, cette fois dans un univers en 3D, les créateurs de ladite itération du hérisson bleu font leur retour cette année avec Penny’s Big Breakaway, une nouvelle licence développée par le jeune studio Evening Star et éditée par Private Division.
Annoncé l’an passé, puis de retour dans plusieurs conférences ces derniers mois, Penny’s Big Breakaway s’est laissé approcher lors d’une séquence de preview il y a quelques semaines, de laquelle nous sortions encore mitigés sur son contenu global. Sorti en shadowdrop le 21 février dernier durant le Nintendo Direct Partner Showcase, le jeu est donc disponible sur Nintendo Switch mais également sur PC, PlayStation 5 et Xbox Series X/S au prix de 29,99€. Alors, finalement, pure folie ou épopée pennyble ?
Conditions de test : Nous avons joué en compagnie de Penny et Yo-Yo pendant environ 6h30 de jeu sur PlayStation 5. Dans ce laps de temps, nous avons terminé l’histoire principale et nous avons relevé quelques défis des Globes stellaires et du Contre-la-Montre pour visualiser l’ensemble du contenu proposé par le titre.
Sommaire
TogglePenny et Yo-Yo jouent gros
Comme nous l’abordions lors de notre preview au début du mois, Penny’s Big Breakaway raconte l’histoire d’une artiste de rue, Penny qui s’inscrit à une audition pouvant changer à jamais son destin, afin d’intégrer le grand spectacle organisé par l’empereur Eddie, le chef du royaume Macaroon. Equipée de son Yo-Yo magique qu’elle vient d’upgrader en récupérant une ficelle cosmique mystérieuse, la jeune fille va troubler l’ordre public et se retrouver pourchassée par une brigade de manchots qui souhaitent par dessus tout jeter la jeune femme en prison.
Partant de ce postulat, Penny et Yo-Yo vont devoir traverser des dizaines de niveaux dans une douzaine de mondes différents, dans le seul but de prouver leur innocence, ou du moins de faire oublier les événements de l’audition et ainsi vivre paisiblement. Tous les univers traversés sont uniques et nécessitent des spécifications de gameplay, avec certains qui tirent leur épingle du jeu comme notamment le Bout du monde et la zone Laprune, qui nous ont vraiment bien plu. Mais cela est sans compter l’appétit de Yo-Yo pour tous les objets se trouvant sur leur chemin et pour sa capacité à réellement chercher les ennuis. Des protagonistes sympathiques, qui ne s’exprimeront pas oralement mais parviendront à faire paraître leurs émotions et intentions par le biais d’onomatopées aux autres personnages.
Car vous allez rencontrer plusieurs autres personnages durant votre aventure dans Penny’s Big Breakaway. Une capitaine pirate un peu revancharde, une mystérieuse vagabonde de l’espace, mais aussi un juge Rufus colérique et l’empereur Eddie en personne, un personnage quelque peu véhément et légèrement (non) égocentrique. Une ribambelle de personnages donc, qui confèrent à l’ensemble une structure lisible et un déroulement bien huilé, jusqu’au dénouement qui vous parviendra au bout de 5 à 6h de jeu si vous n’êtes pas trop mauvais. Mais ceci ne concerne que la partie histoire principale, renforcée par une avalanche de contenus supplémentaires, si vous aimez le scoring.
Une rejouabilité enivrante
Effectivement, Penny’s Big Breakaway étant un jeu de plateforme exigent et punitif, vous devrez recommencer maintes et maintes fois certaines phases pour trouver le bon moyen de traverser sans tomber des structures de son univers, ou encore sans vous faire attraper par la brigade des manchots. Au total, vous disposez de 4 chances pour vous en sortir et traverser les niveaux.
Si vous épuisez votre barre de vie (un quart par coup reçu, capture, objet ennemi touché ou chute accidentelle), vous devez recommencer. Deux choix s’imposent alors à vous : tout recommencer pour gagner le maximum de points et ainsi améliorer votre score et débloquer davantage de bonus, ou recommencer au dernier point de contrôle et accepter de perdre 10 000 points par vie perdue. Et tout est prétexte à gagner des points dans l’univers : effectuer des figures et autres sauts périlleux avec votre Yo-Yo, aider les habitants en accomplissant trois missions dans chacun des niveaux traversés, ou encore terminer sur la plus haute marche du podium en fin de niveau, rappelant étrangement le saut du mât de drapeau dans Super Mario Bros.
Un potentiel de rejouabilité assez dingue en somme, puisque vous pourrez retraverser à l’envie chacun des niveaux pour tenter d’améliorer votre temps ou votre score, en plus d’essayer de tout récolter sur votre passage quand il ne s’agira pas de profiter du mode Contre-la-montre pour tenter de remporter des prix spéciaux. Pour venir compléter tout cela, de grosses pièces seront disséminées dans les niveaux afin de vous aider à débloquer des niveaux spéciaux, bien plus durs, appelés Globes stellaires et présents dans un autre menu du jeu. Nous en avons essayé certains mais l’intérêt nous a semblé moindre une fois l’épopée terminée.
Un contenu que l’on pourrait qualifier de très généreux, bien que l’on ait peur qu’une certaine redondance et donc une certaine lassitude s’installe dans les essais successifs de ces niveaux et de la course à la performance, d’autant plus que Penny’s Big Breakaway est déjà suffisamment exigeant par moments. Restent les combats de boss, présents en assez grand nombre durant l’aventure principale, et qui proposeront tous des mécaniques différentes. Nous n’avons pat contre pas du tout été séduits par le tout premier boss et son imprécision (pour surfer sur l’eau notamment) qui nous a entrainé de nombreuses fois vingt mille lieues sous les mers. La faute à une technique pas toujours au poil.
Un gameplay affuté mais une technique assez pennyble
Pour preuve, nous avions déjà évoqué ces écueils lors de notre preview sur les premières heures du jeu, et à notre grand malheur nous avons retrouvé les mêmes errances dans les contrôles, la caméra et les distances d’affichage que précédemment, alors même que nous avons joué sur deux plateformes différentes. Ces défauts restent minimes et le jeu est parfaitement jouable en l’état mais il est vrai que pester contre un saut ou une accroche qui ne se déclenche pas à l’instant voulu, provoquant inexorablement une chute voire un échec a de quoi laisser songeur. Ce type de défaut est finalement assez présent dans les jeux de plateforme, comme le sont les bugs de collision, mais ce n’est pas pour autant qu’il ne faut pas les signaler.
Pour autant, nous parvenons à oublier ces quelques défauts palpables grâce à l’ingéniosité et la virtuosité dont bénéficient Penny et Yo-Yo au fil de leurs aventures. Avec une simple combinaison de touches, vous pouvez tout aussi bien glisser, rouler, virevolter, vous balancer ou encore vous propulser, grâce à tout un panel d’équipements spécialement conçus pour les speedrunners, tel un gigantesque parc de glisse. Nul doute que les plus aguerris tenteront de trouver les raccourcis les plus fous cachés dans le décor pour obtenir le meilleur temps et en faire la promotion sur les réseaux. En tout cas, c’est comme cela que les développeurs devront pousser leur bébé s’ils veulent qu’il perdure dans le temps et laisse son empreinte.
Un gameplay qui se renouvelle par la force des choses, proposant de nouveaux lieux et décors tous les 4 à 5 niveaux, chacun avec ses spécificités, comme du magnétisme, de l’électricité, de l’eau ou de la glace, mais aussi du feu. Le tout est assorti par la présence d’accessoires modifiant votre Yo-Yo comme un burger vous transformant en boule dévastatrice, ou encore ce chapeau vous propulsant dans les airs, quand un piment vous permettra de voguer par dessus les eaux profondes, gelées ou brûlantes sans crainte la noyade.
Le level design n’est pas en reste, au service d’une caméra automatique non contrôlée par le joueur, renfermant ainsi de nombreux recoins cachés pouvant vous faire déceler les fameuses grosses pièces précieuses ou des missions annexes toutes plus rigolotes les unes que les autres. Une caméra qui pourtant, parfois, nous l’avons vu, laissera à désirer et montrera clairement ses limites dans les endroits un peu plus renfermés, vous faisant (une fois de plus) pester contre les imprécisions dont Penny’s Big Breakaway peut faire preuve. En somme, les éléments d’un jeu solide, qui a le potentiel pour durer, mais qu’il faudra clairement encore polir pour en percevoir tous les bienfaits.
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