Après une sortie timide en 2021 pour la première fois sur tous les supports actuels avec Mon amie Peppa Pig, la franchise Peppa Pig revient sur le devant de la scène avec la sortie d’une nouvelle épopée, Peppa Pig: Aventures au bout du Monde, sortie le 17 mars dernier sur PC, PlayStation 4, PlayStation 5, Xbox One, Xbox Series X|S et Nintendo Switch au prix de 40€ environ. Développé une nouvelle fois par l’équipe espagnole de Petoons Studio, édité par Outright Games, déjà à l’œuvre dans des adaptations de licences pour les plus jeunes, et distribué par Bandai Namco dans nos contrées, le jeu se destine bien évidemment à un public très jeune (autour de 3 à 6 ans) et est classé PEGI 3.
Conditions de test : Nous avons joué à Peppa Pig: Aventures autour du Monde sur Nintendo Switch, exclusivement en mode nomade, pendant environ 2h30, le temps de compléter intégralement le titre.
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ToggleJe m’appelle Peppa Pig
Le postulat de Peppa Pig: Aventures autour du Monde est très simple : la plus célèbre des cochonnes à la robe rouge accueille dans sa ville un nouvel ami, et avant même que celui-ci ne découvre sa maison jouxtant celle de Peppa, ou son école tranquillement, cette dernière va lui proposer d’aller découvrir le Monde entier à travers 8 tableaux différents (dont un se révélant uniquement à la fin du jeu), avec plusieurs interactions, mini-jeux ou activités à la clé.
Ce nouvel ami, c’est vous, et vous allez devoir personnaliser votre personnage (avec la possibilité de créer trois profils différents simultanément), en choisissant sa race animale, sa couleur, ses lunettes ou encore ses vêtements (pouvant être changés en utilisant les costumes des coffres à jouets des chambres des enfants), mais aussi son sexe et la composition de sa famille, pouvant être d’une race animale différente, et allant d’une famille monoparentale, à une famille homoparentale, étant enfant unique ou au sein d’une fratrie. Un désir d’inclusion bienvenue sans toutefois être trop imposant pour des enfants qui n’ont pas forcément la même sensibilité que nous, adultes. Et oui, le lapin bleu à lunettes ci-dessus, c’est nous.
Finalement peu différent du premier opus sorti en 2021, Mon amie Peppa Pig, vous proposera de jouer à la corde à sauter, d’aller visiter les belles rues de Barcelone, de monter à la Tour Eiffel, de faire un crochet par les marchés de Berlin ou encore par les récifs d’Australie etc.. Nous ne vous détaillerons pas tous les lieux à parcourir pour ne pas vous divulguer tout le contenu (un peu chiche, nous le verrons) de l’aventure.
Si vous lisez ces lignes, il est fort à parier que vous vous posez la question de savoir si ce jeu est adapté à votre jeune enfant, ou si celui-ci pourrait plaire à celui-ci. A ces deux questions, nous vous répondrons : tout dépend de son âge. En effet, pour les enfants âgés de 3 à 5 ans, tout dépendra de son niveau en jeux vidéo et sa capacité à manier la manette. Le jeu pourrait lui paraître soit très compliqué, soit adapté à son niveau, mais dans tous les cas, il devrait habilement retrouver le charme du dessin animé dont il est tiré.
Passé un âge supérieur à 6 ou 7 ans, le jeu pourra néanmoins perdre de sa superbe, la durée de vie étant très courte pour le genre (comptez 2h à 2h30 pour tout voir), et l’intérêt côté challenge devenant alors inexistant. Peppa Pig: Aventures autour du Monde s’adresse donc à un panel d’enfants plutôt réduit, mais le nombre de jeux réellement adaptés à ces âges-là étant vraiment très faibles, il est plutôt agréable d’en trouver un qui le soit et qui le fasse plutôt bien.
La Croisière s’amuse
La boucle de gameplay de Peppa Pig: Aventures autour du Monde sera relativement la même pour ne pas perturber les enfants se prêtant à l’aventure. Plusieurs tableaux vous permettent de voguer dans les collines entre l’école du village, la maison de Peppa, la maison de son ami (votre maison en somme), et autres aires de jeux, que vous pourrez rejoindre à dos de vélo si vous le souhaitez, tandis que de petites activités vous attendent en chemin.
Mais le lieu qui nous intéressera le plus ici n’est autre que le port, lieu de départ de toutes vos expéditions. Accueillie par la Capitaine Outre, dont le bateau de croisière vous attendra bien sagement, celle-ci vous proposera de partir à l’aventure en choisissant l’une des destinations disponibles. Après un temps de chargement (certes un peu long), vous voilà à New York ou à Londres par exemple, lieu où siège feu la Reine Elizabeth II, élégamment intégrée à l’aventure par les développeurs de Petoons Studio avec un carton commémoratif à deux reprises expliquant les raisons de sa présence à l’écran : un développement déjà trop avancé lors de son décès en fin d’année dernière.
Dans chacun des lieux, dont la durée des événements avoisinera environ les 10-15 minutes par destination, temps idéal pour de petites sessions de jeu et pour que l’enfant avance à son rythme, vous devrez traverser en défilement horizontal différents tableaux mettant en scène divers personnages hauts en couleur, en rapport avec les lieux traversés, vous demandant de les aider ou vous proposant de vous essayer à une activité locale. L’occasion de mettre un (petit) pied dans d’autres cultures mondiales, mais aussi d’autres langues (de brefs mots échangés en langue étrangère pouvant ouvrir le débat des multiples dialectes dans le Monde), pour un ensemble qui demeure cohérent (à l’échelle d’un univers destiné aux tout-petits).
Dans ces pays vous attendent notamment un concours de lancer de boomerang, la récolte d’un coffre au trésor, de la peinture sur toile, la préparation d’une pizza maison, et bien d’autres joyeusetés. Une fois la série d’actions réalisées, dont certaines pouvant être un peu cachées, récolter un souvenir propre au pays traversé vous permettra d’obtenir le 100% d’un lieu, identifiable avec une couronne sur la gauche de la carte postale au port. Les indications sont clairement nommées par le narrateur omniscient, bien que l’on aurait aimé un peu plus de guidance par moments, toujours pour les plus jeunes.
Globalement, la fin de l’aventure arrivant assez vite et ne proposant au final que peu d’interactions coupées par de longues cinématiques, le contenu du jeu reste assez maigre en contrepartie de la participation financière demandée (40€ tout de même). N’imaginez par ailleurs pas une quelconque rejouabilité intéressante pour les plus grands, quand les plus petits voudront repartir à l’aventure et réussir cette fois, seuls, les activités demandées. Croyez-en l’expérience de votre serviteur, papa d’un jeune garçon de 5 ans, dont la connaissance des jeux vidéo débute à peine et à tâtons pour ne pas surcharger son cerveau d’écrans perpétuels, la glorification résultat de la réitération est plutôt appréciable.
Même le contenu endgame n’est pas en reste puisqu’une fois toutes les destinations visitées, les enfants feront un compte rendu de leur voyage à l’école, devant tous leurs copains, avant de découvrir une ultime zone mettant en scène un curieux personnage. Sur le chemin du retour, les enfants pourront également retrouver les souvenirs amassés, l’occasion de faire travailler la mémoire des apprentis gamers en famille à la maison, en les questionnant sur ce qu’ils ont fait dans ce pays.
Peppa téléphonera même à ses parents demandant si elle peut dormir chez son nouveau copain, justifiant ainsi le fait qu’elle reste avec vous une fois l’aventure terminée. C’est peut-être un détail pour vous, mais la question a été posée ici par l’intéressé. Globalement, vous l’apercevez, l’ensemble est très cohérent et rend hommage à l’œuvre originale, bien que la forme ne soit pas aussi réjouissante que le fond.
Tout est bon dans le cochon ?
Abordons un aspect qui pourrait être mis de côté vu qu’il s’agit d’une production destinée aux plus petits et donc moins attentifs aux détails techniques qu’à la couleur du pantalon de leur personnage ou du costume de sorcier trouvé dans le coffre de Peppa, mais le jeu tourne difficilement sur Nintendo Switch par moments, malgré le peu d’interactions ou d’éléments à l’écran, sûrement dû à un manque d’optimisation. Mais la plateforme de Nintendo demeure tout de même, nous le pensons, la plateforme la plus adaptée pour ce type d’aventure ou le public visé.
Heureusement, l’ensemble tourne plutôt bien mais des scripts mal lancés, des cinématiques coupées par des temps de chargement intempestifs (et nombreux de surcroît lors des changements de zones), des répétitions de phrases, des sous-titres totalement différents du dialogue oral etc.. Cela commence à faire beaucoup et bien que cela n’entache pas l’expérience au final, cela paraît dommageable car même les petits bouts méritent une aventure terminée sans bugs et entièrement fonctionnelle. Nous ne nous prononcerons pas sur les autres plateformes, que nous n’avons pas pu essayer ici.
Il reste un point que nous n’avons pas du tout abordé, le contrôle parental et la gestion du temps de jeu. Disposant d’une échelle allant de 10 à 45 minutes, le jeu vous propose de vous aider à éviter les fins de parties difficiles en incitant les joueurs ou joueuses en herbe à stopper d’eux-mêmes leur partie en cours. Comme dans le premier jeu, au bout du temps sélectionné, Peppa proposera d’aller au lit suite à une grosse journée passée. A ce moment-là, c’est à vous de jouer, Peppa étant très fatiguée et votre enfant aussi sûrement pour aller ranger la plateforme de jeux.
Mais signalons tout de même quelques déconvenues avec cette option toutefois bienvenue car trop peu présente dans les jeux de cette tranche d’âge, nous avons dû refaire l’intégralité des activités d’une ville dont la visite a été écourtée à cause de la limite de temps imposée. Pas sûr que cela aide les enfants à poursuivre leur partie sans râler de devoir tout refaire.
Rassurez-vous, vous pourrez outrepasser cette limite en la désactivant dans les menus (ou même utiliser le Contrôle Parental natif de la console) pour permettre à votre enfant de jouer sans interruption si cela vous plaît, mais rappelons tout de même que l’usage des écrans doit rester raisonné pour les plus jeunes. Enfin, bien que les musiques ou effets sonores soient adaptés à l’univers, et qu’il en est de même pour la colorimétrie, les lieux et l’esprit général qui en ressort, on regrettera une nouvelle fois l’absence des voix françaises officielles du dessin animé, même si le travail fait par les doubleurs demeure convaincant.
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