Après s’être laissé approcher dans le cadre d’une preview en octobre, Per Aspera sort ce jeudi 3 décembre sur PC. Convaincant durant les premières heures de son mode Campagne, notamment grâce à un gameplay riche et complet, le titre parvient-il à faire de même sur le long terme ? Réponse dans ce test.
Conditions de test : Test réalisé sur un PC possédant une mémoire vive de 8 Go de RAM et équipé d’un processeur Intel Core i5-9400F (2,9 GHz) et d’une NVIDIA GeForce RTX 2060. Le jeu a tourné en configuration Fantastique durant toute la phase d’essai. Celle-ci a duré environ 44 heures, temps nécessaire pour profiter pleinement de ce que le titre avait à proposer, essentiellement dans le cadre de son mode Campagne en difficulté « Normal ». Notez que les sous-titres français étaient absents de la version de test et que cet article est garanti sans spoilers.
Sommaire
ToggleL’AMI de la terraformation
Prenant place dans un futur à mi-chemin entre la science-fiction et ce qui s’approche le plus possible de la réalité, quelques centaines d’années après notre ère, Per Aspera vous permet d’incarner AMI, la Conscience Artificielle de Mars. Conçue dans le cadre d’un projet spécial de l’ISA, l’Agence Spatiale Internationale, celle-ci a pour mission de terraformer la planète rouge afin que l’humanité puisse la coloniser. Une tâche loin d’être aisée d’autant plus que certains événements viendront la perturber. Arriverez-vous à vos fins et, si oui, de quelle manière ? C’est à vous d’en décider.
Proposant une trame scénaristique plutôt plaisante sur le long terme, notamment grâce à une écriture soignée mais assez décousue et un doublage audio de grande qualité, le jeu vous permettra de faire plusieurs choix au cours de votre aventure. Pendant un bon moment, ceux-ci serviront surtout à définir la personnalité d’AMI sans provoquer de conséquences majeures sur le déroulement de votre quête. Cela se fera par l’intermédiaire de dialogues avec plusieurs personnages et surtout avec l’IA qui se posera des questions à elle-même. Lorsque vous atteindrez l’ultime acte de la campagne, vos décisions auront plus d’impact et détermineront véritablement lequel des trois cheminements différents identifiés vous suivrez pour en finir avec votre épopée martienne.
Notez également que la narration n’est pas un simple fil conducteur qu’il faut bêtement respecter à la lettre pour parvenir à terraformer la planète. Il s’agit plus d’un enrobage qui, au fur et à mesure, vous ouvrira différentes voies que vous serez libre d’emprunter ou non. Hormis durant les premières heures de jeu, les directives que vous recevrez peuvent être laissées de coté si c’est ce que vous souhaitez. Votre seul et unique objectif est et restera toujours de rendre Mars habitable et il n’y a pas qu’une seule façon d’y parvenir, ce qui est particulièrement appréciable.
Du gameplay à foison
En plus de proposer un scénario bien rôdé, Per Aspera se dote d’un gameplay riche et complet, plus axé sur le réalisme que la science-fiction. Même s’il faut du temps pour comprendre toutes leurs spécificités, les nombreuses mécaniques permettant de gérer votre infrastructure tiennent la route et devraient amplement satisfaire les fans de jeux de gestion, y compris les plus exigeant(e)s.
Du début à la fin, vous devrez constamment faire en sorte d’avoir accès aux matières premières contenues dans le sol de Mars en construisant des mines (aluminium, silicium, fer, carbone, produits chimiques, eau et uranium) qui vous permettront de fabriquer des ressources plus avancées dans des usines. Les différents matériaux que vous posséderez devront être utilisés pour ériger, par exemple, des centrales solaires, alimentant votre base en énergie, des plateformes de maintenance, indispensables pour réparer vos bâtiments qui se détérioreront avec le temps et à cause des mauvaises conditions climatiques ou des chutes de météorites, et même des centres ouvriers. Ces derniers sont essentiels car, plus ils seront productifs, plus l’IA sera capable de diversifier les tâches utiles au bon fonctionnement d’une base en pleine expansion.
Sachez d’ailleurs que, malgré de rares moments d’égarement et même si elle a bien mieux été pensée pour construire et transporter des ressources que pour détruire des structures, l’intelligence artificielle du titre est très bien conçue sans pour autant faire tout le travail à votre place. Il ne faudra donc pas hésiter à lui indiquer de prioriser certaines actions à l’aide de la fonctionnalité dédiée quand vous en aurez besoin tout en évitant d’en abuser.
Au cours de votre partie, vous pourrez également accueillir régulièrement des colons dont il faudra prendre grand soin en les alimentant en eau et en nourriture. En échange, ils généreront des points de recherche nécessaires pour débloquer des technologies réparties en quatre branches : Ingénierie, Espace, Biotechnologie et Militaire (cette dernière n’est disponible que dans le mode Campagne). Vous pourrez ainsi améliorer les routes permettant d’acheminer plus rapidement un matériau d’un lieu à un autre, augmenter l’efficacité de vos bâtiments et lancer des projets spéciaux qui vous donneront un vrai coup de pouce dans votre mission de terraformation.
Cela ne vous suffit pas ? Dans ce cas, notez que le bébé de Tlön Industries et de Raw Fury inclut aussi quelques fonctionnalités renforçant encore plus la dimension réaliste et poussée du gameplay. Suivi régulier de l’évolution de la température de la planète, gestion précise du rendement des ressources, tableau récapitulatif des structures construites, scanner affichant les relevés atmosphériques de Mars, les développeurs ont pris un malin plaisir à concevoir l’expérience de jeu la plus complète qui soit et on ne peut que s’en réjouir.
Cependant, ce choix a forcément une fâcheuse conséquence. L’interface utilisateur a beau avoir été imaginée pour être la plus lisible possible, elle n’empêche pas le joueur ou la joueuse de se retrouver rapidement noyé(e) sous les nombreuses informations affichées à l’écran. Le challenge étant de base assez relevé, même dans la campagne scénarisée où vous êtes un minimum guidé, une capacité de concentration maximale est requise pour éviter les petites erreurs qui provoqueront forcément votre chute à un moment donné. Croyez-nous, il n’y a rien de pire que de voir tous ses efforts déployés pendant plus de trente heures être réduits à néant par manque d’attention. Si le titre dispose d’un niveau de difficulté « Facile » afin de se montrer accessible au grand public, la simulation reste avant tout destinée aux passionné(e)s de ce genre de jeu. Vous êtes prévenus.
De nombreuses heures de jeu en perspective
Terminons ce tour d’horizon de Per Aspera en évoquant brièvement son contenu. Le titre dispose d’une solide durée de vie puisqu’il vous faudra au moins trente heures pour venir à bout de la campagne.
Un mode Sandbox est également disponible. Plus difficile, il vous propose de terraformer Mars sans aucune structure narrative et en ayant déjà accès à plusieurs fonctionnalités dès le début de la partie. Personne ne sera là pour vous épauler, vous êtes livré à vous-même. Nul doute que les joueurs et les joueuses les plus expérimenté(e)s y passeront du temps afin de laisser pleinement exprimer leur créativité en trouvant des moyens inédits de booster le développement de leur base.
Vous l’aurez compris, il y a de quoi s’occuper. Que demander de plus ? Rien, si ce n’est l’ajout d’un bouton permettant d’accélérer le temps à une vitesse 32 fois supérieure à la normale. Cette option pourrait se révéler très utile dans certaines circonstances.
Cet article peut contenir des liens affiliés