Même si la série des Persona est déjà une spin-off en soi, cela n’empêche pas Atlus de décliner les plus célèbres épisodes en d’autres itérations. Après un jeu de combat et un dungeon crawler, Atlus avait senti le bon filon en voulant exploiter l’excellente OST du quatrième opus avec un premier jeu de rythme, Persona 4 : Dancing All Night. Bien que sommaire dans ce qu’il avait à proposer, ce titre réservé à une niche bien spécifique de joueurs avait su charmer les fans de la licence, désireux de pouvoir s’ambiancer comme il le faut sur les meilleurs morceaux de Persona 4. Il aura fallu attendre trois ans de plus et le succès mondial du cinquième épisode de la série pour que débarquent deux nouveaux opus estampillés « Dancing », avec Persona 3 : Dancing in Moonlight et Persona 5 : Dancing in the Starlight.
Sommaire
TogglePrêts pour voler le show
Bien que ces deux jeux soient vendus séparément en tant que jeux distincts l’un de l’autre, ils gardent tout deux la même structure, qui est plus ou moins identique à celle de Persona 4 : Dancing All Night (si ce n’est que vous ne verrez pas l’ombre d’un Persona ici). Si ce n’est à un détail près, qui se remarque d’emblée : l’absence d’un réel mode Histoire. Alors que Teddie et ses potes avaient mis en place une nouvelle histoire avec un nouveau personnage, Persona 3 : Dancing et Persona 5 : Dancing se contentent ici du strict minimum en la matière. Les membres du SEES et des Phantom Thieves se retrouvent impliqués malgré eux au sein d’un bal organisé par Elizabeth, Justine et Caroline, afin de voir quel groupe assure le mieux sur le dancefloor. Les références à Persona 4 : Dancing sont nombreuses pour justifier ce postulat de départ, tout comme les allusions que font chaque groupe afin de parler de leurs « concurrents ». Maintenant que les bases du bal sont mises en place, le match des Phantom Thieves contre le SEES peut débuter.
Contrairement à Persona 4 : Dancing All Night, ces deux opus mettent l’histoire de côté et ne comblent cela qu’avec de maigres saynètes.
Car oui, c’est bien là le seul prétexte qu’a trouvé Atlus pour justifier le show offert par les deux jeux. En lieu et place d’un vrai mode Histoire, le mode Social vous fera suivre des conversations entre vos héros préférés, sans que celles-ci aient un grand intérêt. Alors certes, voir Ryuji ou Junpei se faire traiter d’éternels losers ou assister aux pitreries de Mona et à la bizarrerie d’Aigis est toujours sympathique à regarder, surtout pour les fans, mais on reste globalement dans la conversation de comptoir pas bien passionnante. Joker (ou Ren Amamiya si vous voulez, mais bon) et Makoto (de Persona 3) ont la possibilité de choisir plusieurs réponses lors de ces dialogues, et même si certaines sont très drôles, elles n’ont absolument aucun impact sur le reste de la scène.
Un costume pour aller danser
Pour débloquer ces saynètes particulières, il va falloir remplir certains défis, comme jouer plusieurs chansons avec tout plein de costumes ou enchaîner les combos. Chaque personnage a ses propres scènes que l’on peut atteindre avec un simili système de « Confidents », que les fans connaissent déjà bien. Tout cela ajoute un peu de narration à l’ensemble mais ne comble pas vraiment l’absence d’un vrai récit, aussi simple soit-il. A un certain point, ces conversations vous donneront l’opportunité d’aller fouiner dans les chambres de chaque personnage, afin d’y retrouver un objet caché par Elizabeth ou les jumelles. Là encore, rien de transcendant, si ce n’est un peu de fan service supplémentaire somme toute sympathique.
Le fan service tient une place très importante dans les deux jeux, surtout au niveau de la garde-robe des danseurs.
D’ailleurs, parlons-en du fan service. Vous vous en doutez, il est omniprésent, aussi bien dans ces saynètes que dans les costumes toujours plus fous à débloquer. Chaque personnage possède au bas mot une bonne dizaine de costumes, qui font parfois référence à leurs aventures passées (on retrouve les uniformes de Shujin et de Gekkoukan ou bien les fameux maillots de bain), mais aussi des tenues inédites souvent loufoques. Là encore, on sent que Atlus veut faire plaisir aux fans et le fait de voir toute la troupe des Phantoms Thieves se déhancher avec des costumes absurdes d’Halloween prête à sourire, à moins que vous ne soyez plus branché par les tenues plus osées de Mitsuru, Makoto ou de Ann (on sait que c’est le cas). En plus de ces nombreux accoutrements, le jeu regorge de divers accessoires pour compléter le look de votre danseur. Là aussi, on verse souvent dans le gag visuel avec des lunettes-moustache, des oreilles de chien ou des ailes d’ange, ce qui peut aboutir à un résultat franchement amusant à regarder.
Les rois du Cha-Cha
Mais Persona 3 : Dancing et Persona 5 : Dancing ne sont pas là que pour faire parader nos personnages favoris. La danse, ou plutôt le rythme reste au cœur de ces deux opus. Globalement, on retrouve ici tous les fondamentaux de Persona 4 : Dancing, si ce n’est quelques subtilités supplémentaires. Pour marquer le rythme de la musique, il faudra tapoter énergiquement sur un panel de six touches (haut, gauche, bas, croix, rond et triangle) avec toute la base des jeux de ce genre, telle que les doubles touches et les appuis longs. Les scratchs sont aussi présents et vous demanderont de marquer le rythme avec une poussée sur l’un des joysticks (sur PlayStation 4), mais ils restent optionnels. Louper un scratch ne comptera pas comme une faute, mais vous cela octroiera un bonus si jamais vous l’effectuez.
Dans leur forme, ces deux opus restent donc pour le moins traditionnels et laisseront peut-être de marbre les amateurs de jeux de ce genre. La formule n’évolue pas beaucoup ici, mais elle est plaisante et elle est au moins adaptée aux néophytes qui pourraient trouver ici une porte d’entrée vers les jeux de rythme. Avec des didacticiels nombreux et un mode Facile vraiment facile, ils parviendront sans mal à prendre leurs marques sans se faire huer par la foule. Pour les autres, le mode Difficile leur siéra davantage, bien qu’il soit encore assez accessible avec de l’entraînement. Fort heureusement, un quatrième mode de difficulté vient compléter cela, et là, il faut s’accrocher.
Même si le titre est relativement accessible, il réserve de sacrés défis pour les plus habiles.
Si vous avez déjà des réflexes surhumains, vous trouverez certainement votre compte dans la longue liste de paramètres à explorer, qui rajoutent certains défis qui mettront vos nerfs à rude épreuve. Activer certaines options comme « les touches disparaissent progressivement » dans la difficulté la plus élevée est sans aucun doute à réserver aux plus courageux par exemple. Ceci dit, ces défis supplémentaires permettent d’obtenir des bonus de points, ce qui est assez utile pour terminer les séquences avec le résultat « Brillant ! » ou « King Crazy ! » pour un sans fautes.
Persona Night Fever
Pour réussir cela, il faudra d’ailleurs effectuer un combo parfait dans les notes. Cela veut non seulement dire qu’il ne faudra en louper aucune, mais également que votre timing doit être plus que parfait, puisque les notes tapées un peu en avance ou en retard casseront votre combo, à défaut de vous faire échouer. Pour vous aider, il existe des bonus de soutien qui vous feront perdre quelques points, mais qui vous assureront de terminer sans vous faire éjecter de la scène. Vous pourrez également compter sur l’instant « Fever », ou un autre personnage viendra vous épauler. Durant ces moments, les combos sont plus permissifs et vous permettent ainsi d’engranger plus de points, alors il vaut mieux assurer comme une bête pendant ces quelques secondes.
Les clips spéciaux mettent en scène les personnages de façon délirante.
L’apprentissage des séquences est donc de rigueur, et on ne se plaindra pas de repasser en boucle les fabuleux morceaux proposés par ces deux opus, surtout quand ceux-ci sont brillamment mis en scène. Si la plupart des morceaux permettent de voir un de nos héros se trémousser dans les décors les plus iconiques des deux épisodes, d’autres titres nous offrent une scénographie un peu plus particulière, comme de véritables clips. Ceux-ci sont aussi étonnants que drôles, avec une mention spéciale pour le spectacle cabaret des Phantom Thieves féminines et surtout le show très boys band dans l’âme des petits gars du SEES. Cerise sur le gâteau, on a même le droit à un extrait de concert issu du Persona Super Live-P Sound Bomb!!!! 2017, de quoi contenter tous les fans.
Burn my mix
Côté tracklist, on retrouve bien entendu les versions originales des titres, avec des remix plus ou moins réussis pour chacun des épisodes. On compte au total pas loin de 25 chansons pour chaque jeu, qui se débloquent au fur et à mesure de votre avancée. C’est peu, surtout si on regarde de plus près le détail des morceaux. Certains d’entre eux sont présents près de trois fois, comme Mass Destruction ou Burn My Dread dans le cas de Persona 3 : Dancing. Au moins, ce dernier s’en sort avec des remix plutôt honorables, notamment avec Burn My Dread ou When the Moon’s Reaching Out Stars.
La qualité de certains remix est discutable et la playlist est maigre, mais il est difficile de faire la fine bouche devant la plupart des morceaux.
Pour ce qui est de Persona 5 : Dancing, le constat est un tout petit peu moins réjouissant, car même si quelques remix sortent du lot avec Wake Up, Get Up, Get Out There ou Blooming Villain, on reste assez sceptique devant d’autres choix artistiques. On pense notamment à la première reprise de Rivers in the Desert qui n’est pas des plus convaincantes, et qui efface même tout l’aspect punchy du morceau. En soi, la playlist de ce Persona 5 : Dancing reste solide, grâce à la présence des quelques titres dans leurs version originale, mais le travail sur les remix est un peu moins convaincant.
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