Alors que les OST des jeux de la franchise d’Atlus sont disponibles sur Spotify, le studio japonais nous ressort Persona 4 Arena Ultimax. Un jeu de combat 2D développé conjointement par Arc System Works et Atlus. Initialement sorti en 2013 sur Arcade, puis l’année suivante sur PS3 et Xbox 360, cet opus est une version améliorée d’Arena, à l’image de ce qu’avait fait Arc System Works sur les épisodes Guilty Gear Xrd : Revelator et Xrd Rev 2. Cependant, plus qu’un rééquilibrage, le soft propose un scénario différent puisqu’il fait suite aux évènements narrés dans le jeu d’origine. Il est tout de même possible de redécouvrir l’histoire d’Arena puisque les DLC seront inclus dans les versions PC, PS4 et Switch.
On va donc retrouver les investigateurs de Persona 4, mais également les S.E.E.S de Persona 3. Dans Persona 4 Arena Ultimax, les héros sont toujours en quête de réponses vis-à-vis des événements passés, et la chaîne de minuit refait son apparition dans la ville d’Inaba. Sauf que maintenant, le programme émet dans le monde réel, et nos héros vont devoir se confronter au mystérieux Sho Minazuki qui pourrait bien être lié à tout ça.
A n’en pas douter, on parle ici d’un jeu avant tout destiné aux fans de la franchise, ceci étant, comme nous le verrons, Persona 4 Arena Ultimax dispose de suffisamment d’arguments pour convaincre des amoureux de versus de tenter l’expérience. Avec des ventes estimées à plus de 280 000 exemplaires et un succès critique à l’époque, le titre fait son retour et espère bien toucher un nouveau public qui aurait pu découvrir la série sur le tard, probablement avec Persona 5.
Conditions de test : Jeu testé sur PS4. Nous avons passé facilement 20 heures sur le jeu, ce qui nous semble suffisant pour faire le tour du titre. Sachant que nous connaissons la version Arena, et un peu Persona 4.
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Le premier atout de Persona 4 Arena Ultimax, ce qui frappe d’entrée, ce sont les qualités esthétiques du titre. Que ce soit dès le menu principal, terriblement efficace et stylé, n’ayant rien à envier à celui d’un Persona 5, on est saisi et rapidement immergé. Mais c’est particulièrement sur la direction artistique que le soft flatte la rétine. Fidèle à l’univers de la série, l’ambiance si particulière est bien présente et les décors sont tout aussi convaincants. Comme avec Dragon Ball FighterZ, Arc System Works maîtrise son sujet et rend honneur à l’univers adapté. Les fans ne manqueront pas de reconnaître quelques lieux et seront contents de voir que toute la personnalité de la licence se retrouve aussi dans ce jeu de combat.
Les 21 stages à disposition sont variés et magnifiques. Si certains font moins d’effet, d’autres sont tout bonnement saisissants. Les arrière-plans sont vivants, détaillés et la colorimétrie est bien gérée. Cette richesse visuelle déteint sur l’HUD qui, certes encombre un peu l’écran, mais donne du cachet à l’ambiance. Les effets pyrotechniques et les animations des personnages sont eux aussi de qualité. Si, parfois, les combats peuvent devenir un peu brouillon à cause du déluge d’éléments, ça reste un régal de baigner dans ce florilège d’effets visuels qui donne de l’ampleur aux affrontements de Persona 4 Arena Ultimax.
On pourra toutefois déplorer quelques textures légèrement pixélisées sur les combattants, nous rappelant que le jeu a déjà quelques années. Surtout en comparaison des dernières productions d’Arc System Works. Pour autant, il en ressort un charme évident, un petit côté old school qui fait son effet et maintient une cohérence graphique avec les opus concernés. Le jeu ayant par ailleurs bien vieillit. Mentionnons les quelques animations sur les mouvements, très stylées, et surtout les séquences animées, durant le mode histoire notamment, qui sont encore très belles aujourd’hui.
La mort en direct
Et s’il y a bien une chose qui passe encore parfaitement en 2022, c’est le gameplay de Persona 4 Arena Ultima. C’était le cas à l’époque, c’est encore vrai, le jeu possède un système de combat grisant et très dynamique, nerveux même. Ne laissant que peu de place à la réflexion, vous devrez rester focus pour vous en sortir. L’avantage, c’est que la prise en main est relativement simple et on ne met pas de temps à sortir des combinaisons impressionnantes. On a d’ailleurs un système classique à quatre boutons. Deux pour votre personnage et deux autres dédiés à votre persona. En effet, petite particularité, ici vous combattez à l’aide d’un persona, à la manière d’un stand dans Jojo’s Bizarre Adventure. De cette manière, il est totalement possible d’attaquer simultanément avec et de s’en servir durant les combos.
Une plus-value certaine qui donne de la singularité au titre et offre des combats d’une grande nervosité. Attention quand même, votre persona est vulnérable et peut se retrouver inutilisable pendant un lapse de temps s’il subit trop de dégâts. En plus des habituelles attaques spéciales et autres contres et jeux aériens, le jeu amène aussi une mécanique reprise des RPG Personna, la All-Out Attack. En pressant deux boutons vous pouvez déclencher un combo automatique noyé dans un nuage d’onomatopées cartoonesques. Ce genre de mécanique, couplée à des auto-combos, contribue logiquement au bourrage de touches. Les affrontements en sont moins complexes à appréhender, mais cela enlève un peu de magie à l’ensemble, en plus de ne pas pousser à l’exploration de la profondeur de gameplay bel et bien présente.
Cela dit, les plus expérimentés auront pas mal d’armes pour se défendre et de quoi s’amuser, le jeu proposant de très bons combos. Personna 4 Arena Ultimax est bien foutu, il permet vraiment à tout type de joueurs, joueuses de s’amuser et d’y trouver ce qu’ils recherchent. A condition de ne pas être réfractaire à l’aspect bourrin du soft. D’autres subtilités comme le Burst, l’esquive ou les versions shadows des personnages sont autant d’éléments qui apportent de la richesse. Surtout qu’il est également possible d’infliger des altérations d’états passagères (gèle, paralysie et d’autres). Nous vous laissons le plaisir de découverte, mais le gameplay est vraiment complet.
Côté roster, compté 22 combattants ce qui est une moyenne correct. Après, pour ceux qui connaissent le jeu ou sa version originale Arena, ça peut être un peu dommage de ne pas avoir de nouveaux venus. Quoi qu’il en soit, comme souvent avec Arc Systems Works le roster est plutôt équilibré, mais surtout diversifié. Si les manipulations sont les mêmes pour tous, chacun va se jouer d’une façon plus ou moins unique, obligeant en quelque sorte à réapprendre à jouer à chaque changement de personnage. Dans les faits c’est un peu moins vrai, dans le sens où il n’y en a vraiment qu’une poignée qui change fondamentalement la façon d’aborder un combat. Mais on chipote, la proposition de Persona 4 Arena Ultimax reste solide.
Main basse sur la télévision
Avant d’énumérer le contenu du jeu, quelques mots sur le mode histoire. Ce dernier est très imprégné de la patte Atlus. Se déroulant comme un visual novel, les équipes n’ont pas lésiné sur l’écriture. De qualité et profitant de très bons doublages, le scénario va se montrer très bavards. Si les fans apprécieront sans aucun doute, les non-initiés pourraient très vite trouver ça lourd. Et c’est compréhensible. Il n’est pas forcément simple de s’ancrer convenablement dans l’histoire des personnages sans connaissance de la licence. Bien sûr, il est quand même possible d’apprécier le récit, mais il y a un déséquilibre assez flagrant entre narration et phase de combat, ce qui peut rebuter.
D’autant plus que vous en aurez pour une bonne poignée d’heures pour en voir le bout. Un mode histoire assez complet, qui prend le temps de s’attarder sur pas mal de personnages. Sans compter que vous bénéficiez des modes histoire de Persona 4 Arena Ultimax et de son prédécesseur Persona 4 Arena. Classique dans ses thématiques et sa structure narrative, l’intrigue n’en reste pas moins sympathique à suivre et offre quelques moments vraiment prenants. Puis, les cinématiques distillées un peu partout consolident l’immersion et valent le détour.
Pour le reste du contenu, rien de bien nouveau. On retrouve les habituels modes Versus, Score et Arcade, ce dernier apportant quelques bribes de scénario, et un mode survie qui est ici dissimulé derrière le nom de Golden Arena. La petite particularité de ce mode, c’est qu’il faut gravir des étages (au nombre de 100 pour la première voie), chaque étage étant un combat. Sauf qu’au fur et à mesure des combats notre personnage va engranger de l’expérience, comme dans un RPG, puis pouvoir monter en niveau et améliorer des statistiques d’attaque, de points de vie, etc.. Qui plus est, certains paliers de niveau permettent de débloquer des compétences utiles en combat. Ca peut être une régénération constante de la vie, l’impossibilité d’utiliser la garde, et bien d’autres choses.
Videodrome
Avec plusieurs voies, représentant une difficulté, il y a de quoi faire dans le mode Golden Arena. Et le challenge est au rendez-vous. L’autre gros morceau de Persona 4 Arena Ultimax, c’est sa section dédiée à l’entraînement. Au-delà de la session libre, qui propose plusieurs paramétrages de l’I.A, c’est bien les modes Tutoriels et Défi qui marquent le coup. Le premier est basique mais fait le job. Les indications sont claires et vous apprendrez à connaître les mécaniques du jeu de façon efficace. En revanche, le mode Défi va demander un peu de maîtrise. Ici, vous apprendrez à utiliser et comprendre chacun des combattants en apprenant à découvrir leurs attaques spéciales et quelques combos.
Si les timings sont permissifs et que les inputs répondent bien, certaines combinaisons vont demander un peu d’acharnement. Néanmoins, l’absence de manipulations complexes rend l’exercice plus abordable que dans d’autres licences. Enfin, on a quelques goodies à débloquer, mais rien de vraiment intéressant malheureusement. N’oublions pas les fonctionnalités Online avec un système de lobby des plus sympathiques, en plus d’être cohérent avec l’ambiance et le ton de l’univers de Persona 4 Arena Ultimax.
Sinon vous avez un classement général des joueurs et joueuses, ainsi que les affrontements classées et non classées. La panoplie nécessaire pour un jeu de combat. Il est important de signaler que le rollback netcode n’est pas de la partie, cependant il sera ajouté cet été sur PS4 et PC. Il faudra donc patienter un peu afin de profiter pleinement des combats en ligne, particulièrement contre des adversaires jouant sur un autre continent.
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