Alors que beaucoup réclament Persona 5 Royal sur Switch, c’est Persona 4 Golden qui arrive sur PC pour nous prendre à contrepied. Atlus et l’ordinateur, ça fait deux donc on ne s’imaginait pas que la première échappée d’un épisode principal de Persona ailleurs que chez PlayStation se ferait sur cette plateforme. Voyons donc comment ce chef-d’œuvre passe de la Vita à la 4K et tant qu’on y est parlons aussi du jeu lui-même.
Conditions de test : Cette critique a été réalisée après une petite dizaine d’heures de jeu sur un PC équipé d’une GTX 1070, d’un i7-6700k et de 16 Go de RAM, par quelqu’un qui a déjà platiné Persona 4 Golden sur Vita.
Sommaire
ToggleEvery day’s great in Inaba!
Tout commence avec notre héros, un lycéen de 16 ans qui doit quitter Tokyo le temps d’une année. Ses parents sont mutés à l’étranger et il va donc vivre pendant ce temps avec son oncle, un policier du village rural d’Inaba. Malheureusement pour lui, l’endroit si paisible change dès son arrivée et l’on commence à retrouver des cadavres à peine sa première nuit passée ici. Avec ses nouveaux amis, il va donc mener l’enquête sur ces phénomènes étranges.
Très très rapidement, ils découvrent l’existence d’un monde parallèle peuplé de monstres appelés Shadows, qu’ils peuvent heureusement vaincre grâce à leurs invocations, les Personas. On contrôle le héros jour après jour en l’accompagnant dans la monotonie de ses trajets, de ses cours et en choisissant pour lui ce qu’il fait et qui il fréquente après sa journée au lycée. Le quotidien et le temps passé nous investissent d’autant plus dans cette galerie de personnages tous attachants.
Persona 4 Golden est donc une intéressante plongée dans l’adolescence sublimée par ses donjons. Avant que Persona 5 ne plonge dans l’inconscient de ses antagonistes, Persona 4 explorait ses héros. Ici, les doutes et les angoisses des personnages principaux se manifestent physiquement. Ils affrontent leur démon et l’image d’eux-même qu’ils ont peur de renvoyer au monde. C’est pour cela qu’il s’agit de l’épisode qui réussit le mieux sa représentation des adolescents.
Massacrer des monstres ensemble est une sociabilisation comme les autres
Persona 4 Golden étant un JRPG classique, les combats se déroulent au tour par tour. Comme d’habitude dans la série, le but est de réussir à trouver l’élément fort face à l’ennemi pour pouvoir faire tomber tout le monde et faire pleuvoir les All Out Attacks. Si vous avez découvert la série avec Persona 5 ou sa version améliorée, vous serez donc en terrain conquis ou presque. En effet, le 4 fait désormais un peu simpliste comparé aux suites.
Non pas que ce soit plus facile, justement on y retrouve moins de systèmes faits pour nous aider. Un autre petit choc se situe au niveau des donjons. Ici, il s’agit de tours à explorer avec des étages très majoritairement générés aléatoirement. Paradoxalement, ce retour en arrière a un réel charme puisque l’expérience s’avère au final assez différente pour rester intéressante. Mais si vous n’avez pas aimé le gameplay de Persona 5, vous ne changerez pas d’avis ici.
Un des aspects de Persona qui plaît est la synergie de la partie plus Visual Novel avec celle des combats grâce aux Social Links (les Confidents dans le dernier épisode). Et c’est justement avec Persona 4 que tout s’est développé. C’est à partir d’ici que passer du temps après les cours avec ses coéquipiers permet de leur enseigner de nouvelles techniques qui vous sauveront souvent la mise dans les donjons.
Une seconde Junes (Haseo, 2020)
Passons au portage lui-même et surtout à ce qui choque le plus, les graphismes. Certes, les textures ont été retravaillées pour l’occasion mais le poids des années se fait ressentir. Persona 4 Golden est sorti sur Vita en 2012 au Japon. Les décors et les animations peuvent donc être vraiment violents si l’on ne s’y attend pas. En revanche, les éléments dessinés sont plus vibrants que jamais en 4K et même en simple HD.
Il faut saluer la volonté de rendre cette version accessible à des configs modestes mais même en étant bien au-dessus, il arrive d’avoir quelques ralentissements. Rien de très gênant en général puisque l’on n’est pas dans le besoin absolu du 60 FPS constant pour s’en sortir mais cela se remarque et fait forcément un peu tâche. Sans vraiment se plaindre, on remarque également que les enregistrements des voix accusent leur âge.
Niveau contenu, le seul apport de cette version PC par rapport à la version Vita est l’apparition des voix japonaises. Les textes ne sont quant à eux toujours pas traduits en français. Dommage, surtout maintenant qu’on a franchi le pas avec Royal. Si vous avez seulement fait Persona 4 sur PlayStation 2, les ajouts de Golden et les 11 ans qui nous séparent de la sortie justifient totalement le fait de se replonger dans l’aventure.
Cet article peut contenir des liens affiliés