La reprise du championnat de football est en août, mais celle des gamers amateurs de simulations footballistiques est en septembre. La rentrée des jeux de foot est chaque fois attendue par les fans comme un espoir de renouveau. C’est l’heure d’enfiler les crampons, de fouler la pelouse et de tâter le cuir… virtuel ! Voilà que PES 2016 débarque avec quelques bonnes promesses dans sa musette. Constatons ensemble si elle sont tenues !
Commençons par faire un rapide passage par les menus de ce PES 2016. Tout d’abord, on constate que peu de choses ont changé et l’aspect reste relativement similaire à la version 2015. Ce n’est pas très surprenant puisque les menus restaient relativement clairs, même s’ils n’ont rien de très originaux. On apprécie notamment de pouvoir épingler ses modes de jeu favoris sur le menu principal, histoire d’y avoir accès plus rapidement. Globalement, on s’y retrouve, c’est fluide, et c’est bien là le plus important !
Sommaire
ToggleL’accessibilité au service de la technique
Côté gameplay, PES a cette année revu sa copie et fait encore mieux que sur l’édition 2015. Car si l’on avait pu noter des progrès, nous étions encore loin d’être au summum de l’ergonomique. Terminé le jeu lourd, place à la fluidité et à la construction rapide. Désormais, les passes s’enchainent beaucoup plus simplement, les joueurs se déplacent avec un peu plus de légèreté sans que ce soit toutefois exagéré… et tant mieux ! Si l’on devait trouver un reproche à faire sur cet aspect, c’est peut-être la tendance du jeu à manquer de naturel et de spontanéité dans la construction. Nous sommes faces à un football propre et formaté, très convenu. Mais pour tout dire, ça ne déplaira pas forcément à chacun. Les déplacements de l’IA ont également été revus pour une plus grande justesse, même dans les appels.
Et si la construction est bien plus agréable qu’auparavant, les joueurs gagnent également énormément en termes d’animations lors des différents déplacements, dribbles et autres mouvements lors des actions. Un joueur s’adaptera beaucoup mieux, que l’action soit offensive ou défensive. Par exemple, un joueur reprendra avec plus de logique et de fluidité un ballon aérien qu’il devra contrôler ou reprendre directement pour décocher un tir. Quelle agréable surprise de voir une animation fluide et cohérente, même lorsque le ballon arrive de manière inattendue vers l’un de nos joueurs ! Chaque situation est donc abordée avec beaucoup plus de cohérence et de réalisme qu’auparavant, rendant le tout bien plus attrayant.
Le gros plus est également la difficulté relativement équilibrée. En plus des différents modes de difficulté proposés, le gameplay est accessible à tous. Il est tout à fait possible de faire des passes orientées « automatiquement » dans la direction préalablement choisie. Mais il est aussi possible, pour les plus exigeants, de pratiquer un jeu de passes manuelles en pressant la touche L2. Cet élément est autant une bonne chose pour celui qui souhaite jouer en tout manuel que pour celui souhaitant, dans des circonstances particulières, placer une passe précise pour éviter une confusion entre deux joueurs placés un peu trop près l’un de l’autre.
Chose très plaisante elle aussi : la physique a été revue et offre une précision accrue. S’il y a souvent des reproches à faire dans la physique d’un jeu de football, c’est souvent au niveau des contacts physiques, parfois avec le ballon, plus souvent avec un joueur adverse. Désormais, chaque affrontement parait plus équilibré et cohérent lui aussi. Même si les attaquants et défenseurs stars prendront souvent le pas, ils ne sont pas imbattables, loin de là. S’il était donc parfois possible de ressentir un sentiment d’injustice dans ce compartiment du jeu, celui-ci s’est fortement atténué. Les joueurs ont beaucoup moins tendances à se passer au travers les uns les autres. On pourrait même dire que ça n’arrive plus du tout, hormis sur les contacts les plus rugueux, mais seulement sur des toutes petites parties du corps et sans conséquences sur le jeu.
Malheureusement, tout n’est pas rose pour PES du côté du gameplay. Même si effectivement la défense est généralement efficace et bien organisée, au même titre que les gardiens, on note malheureusement pas mal de ratés toujours persistants pour ces postes. Ainsi, il peut arriver que lors d’une attaque, le défenseur adversaire fonce vers le ballon pour le récupérer et le pousse légèrement. Ensuite, le ballon file doucement vers le but et le gardien le regarde passer, complètement amorphe. De même, il arrivé que le gardien et la défense soient incapables d’arrêter un simple centre. En résulte une action ridicule où le gardien saute sur place sans même toucher le ballon… PES a donc encore quelques démons à exorciser.
L’arbitrage est quant à lui le point qui divisera sans doute le plus les joueurs. S’il est relativement correct et ne fait que très peu d’erreurs, on ne manquera pas de constater un certain manque de rigueur. En effet, ce dernier a tendance à siffler les fautes assez peu souvent, et il sera relativement rare de se voir décerner une petite biscotte après un tacle un peu trop rugueux, même sans avoir touché le ballon. Il est encore moins fréquent de voir arriver le carton rouge directement, hormis lors des situations les plus extrêmes, comme le classique tacle par derrière en position de dernier défenseur. Certains joueurs trouveront que cet aspect manque de cohérence et surtout d’équilibre. D’autres trouveront qu’au contraire, cela empêche d’être confronté à des parties trop hachées où chaque contact un peu trop appuyé est synonyme de faute. A titre personnel je penche de ce côté, d’autant que cet apparent laxisme n’est pas si exagéré que ça.
Un contenu simple mais sans chichis
Autre mode très important et déjà présent auparavant : le mode My Club. Celui-ci n’est autre que l’équivalent du mode Ultimate Team de FIFA, à quelques différences près. On crée son équipe en en choisissant une déjà existante, avec la possibilité de changer son nom. Nous débutons au départ avec des joueurs très faibles et qu’il faudra soit améliorer, soit changer. En gros, chaque match, en ligne ou non, sera l’occasion de gagner des points, ce qui vous permettra de recruter de nouveaux joueurs ou entraineurs. Et d’ailleurs, à chaque entraineur correspond une formation type : 4-4-2, 4-3-3, etc. Ainsi, il est possible d’en recruter plusieurs pour avoir le droit d’utiliser telle ou telle formation.
Mais le plus important reste sans doute le recrutement de joueurs, reposant sur l’aléatoire ou presque. Plus vous dépenserez de points, plus vous aurez de chances de recruter des joueurs déjà existants, allant de l’inconnu à la superstar. Ces joueurs sont classés dans différentes catégories (blanc, bronze, argent, or, noire) et chacune d’entre elles déterminera le niveau approximatif du joueur obtenu. Autre point intéressant, vous pourrez aussi faire monter les statistiques de vos joueurs en les faisant passer du niveau 1 à 30. Ainsi, chaque joueur n’a pas un niveau figé et celui peut tout à fait évoluer. Mais ne rêvez pas, un joueur ayant 55 en statistiques générales ne pourra pas atteindre les 90.
Cet aspect permet de mettre en évidence un autre aspect intéressant et plutôt bien pensé : si vous obtenez des joueurs trop faibles qui ne vous servent à rien, vous pouvez les licencier ou vous pouvez les changer en entraineur. Cette action permettra d’entrainer un joueur du même poste pour lui permettre d’augmenter son niveau et donc ses statistiques. C’est en somme ce que l’on retrouve beaucoup dans les jeux mobiles actuelles : « sacrifier » un élément pour en renforcer un autre. En bref, il s’agit là d’un mode sympathique et plutôt prenant, mais il faudra se montrer très patient pour espérer avoir une équipe très solide… ou céder aux sirènes des micro-transactions permettant l’achat d’une monnaie in-game pour l’achat de joueurs et autres bonus. Pas d’inquiétude, la progression se fait naturellement puisque les affrontements en ligne permettent de rencontrer des joueurs de son niveau.
Intéressons-nous maintenant à l’un des modes les plus anciens de cette licence PES : le mode Ligue des Masters. Celui-ci reste globalement le même et propose de gérer la carrière d’un entraineur qu’il faudra créer au préalable, en personnalisant son apparence mais également sa nationalité, histoire d’avoir plus de facilité pour éventuellement entrainer l’équipe de son pays par la suite. Ensuite, il faudra choisir son club de départ. A partir d’ici, les choses sérieuses commencent et il faudra être bien attentif à tous les aspects. Transferts, formations, tactiques, forme des joueurs… tout y passe. D’ailleurs, le menu de cette Ligue des Masters s’est vu légèrement amélioré pour une meilleure ergonomie et une plus grande pertinence dans l’organisation. Désormais, la navigation est plus claire et réactive. Bien entendu, ce mode de jeu a mué au fil des années et s’est de plus en plus calqué sur le mode carrière de son concurrent. Il est donc possible d’être sélectionné pour manager une équipe nationale, il est aussi possible de changer de club, ce qui est un gros plus !
Ceci dit et malgré des progrès indéniables, ce mode ne parvient pas encore à se hisser au niveau de son concurrent en ce qui concerne l’immersion. Par exemple, tout ce qui tourne autour du traitement de l’actualité manque de crédibilité et l’on sent le côté automatisé des articles, au même titre que le manque de variété dans les sujets. Tel ou tel joueur de l’équipe s’exprime chaque fois sur la forme ou méforme de son équipe (ou de lui-même) en fonction des derniers matchs… et c’est globalement la seule chose que l’on verra. On pourra penser que ce n’est qu’un léger détail, c’est vrai. Mais dans ce genre de mode, l’immersion est une somme de petits éléments qui, assemblés les uns aux autres, donnent une certaine crédibilité à l’ensemble. Et force est de constater qu’il y a encore beaucoup de progrès à faire de ce côté.
Pour le reste des modes, il ne faut pas non plus oublier l’un des points forts de la licence PES : la présence des compétitions les plus importantes, à savoir : La Champions League, la Copa Libertadores, La Copa Sudamericana et enfin l’AFC Champions League (compétition de la zone Asie). Les compétitions retranscrivent bien l’ambiance originale de ces événements, tant au niveau graphique que sonore. Quel bonheur d’entendre retentir l’hymne de la Champions League à chaque début de match !
Bien sûr, il est toujours possible de créer ses propres coupes avec les règles et équipes de son choix. Un mode entrainement est également disponible et permet soit de s’entrainer librement, soit de faire des exercices spécifiques accompagnés de défis à réaliser. Même si ce mode manque un peu d’originalité et de variété, il a au moins le mérite de permettre aux débutants de se familiariser avec les fonctions les plus complexes.
Concernant tout ce qui touche au multijoueur, nous avons déjà abordé la question du mode My Club, sans doute la pierre angulaire du online. Mais il ne s’agit pas des seules possibilités en multijoueur. On retrouve toujours les mêmes modes que les années précédentes, à savoir : Les matchs en lignes rapides, matchs amicaux en lobby, division en ligne, en équipe ou encore des compétitions en ligne. Du très classique en somme.
Une réalisation en demi-teinte
Le contenu de ce PES 2016 est donc relativement bien fourni même si l’on regrettera toujours le manque de licences, surtout celle de la Premier League, sans doute la plus frustrante et ce depuis toujours dans le jeu de foot de Konami. D’ailleurs, un autre point fâche également, même si ce n’est que temporaire : Où sont les mises à jour d’effectif ? Qu’elles n’arrivent pas le jour de la sortie passe encore, mais qu’elles ne soient toujours pas là plus d’une dizaine de jours suivant la sortie… ça passe mal. Le joueur le plus fidèle et achetant le jeu dès sa sortie doit donc se contenter d’attendre, même s’il aurait par exemple souhaité commencer une Ligue des Masters avec les effectifs à jour.
Le Fox Engine dans l’ensemble des résultats similaires à l’année dernière. Les visages des plus grandes stars sont d’un réalisme époustouflant et les animations des expressions sont plutôt bonnes pour un jeu de foot. Cela dit, les visages des joueurs moins connus sont beaucoup plus aléatoires et l’on se retrouve avec des visages lambda qui ont un peu trop tendance à se ressembler. Les terrains sont quant à eux plutôt réalistes et les effets de lumière ou d’ombre sont très crédibles. Mais ce n’est pas une surprise : on retrouve le même phénomène chez Metal Gear Solid V qui tourne lui aussi sous Fox Engine. La qualité de la modélisation permet un rendu général des stades plutôt sympathique et accentue un peu plus l’immersion, même si l’ambiance sonore lors des matchs est tout même à déplorer. Elle manque malheureusement d’ampleur alors que l’on aurait apprécié pouvoir entendre davantage de chants de supporters. Dommage que plus de soin n’ait pas été apporté à cet aspect, sachant qu’il s’agit là de ce qui fait la substantifique moelle d’un match inoubliable.
L’autre aspect gênant, c’est aussi et surtout les commentaires. Si l’on peut apprécier Grégoire Margotton et Darren Tullett à la télévision, force est de constater que le rendu est totalement différent au cœur du jeu. On sait qu’il est très difficile de faire des commentaires de qualité dans un jeu de foot, mais tout de même. Lorsque l’on entend parler nos deux compères, on les imaginerait presque lisant leur texte avec l’élocution artificielle que cela implique. Les propos sont aussi d’une pertinence plus que douteuse et souvent à côté de la plaque. A titre personnel, il s’agit sans doute d’un des aspects les plus décevants du titre, clairement à revoir dans son intégralité.
Pour aborder brièvement les musiques de cet opus, celle-ci sont de bonnes qualités et on appréciera d’ailleurs le grand retour de la mythique chanson de Queen : « We Will Rock You ». Pour le reste, même si les chansons sont de bonne facture, elles manquent un peu de variété par rapport aux autres années, nous poussant plus facilement à les couper pour écouter les nôtres.
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