Annoncé il y a quelques temps, plusieurs fois reporté et le titre se voulant être la suite spirituelle des derniers X-COM, Phoenix Point n’a pas froid aux yeux. Jeu tactique au tour par tour comportant aussi des mécanismes de gestion de base, ce nouveau jeu pourrait être considéré comme un simple « X-COM-like » par les mauvaises langues.
Cependant il n’est en rien un banal copier-coller d’une formule qui a déjà fait ses preuves. En effet, le studio à l’origine du projet n’est autre que le studio Snapshot Games, studio ayant créé la saga des X-COM, avec à sa tête Julian Gollop, l’un des créateurs de la célèbre franchise de Firaxis. Cependant, arrivera-t-il à apporter un vent de fraîcheur sur le genre tout en s’inspirant d’une licence qui l’a tant marqué ?
Conditions du test : En raison de sa difficulté, difficile de donner une durée de vie précise pour Phoenix Point tant elle sera propre à chaque joueur. Cependant, comptez entre 20 et 25 heures pour faire le tour des fonctionnalités du jeu. La configuration du PC utilisé est une carte graphique GeForce GTX 960M, un processeur i7 2,60 GHz ainsi que 16Go de RAM.
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ToggleIl était une fois, l’apocalypse…
Pour ce qui est de l’intrigue du jeu, on reste sur ce qui fait du côté de sa principale inspiration : un mystérieux virus, appelé Pandora, s’est soudainement propagé sur Terre transformant ainsi la plupart des humains en mutants hostiles. Ces derniers ont ravagé la civilisation que nous connaissons, ne laissant à l’humanité que des abris disséminés un peu partout sur le globe. Pire encore : les Pandoriens génèrent des colonies répandant des brumes mortelles, rendant la planète de plus en plus inhabitable.
Vous l’aurez compris, le monde est dans un état désastreux et c’est à vous, nouveau commandant du Projet Phénix, qu’il incombera de sauver l’humanité et reprendre la Terre, tout en bottant de nombreux arrière-trains aliens au passage. Phoenix Point possède un lore intéressant avec un background correct qui vous sera révélé au compte-gouttes au fil de votre progression. Si ce n’est clairement pas le plus gros point fort du jeu, le soft nous plonge assez facilement dans son univers.
Alors que votre grade de commandant est fraîchement acquis, vous devrez rapidement gérer le dernier espoir de l’humanité, qui pourrait très vite se transformer en baroud d’honneur si vous enchaînez les mauvaises décisions. Et pour ne pas finir en pâtée pour alien, vous devrez aussi bien gérer vos différentes infrastructures que la performance de vos soldats en mission. Phoenix Point possède deux gameplays s’entremêlant. Tout d’abord la construction de base, qui pourrait légèrement se rapprocher d’un 4X où vous devrez gérer vos bases, recruter des hommes, construire de nouveaux équipements, etc.. Puis, un gameplay tactique au tour par tour, où il s’agira de directement commander vos recrues sur le champ de bataille.
Si l’on sent clairement l’inspiration d’X-COM pour les deux gameplays, le soft possède néanmoins de nouvelles features bienvenues pour ce qui est des deux parties. Etant donné que la planète est grande et que vous devrez vous battre aux quatre coins du monde, une seule équipe et une seule base auront bien du mal à être partout à la fois. Il faudra donc gérer plusieurs bases dans les différentes régions du monde, tout en protégeant les derniers camps de survivants de l’invasion Pandorienne.
Ce système de gestion est néanmoins simplifié par rapport à X-COM : chaque base a un stock d’énergie bien précis et les nombreuses salles que vous aménagerez à l’intérieur (comme une infirmerie ou des quartiers pour vos soldats, par exemple) vous demanderont un approvisionnement en énergie plus ou moins important. Ces salles vos octroieront divers bonus, comme par exemple la possibilité de soigner vos soldats, un approvisionnement de ressources, etc..
Cependant, reprendre la Terre à vous seul relèverait du miracle et vous devrez chercher de l’aide auprès des trois factions du jeu. Composé de la Nouvelle-Jericho, les Disciples d’Anu et le Synédrion. Chacune ayant ses convictions et objectifs propres, vous devrez vous lancer dans un jeu de faveur et d’alliance afin d’obtenir de meilleurs équipements, de nouveaux soldats, et des livraisons de ressources. L’enjeu diplomatique, bien qu’assez secondaire, reste tout de même vital pour le bon fonctionnement de votre base. Gardez tout de même à l’esprit qu’entretenir de bonnes relations avec tout le monde s’avérera fructueux à long terme, bien que vous pouvez ouvertement déclarer la guerre à quelqu’un.
Le phénix renaît de ses cendres
Alors que l’on se retrouve avec un côté gestion plus ou moins simplifié, on retrouve un gameplay tactique plutôt bien pensé. Les joueurs de la licence de Firaxis ne seront clairement pas dépaysés, puisque l’on retrouve un système de point d’action et de couverture. Cependant, le titre arrive à gommer plusieurs défauts qui ont souvent été reprochés à son aîné, notamment ses tirs basés sur l’aléatoire (qui en ont fait rager plus d’un). A la place de jouer ses tirs sur un lancé de dé, Phoenix Point lance le pari de rendre le système de tir plus précis, sans pour autant totalement effacer la possibilité de rater son attaque : la visée manuelle.
En effet, vous aurez la possibilité de viser vous-même à la place de votre soldat. Avant chaque tir, une zone de précision sera délimitée par deux cercles (qui seront plus ou moins grands selon l’arme équipée), ces derniers vous indiqueront les possibles points d’impact de votre prochain tir. Vous aurez donc tout intérêt à ce que l’ennemi visé soit le plus possible dans le cercle, ce qui augmentera vos chances de faire mouche. Les couvertures ne baissent donc pas un potentiel pourcentage de chance d’être touché, mais couvrent bien certaines parties du corps de votre soldat.
Protéger vos soldats devra, sur le champ de bataille, être votre principal objectif. Déjà parce qu’un soldat mort ne peut pas combattre, mais surtout parce que les dégâts sont localisés. Après un seuil de dégât subis, vos petits protégés pourront se casser des membres, rendant alors certaines armes et capacités inutilisables. Une fonctionnalité apportant une touche de profondeur aux combats. S’il peut être punitif, notez que ce système de dégâts localisés s’applique aussi aux ennemis, donnant des malus en fonction du membre détruit, ce qui pourra grandement vous faciliter la tâche dans des fusillades difficiles.
Sachez que les combats auront de nombreuses possibilités d’approche tant votre équipe est personnalisable. En effet, vous aurez à disposition quatre classes de soldat, allant du lance missiles lourd au sniper. Des classes que vous pourrez mixer pour créer des soldats uniques avec leur arsenal de compétence. Aussi, l’arsenal d’un soldat n’est pas conditionné par sa classe : votre soldat lourd peut très bien porter un fusil d’assaut tandis que votre fantassin peut à lui seul porter tout votre stock de grenade, tout ça tant que la limite de poids n’est pas atteinte.
Les combinaisons farfelues seront tout de même à éviter, la faute à l’entraînement de vos soldats qui seront plus performants avec des armes propres à leur classe. Il sera cependant possible de les entraîner sur d’autres armes au fil de votre progression.
Mais n’allez pas croire que le titre sera clément avec vous, loin de là. Phoenix Point est difficile, et plusieurs points seront un frein non-négligeable à votre progression. Tout d’abord, sachez qu’au fil du jeu, Pandora s’adaptera à vos stratégies et implémentera des mutations chez vos ennemis. Par exemple, toujours viser leur bras armé provoquera des renforcements sur ces membres, faire souvent appel au feu leur octroiera des résistances à cet élément, et j’en passe.
Un phénix qui a du mal à battre des ailes
Bien que Phoenix Point possède de nombreuses qualités, il n’empêche que certaines souffrent d’un manque d’exploitation. Les véhicules, à la base l’un des arguments principaux du jeu, sont sous-exploités et sont assez peu nombreux. Pareil pour la visée manuelle qui, si elle est souvent utile, est très souvent buggée lorsque notre soldat est debout à couvert derrière un mur ou un pilier.
Aussi, il est à noter que la courbe de difficulté du titre est parfois mal gérée, avec des aliens qui peuvent survenir de nulle part et tuer un soldat en un seul tour sans aucune défense possible. D’ailleurs, le système de volonté, qui à la base sert de point de compétences à nos soldats, peut aussi vous faire passer un tour complet s’ils se mettent tous à paniquer au même moment.
Nous pouvons aussi attester d’une absence totale de possibilité de modifier nos touches en jeu au clavier. Mis à part cela, le titre conserve tout de même assez peu de défauts. Si ce n’est des problèmes d’optimisation pas toujours au top, que nous espérons voir corrigés dans les prochaines mises à jour.
En dernier point nous pouvons aussi rechigner sur une optimisation assez pauvre. Si les graphismes du jeu sont loin d’être moches sans être magnifiques, les temps de chargement n’en demeurent pas moins assez longs et le titre aura de grandes peines à rester fluide sur les cartes possédant de gros bâtiments à plusieurs étages ou simplement beaucoup d’éléments de décor.
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