En attendant le PSVR 2 qui va pointer le bout de sa truffe d’ici le 22 février prochain, le Meta Quest 2 a un concurrent de taille qui vient de sortir en septembre dernier, le PICO 4. Il s’agit d’une marque chinoise fondée en mars 2015, rachetée par ByteDance en 2021, maison mère de TikTok, qui est spécialisée dans les casques VR tout-en-un, et dont le PICO 4 est le premier casque à faire vraiment parler de lui dans nos vertes contrées européennes. Peu connue en Europe jusqu’à présent, l’entreprise située à Pékin avait proposé plusieurs casques estampillés PICO Neo, qui était avant tout destinés au marché asiatique et aux professionnels occidentaux. Ce nouveau casque change la donne et s’attaque à une nouvelle cible.
Après l’avoir testé un peu plus d’une semaine, force est d’admettre que le casque VR nomade de la firme chinoise semble être très bien partie pour concurrencer le terrain du Meta Quest 2, qui reste encore aujourd’hui une référence dans les casques de réalité virtuelle à emporter partout.
Sommaire
TogglePackaging, design et confort
C’est dans une boîte blanche extrêmement sobre que l’on découvre dans un premier temps le PICO 4. Contrairement à un Meta Quest 2 doté d’un packaging assez clinquant et classe, autant dire que la boîte du Pico 4 reste tristounette, ce dernier faisant presque penser à une boîte à chaussures. Au-delà de ça, tout y est bien rangé, et on y retrouve notamment le casque, les manettes, de quoi brancher et des dragonnes, histoire de maintenir nos manettes à nos deux poignets. Concrètement, le contenu est relativement décent. Il y a en effet tout ce qu’il faut, à savoir :
- Un guide rapide ainsi qu’un guide d’utilisation +
- Un câble de données USB-C à C 2.0
- Un adaptateur secteur USB-C (français)
- 2 manettes (avec 2 piles AA)
- 2 cordons de manettes
- Un espacement pour lunettes
- Un coussinet de nez
Vient alors le design du Pico 4. Dans l’absolu, le PICO 4 mélange grossièrement le design du PlayStation VR et du Meta Quest 2. En effet, on retrouve cet aspect blanc pour le Quest 2, et une face avant noire comme le PSVR. Le design hybride est pour le coup assez classe, et le serre-tête provenant presque d’un PSVR est de la partie.
Il est aussi possible de faire pivoter le casque pour le mettre à votre convenance, mais sachez cependant que l’on pourra être déçu de sa qualité de finition globale, qui nous a parue un poil fragile tout en faisant trop plastique. Là où un Quest 2 propose quelque chose de visuellement plus solide. Néanmoins, on notera son poids relativement léger et un peu plus facilement manipulable que ce dernier. Au passage, le confort est aussi l’un des points forts du PICO 4 avec la possibilité de régler plus facilement le serre-tête avec une molette, un peu à la manière d’un PSVR. Toutefois, l’absence d’une petite lingette pour nettoyer à minima les lentilles n’est pas de la partie.
Caractéristiques du Pico 4
Faisons également le point sur le Pico 4 concernant ses caractéristiques :
- Ram : 8Go
- Ecran : 2 x LCD 4k
- Processeur : Qualcomm XR2
- Taux de rafraichissement : 72/90Hz
- Champ de vision : 105°
- Poids : 285g sans le strap, 586g avec
- Audio : Haut -parleurs stéréo avec spatialisation du son en 3D
- Compatible PCVR : Oui, en filaire ou sans fil
- Cameras : 4 en Fisheye, et une autre caméra en RGB 16MP
- Batterie : 5300mAh, soit 3 heures en utilisation intensive, et doté de la charge rapide
- Réglage Inter-Pullaire (IPD) : De 62 à 72 mm
- Prix : 429 € dans sa version 128 Go, 499 € en version 256 Go.
Interface, connectivité et son
Comme on pouvait s’en douter, l’interface du PICO 4 ne tourne absolument pas sous Android, mais sur un software maison avec le PicoOS. Qu’on se le dise, ce n’est finalement pas un mal, dans la mesure où l’on retrouve à peu de choses près, la même interface que le Meta Quest 2. Les joueurs et joueuses ne se sentiront pas nécessairement lésés ou dépaysés car la fluidité dans la navigation n’est pas si désagréable, une fois familiarisé avec les touches.
Petite mention spéciale au système de création de compte, qui se fait en seulement deux minutes, et qui ne nous oblige pas à nous connecter à Facebook, ou à un quelconque réseau social. PICO a voulu avant tout proposer un système de navigation « user friendly« , et force est de constater que cela marche du feu de dieu. Par contre, le petit bémol résidera dans les divers paramètres qui nous ont parus faméliques, et où un petit coup de polish au niveau de la clarté serait bienvenu.
Nous avons pu voir par exemple, qu’il nous était impossible pour l’heure de trouver une option d’alimentation, afin de faire en sorte que le casque passe en mode veille dans 1 heure ou plus. Ce sera un point à améliorer sur les futures mises à jour, et on sent que l’entreprise chinoise doit travailler d’arrache-pied afin de satisfaire un maximum d’utilisateurs. Au moins, le casque dispose d’une option d’économie de la batterie, ce qui est déjà ça de pris pendant que vous n’utilisez pas le PICO 4, qui se met de toute façon en veille très rapidement.
Cela restera à confirmer d’ici les prochains mois, et notez que le casque VR comporte tout ce qu’il y a de plus classique sur un casque VR en matière de connectivité. Attendez-vous à retrouver une entrée USB-C pour recharger le casque, mais aussi un bouton pour augmenter ou baisser le son, une molette pour serrer ou desserrer le serre-tête du casque. On notera en revanche l’absence flagrante d’une prise jack, ce qui n’est pas super handicapant tant la spatialisation du son via les écouteurs du casque est impressionnante. Ce dernier s’offre effectivement des haut-parleurs stéréo, pour une qualité sonore en 3D qui dépasse largement nos espérances.
Le PICO 4 fait donc arme égale avec le Meta Quest 2, tout comme sur l’aspect PCVR. Effectivement, le casque de la firme chinoise permet de vous connecter directement à votre PC via un câble ou sans fil, avec le PICO Link. Un peu à la manière d’un Oculus Link, vous serez autorisés d’utiliser le casque VR sur votre PC, et ainsi accéder instantanément à SteamVR. Cela nécessite de télécharger au préalable l’assistant de streaming de Pico – dont l’installation est plus rapide que le logiciel Oculus paradoxalement.
Vous aurez ainsi la possibilité de jouer à divers titres de votre propre bibliothèque Steam, pour un résultat qui nous a paru terriblement fluide, et sans le moindre ralentissement. La version PCVR de PICO est donc finalement plus stable que le Quest 2 à ses débuts. Néanmoins, on notera des temps de chargement longuets sur le casque PICO 4, surtout quand il s’agit d’accéder au bureau virtuel SteamVR. Toutefois, rien d’alarmant, et cette fonctionnalité marche aussi bien en filaire que sans fil.
Avant de passer à autre chose, sachez que le PICO 4 a aussi à son actif, un système de calibration aux petits oignons. Un peu à la manière du Guardian du Quest 2, vous pouvez calibrer le sol et aussi marquer votre zone de jeu le tout, avec une caméra RGB de 16Mp à contrario du Quest 2, qui affiche encore le tout en noir et blanc. C’est un avantage non négligeable, d’autant que le tout est sublimé par sa résolution native en 4K, excellente mais nous y reviendrons plus tard.
Des manettes efficace et ergonomiques
Concernant lesdites manettes, le PICO 4 se situe entre le Meta Quest 2 et le futur Playstation VR 2 en matière de design. On retrouve un cercle en biais entourant presque la manette, et nous retrouvons les touches traditionnelles d’un Quest 2. La seule spécificité qui se démarque des contrôleurs (outre les trois boutons – X, Y et l’accueil -, le joystick et les deux gâchettes), ce sera l’ajout d’un autre bouton supplémentaire.
Celui-ci va servir en effet à prendre des captures d’images ou de vidéos. Cela se fait de façon plus intuitive comparé à un Meta Quest 2, où il faut maintenant deux touches à la fois pour prendre une capture d’écran. Quand on dit que le PICO 4 pense avant tout aux utilisateurs, ce n’est pas rien comme les captures vidéos, pratiques et offrant une qualité visuelle décente. Pour le reste, mis à part cette fonctionnalité bien pensée et intéressante, la prise en main est aussi impeccable que son concurrent direct. A noter qu’évidemment, les manettes disposent de deux dragonnes à attacher facilement et marchent également à piles. D’ailleurs, le tout nous a duré aussi longtemps qu’un Quest 2 sur cet aspect-là.
Performances et jeux
Après les bonnes surprises sur les manettes du PICO 4, que donne l’appareil au niveau du gaming pur ? Qu’on se le dise, c’est tout aussi fort qu’un Meta Quest 2, voire un chouïa meilleur. Doté également d’un Qualcomm XR2 mais s’offrant en revanche 8 Go – contre 6 sur le Quest 2 -, autant dire que le casque impressionne par sa rapidité d’exécution et ses faibles baisses de framerate sur chaque jeu. Nous avons testé le casque sur pas mal de jeux récents comme Against ou encore Warhammer 40.000 : Battle Sisters, et il faut dire que le soft ne bronche pas vraiment, et offre une optimisation aux petits oignons.
Le tout, sublimé de manière significative par la résolution des lentilles que propose le casque, avec du 2 160 x 2 160 pixels par œil contre 1 832 x 1 920 pixels pour le Quest 2 de Meta. On se retrouve donc face à deux écrans LCD en 4K de grande qualité, et permettant logiquement une résolution grandement plus nette et plus agréable. Le Pico 4 nous gâte également avec du 90 Hz sur la plupart des jeux, sauf ceux non compatibles. Autrement dit pour le jeu vidéo, le casque offre une optimisation solide bien que l’appareil s’effondre quand même un peu lorsque le casque VR atteint 10% de batterie, ce qui peut entrainer de légères saccades voire quelques bugs de textures, comme ce fut le cas sur Warhammer 40.000 : Battle Sisters.
Un catalogue de jeux limité, comme sa batterie
Vient enfin le moment de vérité, avec le line-up fourni dans ce PICO 4. Il faut d’ores et déjà rappeler que le casque tourne sur un OS totalement indépendant d’Android avec le PicoOS. En clair, ne vous attendez surtout pas à retrouver de gros titres tels que Marvels Iron Man VR, Resident Evil 4 VR voire Beat Saber, qui sont greffés au catalogue du Meta Quest 2. En d’autres termes, le catalogue de PicoOS est pour le moment assez famélique, et il n’y aura pas réellement de gros titres phares ou très récents.
Excepté quelques jeux sympathiques comme Ragnarock, Warhammer 40.000 : Battle Sisters, Red Matter 1&2 ou bien encore Arizona Sunshine ainsi que de petits jeux rythmiques comme Against, le PICO 4 souffre logiquement de ce qu’a à nous offrir le Quest 2 et son catalogue déjà très costaud. Cependant, il est toujours possible pour les joueurs qui disposent d’un PC convenable, de pouvoir agrandir ce catalogue en connectant le casque en mode PCVR via le Pico.
Par contre, encore faut-il que la plupart des utilisateurs aient un PC solide pour ce faire, ce qui n’est pas le cas de tout le monde… Mais bref, on imagine qu’il s’agira clairement d’un point à améliorer chez PICO. Effectivement, en grignotant de-ci de-là quelques partenariats avec quelques développeurs afin de voir certains titres venir en priorité sur leur plateforme, il y a des chances que la firme arrive à nous dégoter un catalogue plus alléchant dans les mois à venir. A noter qu’il y aurait déjà du Just Dance VR à venir en 2023 sur son catalogue PicoOS, mais pas sûr que cela soit suffisant.
Au-delà de ça, la batterie n’est elle aussi pas forcément aussi solide que le Meta Quest 2. L’appareil de la firme chinoise ne s’offre que seulement 3h d’autonomie en usage intensive. Ce qui est bien dommage, bien que le Pico 4 s’offre quant à lui d’une charge rapide, ce qui vous prendra environ une petite heure et demie pour recharger pratiquement au complet sa batterie. C’est un mal pour un bien et pour un casque nomade, le PICO 4 tient tout de même bien la route.
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