Lorsque Nintendo désire proposer un jeu typé STR (Stratégie en Temps Réel), il est bien entendu forcé de ne pas faire comme tout le monde. La fameuse « Nintendo Différence ». C’est donc en la présence de cette nouvelle IP « Pikmin » que Big N tente de nous séduire. Alors, l’écologie au service de la stratégie : pari gagnant ?
Je précise que la version testée ici est celle disponible sur le Nintendo E-shop de la Wii U, ce qui implique que c’est un portage Wii de l’originale version Gamecube, le gameplay se fait au combo Wiimote/Nunchuk et non à manette.
Le recyclage comme salut !
Suite directe du premier épisode, Pikmin 2 débute en nous contant le retour du capitaine Olimar sur sa planète d’origine. Là, nous découvrons son collègue de travail ainsi que son patron, gérant de la société Hocotate qui, lors du premier volet, s’est vu mettre en faillite. Avec un énorme crédit à rembourser, Olimar indique qu’une des solutions pourrait être de retourner sur la planète des Pikmins afin de collecter divers matériaux qui se vendent cher. Ni une, ni deux, direction le vaisseau (avec deux personnages ce coup-ci) pour aller à la chasse aux trésors.
Soyons clair, le scénario ne vole pas bien haut, mais en toute sincérité, ce n’est vraiment pas dans Pikmin que l’on attend une intrigue construite et pleine de rebondissements. Ici, et comme dans beaucoup de jeu made in Nintendo, c’est le gameplay qui est à l’honneur.
Nous retrouvons donc les ficelles du premier épisode, bien sûr améliorées. L’objectif est de construire, petit à petit, une armée de Pikmins dont la couleur changeante définit une aptitude qui leur est propre, et de récolter divers objets qui valent une petite fortune sur la planète de notre cher Olimar. Ainsi, nous débutons avec deux-trois Pikmins, pour rapidement friser la cinquantaine et transporter des items de plus en plus colossaux.
D’ailleurs, en parlant des différents trésors que vous devrez trouver pour rembourser le fameux crédit, on se rend très vite compte que cette planète Pikmin pourrait en réalité être la Terre. En effet, nous trouvons des tubes de rouge à lèvres, des piles Duracell, des Game & Watch et d’autres objets du quotidien.
Pour le reste, les commandes sont très intuitives, même si elles demandent un petit temps d’adaptation. Le fait de lancer les Pikmin à l’assaut d’un ennemi, les rapatrier et les faire se multiplier demandera une remise en question afin de ne pas gaspiller votre temps, qui, comme lors du premier opus, vous est compté. Utiliser ce temps intelligemment peut alors vous faire progresser plus vite, puisque vous aurez le temps de trouver des grottes et niveaux annexes contenant des trésors toujours plus imposants.
Une ambiance sylvestre et bucolique !
Tout comme son grand frère, nous retrouvons dans Pikmin 2 une ambiance et une direction artistique tournée vers le boisé, le sylvestre et le forestier. Si les grottes, obscures et sombres, ressemblent plus à des mini-donjons à salles multiples, les extérieurs se veulent d’un calme et d’un serein fascinant. La bande son, magistrale, renforce encore plus cet effet « reposant ».
En effet, même si un « tic-tac » général vous dirige dans le jeu, le titre semble vouloir inspirer la confiance et le repos. On réfléchit, au calme, à diverses stratégies, on définit ses priorités calmement et on se lance à la poursuite d’items de manière tout aussi guillerette. C’est une grande force que de prendre le contrepied du « speed » qui énerve afin d’opter pour un « doux » qui, presque, berce. Joli !
La nuit, vous faites le bilan de votre journée, et c’est aussi le moyen pour vous de vous perdre dans les délicieux menus du jeu, comme l’encyclopédie des objets, Pikmins ou ennemis qui vous feront décrocher un sourire tant leurs descriptions sont parfois très subtiles. C’est vraiment un monde que l’on a envie de mieux connaître.
Pikmin 3 Deluxe
À contrario, force est d’admettre que si on ne se met pas dans cette posture « calme », le joueur turbulent pourra vite se désintéresser du titre par manque de rythme effréné. C’est sûr que si vous êtes un habitué de Starcraft, c’est un régime qui risque de vous faire bizarre, mais qui se révèle très doux en bouche une fois dégusté.
De plus, l’ajout d’un deuxième héros aurait pu être une très bonne idée sur le papier, mais en soi, cela ne change pas forcément grand-chose. Mon avis est qu’Olimar aurait très bien pu s’en sortir seul, car son partenaire ne fait qu’alourdir le gameplay du jeu. En revanche, c’est un bon prétexte pour le multijoueur, qui peut se faire en coopération ou en confrontation, mais cela ne relève pas vraiment le sel de l’aventure solo.
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