Parmi les sorties VR du mois de janvier, on compte un certain Pirates VR : Jolly Roger. Split Light Studio, qui s’était essayé dernièrement à l’horreur avec Afterlife VR, part cette fois-ci dans l’univers de la piraterie avec son nouveau titre disponible depuis le 14 janvier dernier sur PCVR. En attendant une version PlayStation VR 2 qui ne devrait plus trop tarder, le soft nous plonge dans une île des caraïbes à la recherche d’un trésor perdu. Il faut bien avouer que, même s’il n’est pas dénué de qualités, il peine vraiment à convaincre, comme vous pourrez le constater dans notre test.
Conditions de test : Nous avons terminé les cinq chapitres de Pirates VR : Jolly Roger en environ 3 heures de jeu en prenant notre temps. Le titre a été testé sur le Meta Quest 3 via SteamVR et Air Link, la technologie du Meta Quest consistant à jouer aux jeux SteamVR sans fil. Notez que les images du test proviennent de nous et de l’éditeur, étant donné que la technologie Meta Quest Airlink ne nous permettait pas de prendre de captures supplémentaires dans des conditions optimales.
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TogglePirates des Caraïbes de wish
N’introduisant jamais vraiment notre protagoniste, qui ne sera qu’un vulgaire pirate lambda, Pirates VR : Jolly Roger ne brillera malheureusement pas par son histoire. Propulsé dans une île des caraïbes, notre héros, accompagné d’un perroquet très loquace et n’hésitant pas à nous envoyer des piques çà et là, va devoir percer les mystères de cet endroit. Accessoirement, notre hors-la-loi va devoir mettre la main sur un trésor maudit, détenu autrefois par un certain Davy Jones.
L’intrigue proposée n’est malheureusement pas originale. Si le titre dispose de deux réelles fins, dépendant de si vous avez récolté deux objets spécifiques ou non, et force est d’admettre que le fin mot de l’histoire nous laisse clairement sur le bord de la route. Clairement, il n’y a aucune satisfaction à avoir fini ce périple, inachevé à notre goût, et nous aurions aimé des moments plus épiques que ce boss de fin sans saveur. On ne pourra cependant pas s’empêcher d’aimer ce vilain petit perroquet nous riant au visage à chaque instant, de par son côté agaçant mais drôle.
Au moins, cette courte aventure rend un hommage marqué aux nombreux films de pirates par sa direction artistique, fabuleuse. On se retrouve sur une plage paradisiaque ornée de bateaux pirates abandonnés, pour ensuite s’immiscer dans une grotte ou un temple maudit, où trainent quelques squelettes pirates morts-vivant à dessouder. C’est le minimum que nous attendions d’un jeu de pirates en VR, et les biomes proposés font le café. A la limite, la seule chose que l’on pourra regretter c’est l’absence d’environnements plus originaux, de séquences plus marquantes en matière d’habillage artistique.
De la suite dans les idées, sans l’ambition
Pirates VR : Jolly Roger offre de l’action et de l’aventure avec des casses têtes en VR. Découpé en cinq chapitres représentant chacun un environnement particulier, vous devrez progresser en effectuant quelques phases de grimpette, ou encore résoudre diverses énigmes et affronter quelques squelettes malveillants. Première grosse déception, la maniabilité du jeu est hélas archaïque ô possible, avec un inventaire très fastidieux à utiliser pour recharger notre lampe à pétrole ou notre santé, mais aussi pour utiliser des objets servant à résoudre certains puzzles. De plus, nous ne pouvons pas sauter et les mouvements de notre héros sont approximatifs, ce qui nous a agacé plusieurs fois. D’autres jeux VR font clairement bien mieux en 2025.
Il faut toutefois savoir que les phases de plateformes sont grisantes, et apportent un minimum de challenge. A chaque fois que vous agrippez des bouts de falaise, votre jauge d’endurance s’amenuise, et vous allez voir vos mains commencer à rougir. Cela indiquera que vous commencez à perdre de la santé. Cette mécanique permet d’apporter un stress supplémentaire. Si cette feature est au service du gameplay (chose que n’a jamais faite un Horizon: Call of the Mountain…), dommage en revanche que tout ceci soit contrebalancé par une difficulté finalement presque absente dans tous les compartiments du soft.
Reste que la plupart des puzzles sont sympathiques, mais parfaitement inégaux. Sur le peu de puzzles présents dans le titre, seule une poignée se démarque et nous oblige à utiliser notre matière grise. Quant aux autres, il s’agira d’explorer les niveaux pour trouver des clés, voire des bouts de cartes ou d’objets à retrouver et à insérer dans des mécanismes. Tout ceci reste assez générique et peu intéressant, mais il faut souligner à nouveau les autres énigmes qui nous forcent à réfléchir un minimum, bien que certaines soient trop évidentes ou faciles à nos yeux. Notez que l’indication sur où aller et quoi faire reste en retrait avec une interface minimale, et ce malgré les informations vagues délivrées par le perroquet de manière organique.
Bien évidemment, sachez qu’il y a quand même des passages sympas, avec des séquences sous l’eau ou encore les gunfights. Etant donné que le protagoniste ne peut pas respirer sous l’eau, vous aurez parfois des bulles d’air pour remplir la jauge d’oxygène ou, à défaut, quelques poches d’air. Des phases qui apportent un petit défi vraiment grisant. Les gunfights ne sont pas en reste. Bien que relativement mollassons dans l’exécution, ajuster des squelettes avec ce bon vieux pistolet à silex est terriblement jubilatoire. Des haches à usage unique sont disponibles, et la lampe à pétrole n’est pas là pour faire joli, cet outil aveuglant les ennemis tout en leur faisant des dégâts. Il faut bien l’avouer, ces affrontements sont bien ficelés, même si le côté vieillot aura de quoi décevoir. Une autre arme est récupérée plus tard dans le jeu, mais elle ne sera finalement que sous-exploitée, comme les trois quart des idées du soft.
L’une des autres bonnes idées sous-exploitées réside dans son système de défis. En récoltant des trésors ou des pièces d’or, vous avez parfois la possibilité d’accéder à des défis. Plaisant sur le papier, cette idée n’est finalement qu’artificielle et permet juste d’allonger d’un iota la durée de vie bien courte du titre. Quand on dit que ce jeu VR est daté sur de nombreux aspects, ce n’est donc pas pour rien. Tout ceci est regrettable.
Graphiquement d’enfer, bande-son aussi vide qu’un squelette de pirate
S’il faut lui reconnaitre une qualité, ce sera sans conteste ses graphismes qui flattent la rétine. En plus d’une diversité dans les panoramas, évoquée précédemment, nous sommes bien obligés d’admettre que le titre dispose de textures relativement soignées, mais aussi de quelques environnements qui en jettent, que ce soit la grotte voire le contexte un peu paradisiaque du premier chapitre.
S’il y a évidemment quelques bugs de collision qui peuvent faire tiquer et nuire à l’expérience, force est de constater que la production de Split Light Studio reste visuellement agréable de bout en bout. On est loin d’avoir un jeu VR qui claque, mais pour une production de cette trempe le résultat est plus que satisfaisant. Notez cependant que la technologie Meta Quest Airlink reste très aléatoire, avec des moments fluides comme horribles avec des saccades monstrueuses. On espère que ce point là sera corrigé soit par Meta ou via un mise à jour du jeu par les développeurs.
Concernant enfin le sound design, on a vu mieux, c’est indéniable. Si les doublages en anglais sont clairement de bonne facture, que ce soit notre protagoniste ou le perroquet, les musiques sont très en deçà. Aucun thème n’arrive à marquer, et seuls les passages dans la prison arrivent à nous proposer un contexte un peu plus anxiogène, avec les squelettes qui peuvent nous surprendre à tout moment. Au-delà de ça et hormis les bruitages qui restent dans la norme, l’ensemble est trop léger pour impressionner.
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