Pit People se présente comme un jeu d’aventure aux airs de tactical-RPG et tourne en dérision tous les codes du genre. Après une introduction aussi épique qu’expéditive (où on vous explique qu’un ours de l’espace s’est écrasé sur la planète et que son sang s’est changé en pluie, apportant misère et chaos) vous voilà lancés dans l’aventure. Vous prenez les commandes d’un petit groupe de héros, formé initialement d’Horatio, un paysan dont le fils a été tué, écrasé par un dinosaure violet, et de Pipistrella (non, ce n’est pas une blague), une jeune princesse qui cherche à venger la mort de son père.
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ToggleAu pays des dinosaures violets et des cyclopes
Au fil des aventures et des quêtes, de nouveaux héros (que vous pouvez recruter en les achetant au marché ou en les capturant sur le champ de bataille) viendront grossir vos rangs : cyclopes, hommes-cupcakes, robots, vampires, zombies, reines d’Espagne… Votre groupe pourra contenir jusqu’à 6 combattants. Chaque personnage possède des statistiques qui lui sont propres, directement influencées par l’équipement porté : dégâts qu’il inflige à distance, dégâts infligés au corps à corps, défense, capacité à bloquer les attaques ennemies, capacité à les esquiver, poids maximal qu’il peut porter, déplacement et points de vie. L’arsenal à votre disposition est, à l’image du reste du jeu, complètement farfelu. Ainsi, vous pourrez équiper vos héros de fusils mitrailleurs, d’épées, de haches mais aussi d’une pipe géante ou d’une barre de chocolat.
Les collectionneurs seront ravis car il y a des tonnes d’armes, de casques, de personnages à débloquer. Néanmoins, en dehors de l’apparence, les pièces d’équipement diffèrent peu les unes des autres. Elles appartiennent chacune à une catégorie (arme légère, lourde, masse, arme à distance…) qui possède des stats prédéfinies. Ainsi, que vous soyez équipés d’un marteau ou d’un brocoli géant, vos stats d’attaque seront les mêmes. Certaines armes ou armures apporteront toutefois de petits bonus (saignements, repousse, dégâts élémentaires) mais rien de suffisant pour encourager la recherche de loot.
Gluten Free
Le jeu alterne entre des phases de déplacement sur la carte du monde et des affrontements. Ces derniers se déroulent sur des maps formées de petits hexagones. Dans Pit People, ce n’est pas le joueur qui décide des actions de ses personnages. Tout ce que vous pouvez faire, c’est définir quels déplacements ils vont effectuer. Ensuite, ce sont les héros qui choisissent de manière autonome quel(s) adversaire(s) ils vont taper. Enfin, « choisissent » est un bien grand mot car il semblerait que cela tienne en réalité du hasard. C’est ainsi que votre healer (l’adorable cupcake qui répond au doux nom de « Gluten ») décidera de ne pas soigner votre personnage qui est sur le point de mourir mais plutôt son voisin qui déborde d’énergie et qui est en parfaite santé. Ce petit détail a de réelles conséquences sur le gameplay… et sur votre niveau de frustration ! Déroutant au premier abord, ce choix des développeurs a le mérite de modifier les mécaniques habituelles. Il faut alors se creuser la tête pour positionner correctement ses combattants afin de s’assurer qu’ils s’attaquent au bon adversaire.
En outre, les combats ont tendance à tirer en longueur et on en vient à s’ennuyer, tant ils deviennent répétitifs. Étant donné que vous ne décidez que de la case où se rendra votre personnage pour mener le prochain assaut, les affrontements se résumeront rapidement à spammer la touche « fin de tour » (qui déclenche les attaques). À moins que vous ne choisissiez de rehausser le niveau de difficulté (en optant notamment pour les morts définitives des héros), cette approche simpliste suffira pour progresser dans l’aventure. Notons tout de même qu’à côté du mode Histoire en solo, le jeu propose un mode Histoire en coop (local et en ligne), un JcJ jusqu’à 4 joueurs (en ligne) et des tournois quotidiens. Voilà de quoi offrir une expérience de jeu un peu différente.
It’s Us !
Il faut l’avouer, la direction artistique de Pit People a du caractère et ses graphismes enfantins séduiront plus d’un joueur. Néanmoins, le titre souffre d’un manque de clarté (à l’écran, dans les objectifs, les quêtes à poursuivre…) qui vient entacher quelque peu l’expérience de jeu. En ville, sur la carte du monde ou lors des combats, tout ce qui se trouve sur votre écran sautille et semble se dandiner au rythme de la bande originale. C’est amusant au début mais cela peut agacer après plusieurs heures de jeu. En outre, trop peu de choses sont expliquées, le joueur manque d’informations et les premières heures sont pénibles.
La bande-son de Pit People, que l’on doit à Patric Catani, est on ne peut plus rythmée et entêtante. Tout porte à croire que les développeurs de Behemoth étaient destinés à rencontrer cet artiste allemand de musique électro baroque, qui flirte avec le punk et le breakcore : l’alchimie entre l’univers de Catani et celui de Pit People est tout simplement parfaite ! Le résultat est une OST que vous n’êtes pas prêt d’oublier !
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