Promis dans une version finale avant la fin de l’année 2017, PUBG a déployé sa version 1.0 juste avant les fêtes de fin d’année et quelques jours après sa version Xbox One. Respectant ses promesses contre toute attente, PlayerUnknown’s Battlegrounds est sans aucun doute un titre que l’on est forcé d’avoir entendu au moins une fois ces derniers mois. Mais reprenant un genre pourtant déjà bien connu, on peut se poser la question du pourquoi un tel engouement ?
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ToggleTellement classique sur le papier
Le topo de ce PlayerUnknown’s Battlegrounds est ultra-simple : 100 joueurs, une map, des ressources et un seul objectif principal, celui d’être le dernier survivant. Pourtant, PUBG est loin d’inventer quoique ce soit. Le Battle Royale est un genre qui n’a rien de nouveau et qui existe depuis un moment maintenant. Il s’est surtout démocratisé lors de la sortie du film Hunger Games où plusieurs serveurs Minecraft ont tenté de reproduire le concept du « dernier debout ». Puis très rapidement, ce sont plusieurs autres titres qui ont tenté de suivre ces premiers balbutiements. On pense notamment aux premiers mods pour Arma ou la variante H1Z1. Et vous savez ce qu’ils ont en commun ? Brendan Greene, qui a œuvré derrière ces modes et qui est devenu le créateur de PlayerUnknown’s Battlegrounds.
C’est donc sans aucune prétention de révolutioner le genre que PUBG s’est lancé en phase d’accès anticipé en mars dernier. Non sans une once de sarcasmes vis-à-vis de quelques jeux pré-cités, les développeurs nous ont promis une sortie avant la fin de l’année 2017 pour ne pas s’éterniser dans cette phase d’early access et chose promise, le soft est bien disponible dans une version estampillée 1.0. Mais alors, pourquoi ce PlayerUnknown’s Battlegrounds est-il si populaire au point de (re)lancer la mode du Battle Royale ?
La partie commence alors que vous êtes à bord d’un avion. Parachute sur le dos, vous sauterez pour atterrir sur une île isolée où il faudra collecter ses premières ressources et si possible, quelques armes et armures pour se préparer à survivre. Bien sûr, vous n’êtes pas les seuls à convoiter ses ressources et une centaine de joueurs se retrouvent sur la même île où le but est donc d’être le dernier survivant. Plus le temps passe, plus la menace est imminente puisque même si vous êtes lâché à des endroits stratégiques et assez espacés les uns des autres, vous finirez bien par croiser d’autres adversaires à force de chercher des provisions.
Mais plus la partie avance, moins la zone de combat est grande. C’est sans aucun doute cette gestion du temps qui est vraiment capitale dans PUBG : le jeu arrive à nous prendre aux tripes très rapidement et transforme un jeu de tir pourtant banal sur le papier en un concept stimulant et excitant. On se sent happé par toute cette pression qui émane de ce champ de bataille qui réduit au fil des minutes écoulées et les occasions de croiser d’autres joueurs se multiplient. Atout majeur de PlayerUnknown’s Battlegrounds – et c’est sans équivoque – c’est indéniablement sa parfaite maîtrise du rythme. Plus on avance, plus on ressent le besoin de bien faire et pourtant, la dynamique de jeu s’emballe, les affrontements se multiplient et plus la mort est punitive.
Le tout est agrémenté de défis aléatoires et d’autres variables qui font qu’il faut s’adapter en fonction des parties. Même si le contenu est loin d’être la pierre angulaire du titre, Bluehole a réussi à proposer une certaine rejouabilité dans ses mécaniques avec ses différents aléas qui font que chaque partie arrive à être (plus ou moins) sensiblement différente que la précédente. Certes, si PlayerUnknown’s Battlegrounds est loin de révolutionner le genre, il est sans doute l’un des Battle Royale les plus accessibles au plaisir quasiment immédiat.
Last Man Standing
La première étape est donc de se fournir en équipement puisque hormis un t-shirt et un caleçon (enfin, quasiment), vous ne portez absolument rien. Il est donc primordial d’aller piller des armes, piquer des munitions et faire le plein de packs de santé. Comme tout bon Battle Royale qui se respecte, c’est à vous de voir quelle stratégie vous souhaitez adopter. Bien sûr, il est possible de faire le minimum syndical et de juste prendre son arsenal et se planquer pour tenter d’être l’un des derniers survivants mais là où cela devient exaltant, ce sont bien sûr les affrontements qui se multiplient.
La première phase du jeu peut ainsi paraître un peu ingrate puisqu’il faut forcément bien se préparer. C’est redondant, répétitif, on récolte alors des provisions, on essaye d’affiner son arsenal et il faut parfois du temps avant de commencer à rentrer dans le vif du sujet. Parfois, on passe les trois-quarts de la partie à ne croiser personne tandis que la fois d’après, on se retrouvera en pleine mêlée peu de temps après avoir atterri. Il y a tout de même quelque chose de frustrant là-dedans puisque l’on peut passer plusieurs longues minutes à courir à chercher un opposant sans trouver un quelconque défi avant de mourir bêtement. D’un autre côté, c’est aussi tout ce qui fait le sel du jeu, se sentir oppressé à de nombreux instants, même quand il n’y a personne.
M’enfin, malgré une première phase semblable à toutes les sessions, ce sont bien vers les derniers échanges de coups de feu qui deviennent les plus intéressants. Il est alors vraiment difficile voire impossible de savoir où il faut se placer et que vous jouez seul ou en équipe, il est primordial d’adopter une stratégie pour chaque séance. Les cartes du jeu sont plutôt bien pensées et laissent toujours des environnements variés derrière elles avec de vastes étendues parfaites pour les joutes lointaines ou des zones plus fermées ou avec de nombreux bâtiments pour des rixes nerveuses. D’ailleurs, Miramar, la dernière carte déployée en fin d’année, donne un peu plus de verticalité, et ce n’est pas plus mal puisque son terrain est plus varié que les précédentes.
Du sujet maîtrisé à la technique délaissée
Comme dit plus haut, PlayerUnknown’s Battlegrounds reste en soi très abordable. Les contrôles se prennent facilement en main et l’on comprend aisément tout ce qu’il y a à faire. Pas besoin d’être un franc tireur pour essayer de tenir jusqu’au top 10 mais le soft n’en perd rien de sa profondeur. Pour arriver régulièrement en tête, il faut apprendre de ses erreurs, anticiper les actions ennemies et comprendre certaines subtilités. Les armes à feu ne sont pas si faciles à utiliser et il faudra se perfectionner pour bien tirer. Le recul est un facteur majeur qu’il faudra prendre en compte, surtout lors d’affrontements à distance avec un fusil automatique.
Dommage tout de même que le soft ne dispose pas d’un véritable mode entraînement ou tout du moins un homologue comme un tutoriel complet. Pas mal de mécaniques, parfois peu utilisées mais intéressantes, ne sont pas connues des premiers joueurs tout comme certains raccourcis clavier qui peuvent s’avérer bien utiles. En outre, il faut voir l’apprentissage de PlayerUnknown’s Battlegrounds comme un défi. Les premières parties pourront s’avérer délicates surtout si vous tombez dans des sessions infâmes mais c’est au fur et à mesure que l’on anticipera l’utilisation d’un pack de soin par exemple.
Enfin, difficile de ne pas parler de l’aspect technique, surtout quand on teste un jeu fraîchement sorti de son accès anticipé. Et cela n’étonnera personne, mais PlayerUnknown’s Battlegrounds reste très faible à ce niveau-là. Si les développeurs travaillent – soit disant – d’arrache pied à améliorer la fluidité globale, on voit encore que le framerate oscille en fonction des actions réalisées et n’est même pas encore tout à fait constant sur Xbox One X. Même avec une grosse configuration sur PC, on est loin d’être satisfait et il y a encore quelques problèmes importants avec des bugs incompréhensifs et autres soucis techniques. Si le matchmaking est vraiment très rapide, les débuts de partie sont quant à eux vraiment fastidieux avec de bons gros lags des familles. Un jeu en Early Access, c’est pardonnable, mais lorsque l’on déploie sa mise à jour 1.0, ça l’est moins.
https://www.youtube.com/watch?v=m0Tnp-3W3z4
Partant d’un concept pourtant ultra-simple, PlayerUnknown’s Battlegrounds séduit rapidement par sa parfaite maîtrise du sujet. Reprenant un genre bien connu qu’est le Battle Royale, PUBG arrive à le sublimer en mettant en avant une excellente gestion du rythme où le joueur se sentira toujours oppressé dans ce monde hostile où tout le monde veut notre peau. Mais d’un autre côté, qu’il est gratifiant de réussir à grimper dans le classement où l’adrénaline est à son comble une fois que l’on tape dans le top 10. Dommage que l’aspect technique de PlayerUnknown’s Battlegrounds vienne entacher la production avec des soucis impardonnables, notamment du côté de l’optimisation. Mérite-t-il son succès ? Oui, tous les joueurs peuvent s’y retrouver, que ce soit les pros du sniper ou les gros bourrins à la poêle : tout ce petit monde se retrouve au même endroit et il faudra tous les tuer. Maintenant, l’engouement est-il justifié ? N’allons pas jusque-là. Maintenant, c’est aux développeurs de jouer le jeu et d’apporter régulièrement du contenu puisque sans les obligations de l’accès anticipé, rien n’empêche les développeurs de se calmer un peu sur le suivi, au risque de ranger le soft du côté des phénomènes éphémères.
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