Même s’il n’est pas vraiment nécessaire de présenter la franchise, Pokémon a marqué les esprits de tous les enfants des années 90 avec ses jeux, son dessin animé et ses produits dérivés en tout genre. Devenu une véritable institution de la pop culture au même titre que Star Wars, il n’est pas imprudent de dire que tout le monde connait Pokémon même le grand public qui n’est pas forcément familiarisé avec le milieu du jeu vidéo, et encore moins en monstres de poche. On trouvera toujours quelqu’un qui reconnaîtra Pikachu. Découvrons ensemble ce que vaut ce Pokémon Soleil et Pokémon Lune.
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ToggleAlola : Le tour des îles
Comme à l’accoutumée, Pokémon débarque avec deux versions distinctes, en l’occurrence ici, Soleil et Lune. Mise à part les différences habituelles (comme les Pokémon exclusifs pour chaque version), il est amusant de noter que Pokémon Soleil se cale sur l’horloge interne de la 3DS tandis que Pokémon lune est décalé de 12 heures par rapport à cette dernière.
Qui dit nouveau jeu Pokémon, dit nouvelle région, nouvelles créatures, et nouvelles aventures, entres autres. C’est donc dans l’archipel d’Alola que l’on évolue cette fois-ci. Clairement inspiré des îles d’Hawaï, ce nouveau terrain de jeu nous embarque dans un environnement plus sauvage, beaucoup moins urbanisé et moderne que ce que l’on a l’habitude de voir. Nous incarnons, au choix, une fille ou un garçon fraîchement débarqué de la région de Kanto. Très vite nous sommes accueillis par le professeur Euphorbe qui nous fait un topo sur les péripéties à venir, et nous conduit chez le Doyen de la première île pour que l’on puisse choisir notre premier compagnon parmi le starter de cet opus. Notre rival sera le petit-fils de ce dernier, Tili.
Malgré un début très classique, ce Soleil/Lune diffère beaucoup de ces prédécesseurs. Les personnages, la narration, et l’histoire sont beaucoup plus travaillés. Attention toutefois, il faut bien relativiser car on parle de Pokémon et non d’un film de David Lynch. Les personnages sont tout de même très stéréotypés à la sauce nippone. Tili est le rival amical, toujours de bonne humeur quelle que soit la situation, Gladio est le dresseur solitaire avec sa mèche rebelle et sa main sur le visage qui nous dit : « regardez comme je suis dark ». Ce sont quelques exemples, mais force est de constater que c’est un changement radical qui s’opère à ce niveau. Même le scénario, qui apparaît comme convenu se révèle finalement plus attractif que prévu avec quelques rebondissements bien placés, et des personnages qui évoluent à l’instar des Pokémon. C’est peut-être bien la première fois que l’on évitera de spoil un Pokémon de la série principale sur consoles portables Nintendo. Cependant, de ce fait, le manque de liberté se fait clairement ressentir. La progression est plus linéaire et les cut-scenes sont très (voire trop) nombreuses et nous interrompent sans cesse.
L’ambiance est également changée par rapport au décor plus ou moins primitif dont on vous parlait précédemment. Ici, pas d’arènes truffées de dresseurs avec des champions redoutables. Sur Alola, votre but est de faire le tour des îles, une tâche qui consiste à réussir différentes épreuves pour gagner le droit d’affronter le doyen des quatre îles de l’archipel. Ces épreuves consistent, la plupart du temps, à vaincre deux Pokémon sauvages pour finir par un Pokémon Dominant qui dispose d’une aura spéciale, le rendant plus fort. A l’issue de chaque épreuve, on reçoit un cristal Z correspondant à un type de Pokémon, que l’on peut équiper pour disposer des capacités Z, des supers attaques activables une fois par combat. C’est indéniablement la grosse nouveauté de cet opus en terme de gameplay à l’image des mégas évolutions pour X et Y.
PokéFight Club
De plus, c’est la première fois que l’on peut assister à la création d’une ligue Pokémon. On remarque aussi bien son côté « opus anniversaire » avec une tonne de références aux anciens jeux. A commencer par la région d’origine du héros, mais c’est surtout les nombreux personnages connus que l’on croise qui nous rappellent des souvenirs. Vous pouvez donc revoir Red, Blue, Nikolai, Beladonis…, et vous pouvez même entendre quelques évocations de la Team Rocket. En parlant de méchants justement, c’est la Team Skull qui représente la vilaine organisation de Soleil et Lune. Ces « kaïra » de l’archipel (Il suffit de voir comment ils gesticulent, Thug life à Alola) ont bien évidemment des intentions néfastes, mais une mystérieuse fondation appelée AEther joue également un rôle important dans les événements du jeu. Comme l’apparition des Ultra Chimères, des Pokémon spéciaux venus d’une autre dimension. Elles sont aussi différentes selon la version que vous possédez.
Ces nouvelles créatures à part entière viennent rejoindre les nouveaux Pokémon de cette septième génération pour un ajout total d’environ 80 monstres de poche. Si certains peuvent trouver le nombre insuffisant, on dirait bien que Game Freak a trouvé la bonne parade pour renouveler son bestiaire sans forcément en créer une tonne à chaque fois. Il s’agit de Pokémon connus (dans le cas présent nous n’avons uniquement que quelques uns de la première génération) qui disposent d’une nouvelle forme, et donc de nouveaux types et capacités. Ainsi nous avons accès à de nouvelles possibilités pour le combat, mais ce sont surtout les collectionneurs qui seront ravis. Nous avons, par exemple, le Sablette et le Goupix de glace (très réussi au passage).
Malgré ce petit manque de liberté que l’on évoquait, l’exploration est beaucoup plus agréable. Tout d’abord, le système de déplacement en case a définitivement disparu. Les capacités spéciales bien connues (surf, force, coupe…) sont remplacées par des poké montures, ce qui évite de devoir « gâcher » un emplacement d’attaque pour ses Pokémon, mais même sans ce souci, les utilisations sont variées et s’intègrent bien au décor. En plus des différents objets, cachés ou non, des Pokémon peuvent vous attaquer de n’importe où « physiquement ». Et bien évidement, on retrouve les fameux dresseurs qui nous cherchent des noises dès que l’on croise leurs regards.
Combats et collection restent toujours les objectifs principaux pour notre plus grand plaisir. Nous sommes plutôt satisfait du contenu qui promet une durée de vie décente avec énormément de choses à faire en plus de l’aventure principale. Le remplissage du Motisma-Dex (fusion d’un Pokédex et d’un Motisma) vous occupera un bon bout de temps entre captures, échanges, et obtentions via des events. Pour les amoureux de la baston, sachez qu’un nouveau mode appelé Battle Royal voit le jour. Il permet à quatre joueurs de s’affronter simultanément. Le gagnant est déterminé par rapport au nombre de Pokémon mis K.O ainsi qu’aux Pokémon toujours présents dans votre équipe.
C’est…la… Pokéfête
Outre ces nouveautés, on se réjouit également de ce que propose le menu du jeu, via l’écran tactile, qui est bien garni. Tout d’abord, nous avons le poké festival qui est le lieu des combats et des échanges entre les joueurs du monde entier. Mise à part ces fonctions essentielles, cette place propose différents stands que vous pouvez agencer à votre guise. Des quêtes basiques permettent d’augmenter votre rang (pour gagner de nouveaux stands à placer) mais aussi d’obtenir des pièces à dépenser dans ces fameux stands. Les tâches proposées deviennent vite rébarbatives, et même si certains stands sont sympathiques, on regrette un peu l’ancien système de Pokémon X et Y.
En revanche, le Poké loisir est un mode très réussi. En effet, la culpabilité que l’on ressent de laisser pourrir nos Pokémon dans des boîtes s’estompe un tant soit peu avec cet ajout. Il s’agit d’un autre archipel spécialement conçu pour votre surplus de Pokémon. Un côté gestion permet de créer de nouvelles îles et de les améliorer. De nombreuses activités sont proposées comme de l’exploration pour récupérer des trésors, de l’entrainement, ou encore de la culture de baies.
Même le scan de QR code se révèle attractif. En effet, il est possible d’effectuer des scans (vous pouvez en trouver facilement sur le net) pour répertorier des Pokémon dans votre MotismaDex. Au bout de dix scans, un Pokémon apparaît au hasard dans une zone donnée. C’est un peu la joie de la surprise à chaque fois. Pour ceux désirant plus d’interactivités avec leurs compagnons, la Poké Détente vous laisse chouchouter ces derniers en les caressant ou en les nourrissant de fèves. Dernière petite touche, inutile mais rappelant agréablement le célèbre Pokémon Snap, le Pokéscope qui nous laisse photographier des Pokémon dans des zones spécifiques puis de faire noter nos clichés pour gagner de nouvelles fonctionnalités sur l’appareil.
Les limites de la 3DS
Pokémon Soleil et Lune dispose de graphismes somptueux pour de la 3DS, c’est incontestable. Les décors sont plus détaillés, les personnages ont une dimension plus humaine et réaliste. D’ailleurs ces derniers sont également plus expressifs au niveau du visage et de la gestuelle. Il faut dire que les danses et autres mouvements dignes des meilleurs chorégraphies des Power Rangers sont légions. Les combats Pokémon sont aussi plus réalistes. Les attaques sont impressionnantes, surtout les capacités Z, et l’on peut même voir les dresseurs derrière leurs combattants. En revanche, techniquement, on sent que la 3DS pédale dans la semoule et montre clairement ses limites. Certains zooms pixelisés font tâches, mais ce sont les chutes de framerate en combat qui dérangent le plus.
On ne jugera pas le design des nouveaux Pokémon de ces opus d’autant plus que c’est une chose qui concerne les goûts de chacun. Par contre, la traduction française est toujours au top avec une adaptation de haute volée encore une fois. Le salon de coiffure « Salle à mèche », il fallait le trouver tout de même. Concernant les musiques, on est dans du correct, et la touche exotique de l’univers se ressent clairement à l’écoute.
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