Pokémon Unite permet aux fans de Pikachu et ses amis de patienter avec un peu plus d’action en attendant les deux aventures RPG prévues pour les prochains mois. Déjà disponible sur Switch et arrivant en septembre sur iOS et Android, ce free-to-play adopte le genre si particulier du MOBA. Voyons donc si le mariage est réussi dans ce test éclair.
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Pokémon Unite est donc à rapprocher de League of Legends ou de DOTA 2. On retrouve certains codes habituels du genre lors des affrontements entre deux équipes de cinq joueuses ou joueurs. On pense aux différents rôles, aux lanes, à la jungle. Bref, les habitués seront en terrain connus et pourront ressortir tout leur vocabulaire, même si forcément, TiMi Studios simplifie le tout pour tenter de plaire à un autre public.
Pas de sbires ou de tours mais des Pokémon sauvages à vaincre pour mettre leurs Pokéball dans les buts adverses. Les kills des autres joueurs ne sont qu’un bonus, ce sont vraiment les buts qui décident de l’équipe gagnante. Cela donne un côté très sport au tout. Pas d’économie, d’équipement à aller acheter en match mais de toute façon, avec des parties de 10 minutes, on n’a pas de temps à perdre en réflexions.
Et pour les personnes qui découvrent les MOBA, beaucoup d’entre elles se sentiront malheureusement perdues. Le jeu semble beaucoup intéressé par l’idée d’envoyer les gens peupler les serveurs qu’à leur expliquer le gameplay. On apprend donc plus par l’échec ou le contenu trouvé sur le net (D’ailleurs, n’hésitez pas à consulter notre guide Pokémon Unite, moins cher que gratuit).
Le Rang Maître des capacités
La Pokémon Company n’a pas trop pris de risques en allant chercher les développeurs d’Honor of Kings, le MOBA qui a le titre du jeu mobile générant le plus de revenus au monde, avec encore 277 millions de dollars le mois dernier. Ils savent ce qu’ils font et le gameplay du jeu est plutôt bon pour une formule qui se veut « casualisée ».
On retrouve 20 Pokémon jouables au lancement et on sent les efforts pour rendre chaque personnage agréable à jouer dans son propre style, tout en s’amusant avec la licence d’origine pour l’adapter aux MOBA. On apprécie par exemple la volonté d’avoir gardé le système d’évolution qui permet par exemple de commencer un match en Salamèche pour le finir en Dracaufeu. On aime aussi la volonté de reprendre les capacités du RPG.
Chaque personnage a une auto-attaque, deux techniques spéciales qui évoluent pendant la partie et selon nos choix, ainsi qu’une capacité ultime nommée pour l’occasion « Capacité Unite ». Et pour compléter le tout, le joueur choisit un item à activer pendant la partie qui peut être équipé sur n’importe quel Pokémon. Cela peut paraître peu mais avec une manette ou sur un écran de téléphone, c’est largement assez.
Are ya defeating Zapdos, Son ?
Pokémon Unite propose 5 types de personnages différents à faire tenir sur deux voies et une jungle. C’est là où la Méta paie un peu l’envie de proposer un jeu fun et flexible quitte à ne pas trop savoir comment organiser tout cela. On décide surtout de qui va où en fonction de qui va l’accompagner. Vu la courte durée des matchs et les options limitées, on tient simplement son but sans se poser trop de questions.
Impossible de parler Méta et stratégie sans évoquer Electhor, la terreur des fins de matchs. Le jeu propose quelques Pokémon sauvages comparables à des boss. Les vaincre rapporte beaucoup de points ainsi que d’autres avantages pour prendre le dessus sur l’équipe adverse. Durant les deux dernières minutes d’un match classique, les points sont doublés et l’oiseau légendaire électrique fait son apparition sur le terrain.
Seulement, il permet de marquer sans la phase de chargement habituelle et rapporte tellement de points que l’on peut remonter n’importe quelle situation. Cette tension finale intense tue un peu l’intérêt du reste de la partie, tout en risquant de nous lasser rapidement. Une petite erreur sur la fin après une partie parfaite et tout est ruiné et malheureusement, à la manette les petites erreurs ne sont pas rares.
Pour une fois, c’est vraiment la faute à la manette
Au final, le plus déconcertant dans Pokémon Unite, c’est la maniabilité. Les MOBA demandent une très grande précision qu’il n’est pas possible d’atteindre à la manette. Le jeu fait de son mieux pour nous aider et surtout nous proposer un maximum d’options pour trouver des réglages qui nous conviendront pas mais qui nous dérangeront moins.
Sur Switch, on se déplace avec le stick gauche et on vise avec le stick droit. En théorie c’est assez simple mais avec les assistances, cela se complique. Par exemple, on veut attaquer un ennemi en lui sautant dessus mais le jeu décide de nous envoyer à l’opposé à cause d’un Pokémon sauvage qui attendait par là en demandant rien à personne.
Et puisque l’on parle des soucis apportés par le fait de ne pas jouer sur PC, autant aborder la communication. Le travail d’équipe est l’aspect le plus important du genre, ce qui demande beaucoup de communication. Ce qui n’est pas possible ici entre l’absence de chat écrit (qui aurait été impraticable de toute façon), le vocal de la Switch qui passe par un téléphone et ce système de ping n’est pas vraiment un gain de temps.
1 v 1 Remoat Stadium
Pokémon Unite propose des matchs normaux ou classés qui se jouent sur une arène fixe en cinq contre cinq sur des parties de 10 minutes. Les amateurs des parties marathoniennes de MOBA fuient tandis que d’autres apprécieront cette durée permettant d’enchaîner les games. Mais le jeu ne se limite pas qu’à cela avec d’autres arènes aux principes un peu différents.
Il existe un mode Match rapide qui permet de varier un peu les plaisirs. Il existe une version 4 contre 4 du terrain habituel, une carte également en 4v4 avec un seul but dans chaque camp et une autre en 3v3 avec deux buts neutres au centre. On ne choisit pas l’arène, il n’y en a qu’une seule disponible par jour avec une rotation qui s’effectue à 2h du matin pour passer à la suivante.
Transition parfaite pour parler des quêtes quotidiennes. Le jeu propose des dailies classiques, des missions journalières, hebdomadaires et saisonnières pour le Battle Pass ainsi que différents objectifs d’évènements ponctuels. Jouer rapporte aussi de l’énergie à utiliser dans une sorte de gacha qui vous donnera principalement des chaussettes pour votre avatar. Bref, il y a régulièrement de quoi faire.
Le prix de la guerre
Qui dit free-to-play dit microtransactions et Pokémon Unite nous ressort tous les grands classiques. La monnaie que l’on peut acheter avec de l’argent réel est la gemme Aeos. Oui, plusieurs éléments ne peuvent être obtenus que contre des gemmes et non, le jeu n’en donne jamais. C’est principalement du cosmétique mais on reste souvent dans l’abus comme pour un certain costume de M. Mime disponible pour une vingtaine d’euros.
Il est encore un peu trop tôt pour savoir si on a affaire à un pay-to-win. Il est possible d’améliorer ses objets à tenir grâce à des Item Enhancer qui s’obtiennent avec des Tickets Aeos. Et évidemment, lorsque l’on n’a pas assez de tickets, le jeu propose d’utiliser des gemmes à la place. Mais on peut aussi par exemple en recevoir beaucoup plus dans la version payante du Battle Pass.
On suppose qu’il est possible de farmer pour avoir assez pour optimiser au moins un personnage mais dans un jeu qui nous oblige souvent à changer, celles et ceux qui peuvent optimiser plus de personnages seront forcément avantagés. La question est donc de savoir si cela peut avoir un impact sur les résultats des matchs ou non.
Pokémon Unite est un jeu de type Lag
Passons au plus gros problème de Pokémon Unite : sa technique. Le jeu est une réelle catastrophe à ce niveau-là. Les menus laguent horriblement, l’écran de sélection des personnages est à la limite du praticable et en jeu, cela ne s’améliore pas. Il n’est pas rare de voir l’image se figer quelques secondes parce que plusieurs Pokémon ont lancé leur attaque ultime en même temps.
On attend de voir l’état des versions mobiles en septembre pour savoir si le problème est général ou si c’est juste l’équipe habituée aux téléphones qui n’a pas su optimiser son jeu sur consoles. Mais il n’est pas normal d’avoir un tel résultat sur Switch même dockée. C’est tout aussi gênant que le manque de communication avec son équipe ou l’imprécision des contrôles.
On espère beaucoup des mises à jour pour corriger cela, tout comme les très nombreux bugs. Fermetures du jeu intempestives, écran de sélection qui ne laisse pas choisir son personnage, IA qui ne remplace pas toujours les joueurs victimes de déconnexions. On espère que tout cela sera réparé avant l’arrivée de la traduction française, autre point que l’on se devait de citer, cet automne.
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