Quand on pense au billard, on a tout de suite l’image d’un bar new-yorkais enfumé par les cigarettes avec un type en gilet qui nous vient en tête. Quand on voit la tronche de Pool Panic, on peut donc légitimement être pris un peu au dépourvu. Il faut dire que ce n’est pas tout à fait ce à quoi on s’attend quand on lance un jeu de billard, d’autant plus que celui-ci est avant tout un jeu d’aventures.
Balls of steel
Dans Pool Panic on incarne une bille blanche (gardez bien en tête qu’on est sur du billard hein) accompagnée par sa queue de billard. On déplace la boule blanche avec le stick gauche, et on vise avec le stick droit. Un bouton pour taper fort et un pour taper plus doucement, et c’est à peu près tout. On se retrouve immédiatement propulsé sur une vaste carte du monde où sont disséminés les différents niveaux. Tout de suite la direction artistique fait son effet. Le jeu est très coloré, un peu malsain, et fourmille de petits détails visuels avec une bonne dose d’humour. Que l’on apprécie le style très particulier (qui semble tout droit sorti de Désaxé sur Cartoon Network) ou non, difficile de ne pas tirer son chapeau à la partie artistique du titre. Le jeu assume à 200 % son identité visuelle et la soutient par une bande-son atypique. Les mélodies sont dissonantes, toutes portées par des synthés à tout faire (percussion, basse, accompagnement) et un ton aussi absurde que le reste du jeu.
Appréciable dans une certaine mesure, elle devient assez agaçante lorsqu’elle est couplée aux incessants effets sonores. Tout ce qui est à l’écran est une excuse pour faire du bruit si bien que le titre est par instants assourdissant. La musique devient particulièrement difficile à supporter, les cris et bruitages grotesques participent à l’agacement général que peut provoquer le jeu. Heureusement il s’en sort grâce à un humour de situation souvent bien senti qui permet de maintenir le joueur en éveil et l’incite à avancer. Ceci étant, si rien que les captures d’écrans vous repoussent déjà, aucune chance pour que vous puissiez passer un bon moment avec Pool Panic.
Queutard fou
Chaque niveau de Pool Panic consiste donc à mettre des billes dans des trous, oui, toujours comme au billard. Si les premiers niveaux sont relativement proches de l’idée que l’on se fait du sport, le titre dérive rapidement et mélange les genres. Sur la grosse centaines de niveaux accessibles, on passe de niveau axé puzzle à des séquences de beat them up, de combats de boss à de la dextérité pure et dure. Il faut reconnaître que Pool Panic se renouvelle avec beaucoup d’imagination d’une séquence à l’autre, et c’est sans citer les nombreux défis disponibles ici et là. On a même du mini-golf !
Toujours portés par leur humour absurde, les niveaux restent fatalement assez inégaux. Quelques bonnes idées de puzzles laissent souvent place à une certaine fainéantise dans les niveaux plus traditionnels où l’on se contente de bourrer à tout va. Le bestiaire est quant à lui exploité au maximum pour proposer probablement toutes les situations imaginables avec ce qui est sorti de la tête des développeurs. On a des billes effrayées qui se cachent à la moindre occasion, des têtes de mule qui vous attrapent pour vous balancer, des danseuses qui vous esquivent sans efforts ou encore des pêcheurs qui vont récupérer les billes que vous avez déjà envoyées dans les trous. Des cibles souvent rigolotes à découvrir, mais rapidement pénibles à gérer.
Cette inventivité permet de garder le cap tout au long de l’aventure alors qu’on se demande ce que les développeurs ont bien pu inventer pour les prochains niveaux. Car s’il fallait compter sur le gameplay, cela se serait avéré bien plus compliqué. En plus d’être fatiguant par son ambiance sonore, Pool Panic est incroyablement frustrant à prendre en main. Le titre est beaucoup trop brouillon et confus, bien trop imprécis pour ce qu’il espère des joueurs. Il est souvent nécessaire de réagir très rapidement et avec précision pour achever certaines cibles, mais malheureusement entre les déplacements glissants de notre personnage, la visée et la vision approximative du terrain et le temps de récupération entre chaque coup, c’est l’enfer. D’autant plus que le jeu n’est pas facile. Il nous submerge assez régulièrement d’ennemis ou nous embarque dans des casse-têtes particulièrement tordus. Finalement, sa faible durée de vie (4 heures grand maximum) en devient presque une bénédiction tant on frôle la folie une fois arrivé au bout.
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