Si les jeux qui vous demandent de gérer une ferme sont légion ces derniers temps (on dit coucou au Nintendo Direct de septembre 2022), tous les projets s’inspirant des Harvest Moon ou de Stardew Valley n’empruntent pas cette voie. C’est le cas de Potion Permit, qui lorgne du côté de Trauma Center afin de tirer son épingle du jeu. Ou en tout cas d’essayer…
Conditions de test : review réalisée sur Nintendo Switch, principalement sur téléviseur. Environ 12 heures de jeu au compteur, de quoi largement éprouver la boucle de gameplay.
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Potion Permit vous fait incarner un ou une apothicaire (personnalisable) de la Capitale qui doit se rendre dans une petite ville voisine pour venir en aide au maire. En effet, la fille de ce dernier, Rue, souffre d’un mal inconnu et son état se dégrade de jour en jour. Vous voilà donc envoyé sur place afin de trouver un remède.
Cet objectif se règle extrêmement rapidement et sert uniquement de prétexte puisque, suite au traitement de la jeune femme, le maire vous demandera de rester sur place afin de soigner les locaux, ce qui constituera une mission à long terme. Problème : un apothicaire a autrefois causé bien des soucis en ville et les habitants se montrent particulièrement suspicieux à votre égard. À vous de gagner leur confiance tout en accomplissant votre mission.
Attend, pause, y a plus d’potion
Potion Permit est un jeu d’aventure s’inspirant largement de titres tels que Atelier Ryza (pour ne citer que cet épisode) ou Trauma Center, mais surtout de Stardew Valley. On y trouve ainsi des éléments de création de potions rappelant le premier, tandis que les soins des patients nous offrent des réminiscences du second. Enfin, le troisième est évident lorsqu’on constate qu’il nous est demandé de vivre au sein d’une communauté dont les membres peuvent devenir amis ou amants si on les fréquente suffisamment.
Sur le papier, le mélange est alléchant (à la manière des combinaisons orchestrées par un certain Ooblets) mais fonctionne finalement peu ou en tout cas pas longtemps puisqu’on constate rapidement une absence de maîtrise ou peut-être une ambition trop grande pour le studio indépendant.
Tout d’abord, la récolte de matériaux nécessaires à votre ouvrage est relativement monotone. Les différentes zones offrant l’accès à plus d’objets (et donc plus de variétés) sont très longues à débloquer et ajoutent du contenu au compte-gouttes en plus de ne pas être très trépidantes, la faute à un système de combat des plus basiques qui manque en plus de punch.
À côté de cela, la création de potions vous demande d’utiliser les matériaux récoltés en les plaçant dans votre chaudron. Concrètement, chaque objet possède une forme à la Tetris et il faut compléter des puzzles qui demandent de remplir toutes les cases avec une contrainte de nombre et d’éléments (certaines potions ne peuvent pas être fabriquées à partir d’un objet de type feu par exemple).
Le système n’est pas inintéressant mais on tourne très rapidement en rond (il n’y a finalement pas tant de potions que ça) et surtout on n’y trouve aucune profondeur. Il aurait par exemple pu être passionnant d’ajouter des éléments directement tirés d’Atelier Ryza comme la qualité des objets et donc des potions fabriquées.
De la même façon, la gestion des patients se résume à déplacer un curseur sur un schéma pour trouver quelle partie du corps est en mauvais état, puis à effectuer le diagnostic via des mini-jeux sans intérêt (appuyer sur des touches dans un certain ordre, retenir une séquence à reproduire…).
Une ambiance reposante mais des relations superficielles
Il est temps de se pencher plus en détails sur l’aspect tranche de vie du titre, très proche de celui de Stardew Valley. Au sein de la communauté, vous serez amenés à rencontrer une vingtaine de PNJ, chacun ayant un look, une personnalité et un emploi du temps qui lui est propre.
Si l’on passe aisément un bon moment lors de la découverte d’un nouvel événement lié à tel ou tel personnage, la progression reste extrêmement superficielle, là où un Stardew Valley nous investi plus dans les relations. Cela vient, selon nous, de plusieurs petites choses que nous allons détailler.
Le premier point, c’est l’absence de portrait pour les personnages. Cela peut sembler anecdotique, mais mettre un visage clair avec différentes expressions selon la situation rend directement les habitants plus attachants. Deuxièmement : on ne doit pas découvrir ce que chacun et chacune aime ou non ici. Il n’existe en effet qu’un seul objet permettant de monter l’affinité et qui s’obtient toujours de la même façon (soigner quelqu’un). L’absence de choix de dialogues est aussi dommage.
Il faut aussi souligner la taille de la ville. Très vaste par rapport à son modèle, le revers de la médaille est qu’elle semble extrêmement vide. On ne croise que rarement les PNJ dans les rues ce qui laisse un sentiment de solitude assez particulier.
Clôturons en citant la myriade de bugs que contient le soft, du moins lors de ce lancement. Entre les scripts qui ne se déclenchent pas, les points de téléportation qui se désactivent, les micro-freeze et j’en passe, l’expérience est loin d’être optimale.
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