Annoncé il y a plus d’un an lors d’un State of Play de Sony et en développement depuis presque 3 ans, Predator: Hunting Grounds est enfin disponible sur PC et PS4 depuis le 24 avril dernier. On rappelle que le titre est d’ailleurs développé par Illfonic, le studio derrière Friday the 13h: The Game, qui s’était révélé correct. Au passage, le studio jouit d’un partenariat entre Sony et 20th Century Fox pour ce titre.
Les développeurs continuent donc sur leur lancée en proposant une nouvelle adaptation vidéoludique d’une licence cinématographique culte des années 80. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le résultat final du soft est décevant, ce qui est logique vu la dernière impression que nous avait laissé le titre dans son week end d’essai.
Conditions de test : Nous avons joué à Predator: Hunting Grounds un peu plus de 15 heures, et nous sommes allés jusqu’au niveau 42. Cela nous a permis de pratiquement tout débloquer sur le Commando comme le Predator, à l’exception d’une classe sur le Predator, et de quelques armes sur le côté commando. Le titre a été testé sur PS4 Pro.
Sommaire
ToggleUn contenu qui fait peur…
La première chose qui a le don d’effrayer, c’est le contenu que propose Predator: Hunting Grounds à sa sortie. Le titre d’Illfonic n’a visiblement pas appris de ses erreurs et ose sortir un jeu dénué de mode offline. Résultat des courses, le soft est jouable uniquement en multijoueur en ligne et étant donné qu’il est très difficile de trouver une partie – nous y reviendrons plus tard -, il y aura de quoi être enragé au premier abord.
Bien entendu ce n’est pas tout, car en sus de ne pas avoir au moins un mode solo pour se faire la main, Predator: Hunting Grounds est aussi clairement radin au niveau des maps proposées. Seulement trois pauvres cartes sont disponibles à sa sortie – déraillement, prolifération et marigot -, et sont qui plus est ridiculement petites. En plus elles se ressemblent quasiment toutes, et vous aurez largement le temps de les connaître par cœur à force de les faire.
Autant dire que le contenu n’a rien de reluisant et de gratifiant qu’on se le dise. Cela dit, la seule véritable satisfaction sera à la limite l’aspect personnalisation purement cosmétique sur le predator comme le commando. Et encore, cette partie-là ne sera guère intéressante, car elle n’aura aucun impact sur le gameplay. Une chose en somme inutile, et on se consolera comme on peut avec les diverses classes du côté Predator comme commando.
En clair, Illfonic ne semble pas avoir réellement pris le temps de peaufiner son bébé en le gavant de contenu à sa sortie. Il y a fort à parier que le jeu risque d’être vite déserté s’il n’y a pas du nouveau contenu très vite. Car pour le moment et vu son prix de 39,99 €, il y a de quoi se poser la question sur le rapport qualité/prix, qui reste pour le moins honteux. Un mode solo n’aurait vraiment pas été de trop vu la pauvreté scandaleuse de son contenu.
Une partie commando trop classique et peu excitante
On arrive maintenant au gameplay en commençant d’abord par la partie commando. Cette dernière n’invente rien, et nous plonge dans du FPS traditionnel à base d’objectifs à remplir, tout en vous battant contre l’IA ainsi que le Predator qui rode forcément dans le coin. Vous pourrez aussi récolter lors de votre partie du Veritanium, soit la monnaie virtuelle du jeu donnant la possibilité d’acheter uniquement des éléments de personnalisation cosmétiques pour le commando et le Predator.
En soi, l’aspect commando est jouable à première vue, nerveux même, mais on se rend vite compte des défauts. Effectivement, le feeling général entre les déplacements et les armes est indéniablement vieillot par rapport à ce qui se fait actuellement sur le marché. Les pétoires manquent aussi sévèrement d’impact, et on reprochera également une IA totalement débile voire inexistante. Celle-ci vous foncera dessus sans réfléchir et fera donc office de figurant tant la difficulté est inexistante de ce côté-là.
Vous l’aurez compris, le gameplay du commando est rigide, archaïque, et doté d’objectifs à remplir particulièrement monotones. Principalement, et même si les objectifs diffèrent à chaque nouvelle partie, les diverses missions seront en général de détruire ou protéger tels objets, de récupérer des renseignements importants voire tuer une cible en particulier. Autant dire que les objectifs ne sont clairement pas inspirés et ni originaux du début à la fin, avec une construction pas si excitante que ça en définitive.
Du coup, la répétitivité se fera rapidement ressentir au fil des parties. Pour le reste, on notera au moins différentes classes à débloquer au fur et à mesure pour nos commandos entre assaut, éclaireur, soutien et ranger. Chacune de ces classes auront au moins une certaine complémentarité entre le Ranger qui peut se camoufler plus longtemps en se mettant de la boue pour ne pas se faire repérer par le Predator, ou encore l’éclaireur qui peut faire plus de dégâts en arme secondaire et changer de pétoire plus rapidement.
Ce sera néanmoins l’une des satisfactions de cette phase commando, qui est donc la complémentarité entre les classes, même si elle est quand même sommaire. A part ça, pas sûr que vous vous amuserez bien longtemps avec le commando vu la faiblesse alarmante de l’IA qui n’apporte aucun challenge, et qui ne permet pas au Predator de profiter de la situation pour attaquer. Bref, le lot de consolation résidera dans les différentes manières pour les commandos de gagner la partie entre autodétruire le Predator, ramener sa dépouille ou s’extraire en hélicoptère.
Le Predator pas en forme, et avec un équilibrage discutable
La grosse attente de ce Predator: Hunting Grounds, c’était tout simplement d’incarner ce bon vieil assassin furtif d’origine extraterrestre qu’est le Predator. Pour cette séquence de gameplay évidemment, le Predator adopte là une vue totalement TPS à l’instar du commando. Son objectif pour remporter la victoire est simple : vous devez tout simplement tuer tous les commandos. Et en premier lieu, force est de constater que jouer le Predator est fun, dynamique, se manie plutôt bien, et offre des animations convaincantes.
Qui plus est, le bougre aura bien entendu tout son arsenal extraterrestre de haute technologie apparue dans le film. Entre ses lames acérées, sa lance de chasse, son pistolet et mythique canon plasma ou encore son lance-filet, le Predator a de quoi se défendre. Il faut bien avouer que toutes ses pétoires sont un pur bonheur à utiliser, comme le camouflage optique ainsi que la vision thermique culte du Predator, qui lui permet de repérer la chaleur humaine et même d’utiliser son scanner pour lui indiquer où se trouve ses proies.
Egalement, notre chasseur high tech pourra aussi grimper dans les arbres, pour un gameplay plus vertical et plaisant. Cela lui permet d’avoir une vue plus globale et pourrait lui donner un avantage sur les commandos, ce qui n’est hélas pas le cas. A plusieurs reprises, et rien qu’en approchant les commandos, vous vous ferez instantanément réparer pour un rien avec le marquage de ceux-ci et ce, même avec votre camouflage optique.
Si attaquer à distance reste toutefois possible, vous vous résignerez finalement à attaquer au corps-à-corps, où la précision est totalement obsolète et dont les combats au corps-à-corps ressemblent vite à du grand n’importe quoi. Les différents bonds que peut effectuer le Predator seront rapidement pourris par des bugs de collisions sur le décor qui vous empêche parfois de vous enfuir correctement, sans compter les armes des commandos qui font des dégâts considérables sur le Predator, qui est pourtant censé être un minimum résistant.
Vous l’aurez compris, le gameplay de Predator devient assez vite cassé et imprécis par l’avantage considérable que les commandos prennent à chaque partie. D’ailleurs, on reste de marbre sur le système de réapparition des commandos qui biaise totalement la partie. Via des missions de renforts à atteindre et accomplir, vous pouvez faire réapparaître vos coéquipiers décédés. Hélas, cela devient vite n’importe quoi car cela redonne un avantage aux commandos, qui disposent à nouveau de TOUT leurs équipements au complet, et avec TOUTES leurs munitions.
En clair, en cohésion d’équipe ou non, l’équilibrage des parties tourne trop souvent à l’avantage des commandos. En clair, nous avons rarement vu le Predator gagner haut la main une partie. C’est un problème à régler au plus vite, et on sent que les développeurs auraient dû prendre quelques mois de plus pour peaufiner ce point. Du coup, la puissance du Predator ne se ressent guère. Là où le gameplay du Predator consiste normalement à prendre son temps pour chasser sa proie, les développeurs ont fait tout le contraire en pressant le joueur Predator à agir vite.
Cela dit, lePpredator s’offre trois différentes classes contre quatre pour le commando. Vous aurez chasseur, éclaireur, et berserker. Les différences entre les trois seront respectivement la polyvalence, la distance, et le frontal. Cela permet de varier le style de jeu certes, mais beaucoup de joueurs prendront certainement le berserker qui une fois débloqué a un certain niveau, qui est le plus résistant des trois. C’est à partir de ce moment-là que l’on voit que le système de jeu du Predator est tout cassé, et montre une fois de plus l’avantage indiscutable des commandos.
Un système de progression cohérent mais manquant de profondeur
Si nous avions déjà évoqué les classes, il faut savoir que le système de progression global de Predator: Hunting Grounds n’est pas si vilain. A chaque fin de partie vous récoltez de l’expérience qui fera monter votre niveau global.
A chaque niveau, vous débloquerez de nouvelles armes pour le commando ou Predator ainsi que divers équipements persos. Tout ceci vous permet par exemple d’avoir un avant-goût de certaines armes ou classes avant de les débloquer définitivement un peu plus loin dans le titre. De plus, vous pouvez également monter les pétoires de vos commandos en niveau, et les personnaliser au niveau de la mire ou le chargeur en l’occurrence.
Des atouts seront aussi de la partie en commandos comment en Predator, afin de leur donner quelques avantages non négligeables. Par exemple, le Predator pourra prendre moins de dégâts dans les arbres si vous lui assigner un certain atout, tandis qu’une commando pourra commencer la mission avec un peu plus de munitions sur lui. Il faut noter que certains atouts ne semblent pas tellement super actifs, surtout pour le Predator où la différence en partie ne se voit parfois pas du tout sur certains atouts.
En globalité, le système de progression à base de déverrouillages d’armes, d’atouts et de classes est relativement classique. D’ailleurs, et même si la progression tient à la route, on aurait aimé que cet aspect-là soit plus poussé. Effectivement, nous avons remarqué qu’il n’y a à aucun moment un quelconque arbre de compétences pour les classes, voire de quoi améliorer les stats des armes du Predator ou du commando. Il y aura donc de quoi ruminer par la trop grande simplicité de la progression, qui aurait méritée beaucoup mieux.
Une optimisation très en dessous, comme le matchmaking
Avant d’aborder le matchmaking, Predator: Hunting Grounds est indigne de la PS4 techniquement. Que ce soit dans les textures absolument hideuses comme le rendu des modèles 3D et des animations, il n’y que peu de choses à sauver sur ce titre, à mi chemin entre la PS3 et PS4. Ce qui est malheureusement insuffisant alors que la PS4 est en fin de vie on le rappelle. L’aliasing et le clipping sont également présents, et on comptera également quelques lourdes chutes de framerate même sur PS4 pro. En plus, les effets de lumière ne sont pas top non plus.
Clairement, l’optimisation est trop inégale et aléatoire même si le jeu est cependant tout à fait jouable. Comme lot de consolation, nous pourrons au moins louer la fidélité inébranlable à la franchise Predator en matière de direction purement artistique. Que ce soit dans la bande sonore, les bruitages voire le chara design du Predator, tout est très fidèle, agréable et plaira aux fans hardcore de la franchise. Ce sera au moins ça pris en somme, car le matchmaking n’est pas transcendant.
En effet, la partie matchmaking est désastreuse. Malgré l’apparition d’une mise à jour, Predator: Hunting Grounds s’offre un matchmaking qui met un temps monstre à trouver une partie, surtout en Predator. En choisissant sans préférence ou commando, le jeu peut rapidement trouver une partie, mais peu aussi parfois mettre un peu de temps avant de vous placer sur une partie. On espère vraiment que tout ceci sera réglé prochainement via un autre patch ou avec l’augmentation des serveurs, sous peine de subir le courroux des joueurs sur ce point.
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