Présente depuis les toutes premières itérations de la légendaire licence Super Mario Bros. signée Nintendo, la Princesse Peach n’aura porté (la plupart du temps) qu’uniquement le rôle de la princesse en danger qu’il faudra sauver d’un terrible ennemi. Aperçue sous un tout nouveau jour plutôt badass dans l’adaptation cinématographique et ses 1,3 milliard de dollars sortie en 2023, Peach n’a été qu’à de rares occasions plus qu’un simple personnage jouable comme dans Mario Kart ou dans Mario Party par exemple.
Mais aujourd’hui, la belle blonde à la robe rosée devient le centre de l’attention dans Princess Peach: Showtime ! à sortir ce 22 mars exclusivement sur Nintendo Switch. Prête à assister à de magnifiques représentations théâtrales au Théâtre de l’Etincelle, la Princesse accompagnée de quelques Toads va vite déchanter et devenir malgré elle le premier rôle d’une aventure décapante.
Conditions de test : Nous avons passé près de 10h sur le titre, le temps nécessaire pour terminer l’histoire et ratisser le plus large possible le contenu annexe et même plus, le tout sur Nintendo Switch, principalement en mode docké.
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ToggleLe Coup de cœur
Au commencement de Princess Peach: Showtime !, vous suivrez donc l’arrivée de la belle princesse au sein du Théâtre de l’Etincelle dans lequel doivent se tenir plusieurs représentations d’Etincellistes de renom. Mais c’était sans compter sur la présence de la vile Syrah venue pour dérober la puissance des Etincelles. Pour cela, elle ferme le Théâtre et éjecte tout le public sauf… Peach. En vraie aventurière, la jeune femme va se retrousser les manches et affronter de nombreux tableaux théâtraux pour rassembler suffisamment de Gemmes d’Etincelles, libérer les Etincellistes et rendre au Théâtre ses lettres de noblesse.
Avec une succession d’une quarantaine de pièces principales, réparties en 6 étages au sein du Théâtre, l’aventure vous permettra d’endosser pas moins de 10 tenues principales pour votre Princesse, changeant parfois du tout au tout et drastiquement de sa tenue habituelle. Comptez environ 6h pour terminer l’aventure en ligne droite et plus si affinité pour tout obtenir. Comme aperçu dans les différents trailers du jeu, vous devrez tantôt revêtir une tenue de Sirène, d’Epéiste, de Voleuse ou de Ninja, mais aussi de Super-Héroïne, de Kung-Fu, en passant par des tableaux au sein d’un Western mouvementé, d’une Pâtisserie maudite, ou encore de véritables enquêtes de Détective ou de loopings endiablés dans la peau d’une Patineuse émérite. D’autant plus que l’aventure théâtrale vous réserve plusieurs surprises au niveau des tenues rencontrées, portées ou débloquées dans l’enchainement de l’histoire.
Chacune de ces tenues comportant deux niveaux principaux et un dernier pour libérer l’Etincelliste star du spectacle en question, vous aurez à loisir d’explorer chacune de ces pièces avec une optique de variété de gameplay plutôt enivrante… peut-être même un peu trop. En effet, les niveaux étant relativement courts, vous ne profiterez jamais vraiment longtemps de votre nouvelle tenue avant d’enchaîner avec une suivante etc., avec en prime une inconstance (sûrement subjective) dans la valeur ajoutée de certaines tenues. Nous aurions plutôt préféré un peu moins de tenues, mais davantage de contexte, de situations variées voire même de mélanges de tenues au sein d’un même spectacle, tandis que nous rêvions d’un niveau final vous demandant d’enchaîner toutes les tenues à la suite pour vous en sortir… mais cela est peine perdue, l’ensemble demeurant très classique, très scolaire, sans changement de rythme notable durant toute l’aventure qui frôle du coup la répétitivité.
Effectivement, comme dans toute production touchant de près ou de loin à l’univers de Mario, le scénario de ce Princess Peach: Showtime ! ne brille pas par sa loquacité. Assez avare en mise en contexte et préférant vous faire enchaîner les niveaux pour progresser dans l’aventure qui vous attend, nous avons trouvé dommage le fait que les développeurs ne prennent pas plus de temps pour poser leurs protagonistes, envisager une quelconque introspection de la star d’un jour, afin d’étoffer un personnage trop longtemps resté au second plan, et qui heureusement, brille de mille feux par la pluralité de son approche et la maîtrise de sa boucle de gameplay.
Le Coup de maître
Depuis ces dernières décennies, Nintendo n’a plus rien à prouver en ce qui concerne la force des expériences qu’il nous propose à chacune de ses productions. Des mécaniques solides, simples à comprendre et à reproduire (la plupart du temps), au sein de décors colorés, musicalement à la pointe et bien que techniquement perfectibles selon les productions, quasiment irréprochables au niveau des bugs et de la stabilité des jeux (on en reparle plus tard).
On pourrait dire que Nintendo « sévit » encore ici grâce à l’arrivée de Princess Peach: Showtime ! en proposant pléthore de situations différentes, toutes avec leur gameplay propre et une fois de plus parfaitement adapté à la Nintendo Switch. En simplifiant au maximum l’approche de chacune des tenues (et en proposant de discrets tutoriels pour pousser les contrôles un peu plus loin), Nintendo permet une certaine maîtrise de chacune d’entre elles assez rapidement, bien qu’obtenir toutes les Gemmes d’Etincelles pourrait vous demander plusieurs passages. Grâce à l’utilisation de seulement trois touches et un joystick, le jeu est toujours plus accessible au plus grand nombre et on ne peut que féliciter cette approche pérenne de la firme de Kyoto.
Les Gemmes d’Etincelles dont nous vous parlions représentent l’avancée dans les niveaux. Elles vous seront offertes à de multiples reprises, après une action précise, ou seront cachées, et vous permettront de débloquer l’accès aux boss (un par étage du Théâtre), débloquant l’accès au niveau suivant du bâtiment jusqu’au dernier étage. Ces gemmes vous permettront aussi d’acheter de nouvelles robes (ou variantes de robes) allant de la plus simple à la plus élaborée, que nous vous laisserons le soin d’admirer, grâce à la présence d’une boutique au rez-de-chaussée du Théâtre, tenue par un certain Ruben mettant à disposition des éléments cosmétiques pour votre chère alliée Stella.
Stella, cette petite étoile, gardienne des lieux et votre alliée durant tous les niveaux, vous permettra d’obtenir les différents pouvoirs de l’étincelle et d’utiliser le ruban de vos robes comme une véritable arme en tournoyant sur vous-même, éliminant ainsi les ennemis ou réveillant les Théâtrins en leur donnant du courage. Un saut et une commande de gâchette pour ouvrir des passages cachés complètent un gameplay simpliste, mais diablement efficace, sans fioriture et facilement maitrisable pour le plus grand bonheur de tous et sûrement des plus jeunes, principale cible ici rappelons-le. À noter par ailleurs la non utilisation du gyroscope de l’appareil ici.
Là où Nintendo a bien joué et provoque une originalité dans le traitement de sa nouvelle production, c’est en mêlant l’aspect vidéoludique à l’aspect théâtral. Applaudissements mimant ceux d’un public en délire, multiples décors en carton, levers de rideau, jeux de projecteurs, mouvements de scène, ficelles pour faire tenir certains personnages comme des marionnettes etc., tous ces éléments marchent formidablement bien ensemble et parviennent à convaincre que nous nous trouvons bien devant une succession de saynètes théâtrales mettant en lumière et en image de multiples personnages sur scène mais aussi dans les couloirs du Théâtre.
Car au rez-de-chaussée également, vous trouverez un autre personnage, Foton, vous permettant de marquer vos réussites au sein d’un carnet, à chaque fois que vous récolterez toutes les Gemmes d’Etincelles d’un niveau pour un total de plus de 240 dans le jeu complet. Ce dernier point nous permet d’aborder la rejouabilité du jeu, qui demeure assez importante si l’on souhaite obtenir toutes les Gemmes d’Etincelles, toutes les robes et tous les rubans, même si l’intérêt ludique et lié au scénario s’en retrouvera ainsi réduit malgré un contenu post-game satisfaisant dont nous vous tairons tout pour préserver la surprise.
Notez toutefois que l’aventure sera globalement très aisée, et que Princess Peach: Showtime ! se place plus que jamais dans la cour des jeux pour jeune public, sentiment renforcé par la présence d’un employé vous proposant (gratuitement) de vous munir d’une « amulette cœur » rajoutant trois cœurs à votre barre de vie; barre de vie qui une fois vidée, vous demandera de recommencer la portion en cours contre 10 pièces seulement, ce qui n’engendrera jamais vraiment de game over.
Pour compléter les niveaux classiques, les niveaux de boss et les libérations d’Etincellistes, vous pourrez aussi prendre part aux Répétitions, sortes de niveaux dans les niveaux, permettant, une fois par étage, de rejouer avec une tenue spécifique (western, voleuse ou super-héroïne par exemple) dans l’optique de réaliser une action concrète (ramasser le plus de joyaux en volant, éliminer le plus d’ennemis etc.), sans jamais vous faire toucher, pour gagner des récompenses supplémentaires. Ces niveaux, de difficulté un peu plus relevée, tout en étant parfaitement optionnels, donneront un peu plus de challenge, même si l’on aurait apprécié des niveaux de difficulté dans les scènes classiques également.
Le Coup fourré
Si l’on prend l’intégralité des niveaux que l’on peut rencontrer dans le jeu, on remarquera une certaine répétition dans leur structure. Non pas cela soit gênant pour aider les plus jeunes à comprendre où ils vont quand ils lancent un niveau, mais il est vrai que cela viendra renforcer le sentiment de répétitivité exprimé plus haut. En découvrant le problème du monde dans lequel elle se trouve, Peach va partir à la recherche de l’Etincelle de la tenue nécessaire, puis passer par plusieurs tableaux, éliminer des ennemis, récolter des pièces, trouver des zones cachées (repérables grâce à un jeu de projecteurs malin), et enfin battre un boss. Au bout de quatre niveaux terminés par étage, Peach débloquera l’accès à un boss demandant d’être touché trois fois pour être éliminé etc.
Une structure bien connue des jeux Nintendo (et pas que d’ailleurs) mais qui est ici renforcée par la présence de niveaux inspirés d’anciennes productions de l’éditeur nippon, nous faisant un petit peu sentir le réchauffé. Prenons l’exemple des niveaux avec Peach Pâtissière, qui nous ont demandé entre autres de décorer des gâteaux afin de ressembler le plus possible à un exemple affiché, et qui nous ont fait penser dans l’esprit à un certain Kirby’s Dream Buffet ou tout autre party-game du genre. Tout comme les niveaux où nous menions l’enquête dans la peau de Peach Détective et qui pourraient être rapprochés de productions comme Détective Pikachu. Une sorte de pot-pourri de productions existantes, réorchestrées admirablement pour l’occasion certes, mais qui peinent à engendrer l’adhésion à chaque instant.
Dernier point, et non des moindres, l’aspect technique de Princess Peach: Showtime ! Bien que le jeu ne semble pas se saisir de l’intégralité des ressources de la console comparativement à un The Legend of Zelda: Tears of the Kingdom par exemple, nous nous sommes heurtés à de multiples ralentissements, notamment lors du premier boss, ainsi que dans chacun des temps de chargement, transformant les magnifiques animations en séquences faisant tâches au sein de ce genre de production. Une sensation que nous n’avons pu éprouver que rarement chez Nintendo, qui nous a plutôt habitués à des jeux solides techniquement et sans trop de bugs (si l’on met de côté les productions de The Pokemon Company bien entendu). Ces errances techniques ayant été repérées sur une version de pré-lancement, nous ne pouvons exclure le déploiement d’un patch day-one venant corriger ces écueils.
On regrettera également la présence de strictement la même animation pour chacune des transformations de notre princesse préférée, là où on aurait apprécié des variantes et autres mises en scène, bien que chacune des tenues ait sa propre cinématique introductive. Mentionnons également la possibilité, parfois, de ne pas parvenir à lire aisément quelle zone peut être visitée davantage ou par quel endroit passer, la faute à une lecture de la profondeur un tantinet capricieuse dans certains niveaux. Cela pourrait passer pour du chipotage, mais nous avons clairement un ressenti global d’un polissage moins abouti que d’habitude et il nous fallait donc le signaler.
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