En attendant Disgaea 6, Nippon Ichi nous livre notre dose avec la compilation Prinny 1.2 : Exploded and Reloaded qui regroupe les deux spin-off action-plateforme sortis à l’époque sur PSP. Ils se démarquaient à l’époque par leur côté rétro et leur difficulté ridicule. Ovni à l’époque, il faut désormais voir comment ils s’en sortent face aux hordes de jeux indés sortis depuis.
Conditions de test : Nous avons passé environ 5 heures sur Switch classique, en mode portable comme en docké. Cette critique est dédiée aux centaines de Prinnies tombés au combat pour l’élaboration de ce test.
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TogglePas de doute, ça reste Disgaea dans la forme
On ne va pas se mentir, pour beaucoup le principal intérêt des jeux Prinny, c’est de retrouver l’univers Disgaea dans un autre contexte. Et bonne nouvelle, l’humour déjanté reste bien présent même si forcément, un jeu à la Ghosts ‘n Goblins se prête moins à de nombreux dialogues. Comme l’indique le titre, on y incarne des Prinnies, les souffres-douleurs de cet univers. Et on dit bien « des » car on part avec 1000 Prinnies qui représentent nos vies totales.
Dans le 1, Can I Really Be The Hero ?, Etna, la Démone à la tête des Prinnies, s’aperçoit que quelqu’un a mangé son dessert. Énervée par ce vol et le fait que ses sujets ne l’aient pas prévenue, elle se venge en les envoyant dans une mission suicide pour préparer le mythique Ultra Dessert. Dans Dawn of Operation Panties, Dood!, on prend les mêmes et on recommence puisque c’est cette fois-ci la petite culotte d’Etna qui a été volée par le Cambrioleur Fantôme (aucun lien).
Si vous n’êtes pas familier avec la saga de base, ces deux résumés devraient suffire à vous indiquer où vous mettez les pieds. Chaque jeu a la bonté de se tenir assez loin de la trame des Disgaea pour être faits sans avoir fait les bons épisodes. Mais il faut reconnaitre qu’il y a un plaisir particulier à voir des ennemis ou entendre des thèmes habituels pour la série de Tactical-RPG. Et les amateurs du genre et surtout de difficulté à l’ancienne apprécieront le gameplay.
Souple comme un bout de bois
Si Disgaea est du Tactical-RPG, on est ici dans des jeux d’action-plateformes à l’ancienne, comprenez durs. Tout le principe repose sur le fait que les Prinnies soient des incapables. C’est dit au début du jeu et le gameplay est cohérent. En temps normal un Prinny explose au moindre choc, donc si on y ajoute le fait que leurs jambes soient littéralement deux bouts de bois, on ne doit pas s’attendre à des miracles de leur part niveau maniabilité.
Le saut sera particulièrement frustrant. On saute parfaitement à la verticale ou on fait un bond à distance fixe mais impossible de changer la trajectoire en plein vol grâce au stick. Au lieu de cela, on a un double saut et un plongeon vers le bas qui servira de frein d’urgence si on commence à dépasser ce que l’on visait. La technique à maîtriser est donc l’art du moment auquel faire son deuxième saut pour réellement avoir son mot à dire sur la distance.
Il faut aussi noter qu’un Prinny ne court pas vraiment, il marche un peu vite. Il peut tourner sur lui-même pour faire une accélération de quelques mètres mais c’est tout. Cette petite prise d’élan sert aussi à sauter plus loin ce qui sera bien utile, mais pas autant que la capacité préférée des joueurs : pouvoir s’accrocher au rebord quand on a loupé son saut de peu. Et si le gameplay plateforme vous semble déjà injuste, attendez de voir le placement des ennemis, leurs capacités et leurs hitboxes.
La grande différence avec beaucoup de jeux indés, c’est que les jeux Prinny ne sont ni des Metroidvania, ni des roguelites. Pas d’évolution du personnage, on fait son niveau du mieux que l’on peut avant d’avoir une note finale. Une run se termine en 10 niveaux mais un peu comme un Mega Man (sans les différentes capacités), il est possible de choisir l’ordre des six premiers niveaux ce qui va un peu les modifier pour changer la difficulté.
Finir le jeu avec un Prinny et ses couteaux
Les Prinnies peuvent combattre et c’est pour cela qu’il est possible de donner de donner des coups de couteaux devant soi pour battre les ennemis. En l’air, cette attaque devient une série de projectiles vers le bas pour bombarder les ennemis. Chaque niveau se termine pas un combat de boss, si les patterns changent, le principe reste le même, il faut faire un certain nombre de plongeons sur leur tête pour les assommer et commencer à leur faire des dégâts.
Il faut d’ailleurs parler du recul et des rebonds de Prinny quand il attaque ou prend des dégâts. Le personnage est très léger donc il suffit d’un rien pour qu’il soit renvoyé dans le vide ou sur un autre danger. Il n’est pas rare de louper son combo contre un boss parce que notre plongeon nous met dans un mauvais angle par exemple. On ne détaillera pas la fonction Combo différente dans les deux jeux, plus difficile à remplir dans le 1 mais offrant des points de vies et renforçant l’attaque dans le 2.
Le mode de difficulté fait varier le nombre de coups que vous pouvez encaisser avant de mourir. Dans Can I Really Be The Hero ?, vous avez le choix entre la mort immédiate au moindre dégât ou une mort au quatrième coup. Dans Dawn of Operation Panties, Dood!, c’est 0, 3 ou 4 coups avant la mort selon le mode sélectionné. Notez que vous avez aussi un temps limité par vie, le Prinny en cours mourra forcément au bout de 8 minutes dans le niveau et 3 minutes contre le boss.
Un jeu se boucle en une run de quelques heures mais comme pour Disgaea, l’intérêt vient de l’optimisation. Refaire le jeu en difficulté supérieure, trouver les secrets de chaque niveau, obtenir un meilleur score, une meilleure note ou un meilleur temps, c’est ici que tout se joue. On peut aussi s’amuser à chercher les différences quand on fait les premiers niveaux dans un ordre différent ou tenter de finir en perdant le moins de Prinnies. Et on a aussi le mode Asagi à débloquer et qui change le gameplay.
Il me faudrait pas de lunettes, mec ?
Autant être honnête parler de compilation Prinny 1.2 est un peu un abus de langage. Il existe bien une cartouche regroupant les deux jeux mais elle est dans la version collector « Just Desserts » et donc à réserver aux collectionneurs qui veulent surtout les goodies Disgaea. Sur l’eShop, les jeux Prinny sont à acheter séparément, 19,99€ chacun et c’est d’ailleurs une excellente idée. On peut donc prendre le premier par curiosité et rempiler plus tard si on en redemande.
Côté portage, et bien il faut bien parler de portage. Comme vous l’avez peut-être remarqué sur les images, tout semble très flou, comme si on avait étiré l’image depuis la résolution PSP. C’est évidemment plus prononcé en mode docké et si ce n’est pas très gênant en jeu, cela reste un peu désagréable à l’œil. Vu le genre différent des jeux, Nippon Ichi n’a pas pu faire comme pour Disgaea et réutiliser le moteur et les assets du 5 pour tout ressortir. Heureusement à côté de cela, les deux jeux tournent parfaitement bien.
Vu le côté « tel quel » de ses versions, il semble logique que le contenu suive. On retrouve donc les jeux d’origine avec les DLC inclus et c’est toujours pas de nouveautés ou corrections à l’horizon. Il faut préciser que les textes sont en français et qu’il est possible de choisir entre les voix anglaises et japonaises. Enfin, en jeu, puisque même si vous choisissez la langue des développeurs, les Prinnies parleront anglais dans le menu principal.
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