Alors que les fans de la Grande Boucle rongent leur frein suite au report inévitable de leur course favorite en raison de la pandémie mondiale, le calendrier de sortie de la simulation de référence de la discipline n’a quant à lui pas bougé. En effet, Pro Cycling Manager nous revient ce 4 juin avec moult nouveautés, notamment dans le mode carrière.
On ne cache d’ailleurs pas son plaisir de pouvoir profiter du titre malgré les déconvenues de l’actualité. En effet, la possibilité de mener son équipe, ou son poulain, au sommet demeure un challenge intarissable, d’autant plus que l’IA semble avoir connu (cette année plus que les précédentes) une refonte appuyée, la rendant plus agressive et compétitive. Voyons en détails les nouveautés de cet opus 2020.
Conditions de test : Nous avons joué plus de 16 heures sur le titre avec un PC doté d’une configuration récente (AMD Ryzen 5 3600X, Processeur 3.79 GHz, 16 Go de RAM, essentiellement dans le mode Carrière qui a connu le plus de modifications.
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ToggleLe mode Carrière en vedette
Si le mode Pro Cyclist (permettant de construire de toute pièce une carrière solo en gravissant progressivement les étapes de développement d’un coureur cycliste) cherche avant tout à capitaliser sur ses acquis, le mode Carrière quant à lui, initie un véritable bon en avant qui mérite une attention toute particulière.
D’abord, en raison de l’amélioration significative de l’IA en course. Il n’est en effet pas rare de voir nos adversaires attaquer à quelques dizaines de kilomètres de l’arrivée, même s’agissant des favoris. Cette donnée additionnelle, jusqu’alors relativement en retrait dans le tableau d’ensemble, ajoute très clairement du piquant aux courses et une belle dynamique aux confrontations. Sans tomber dans un excès d’enthousiasme qui décrédibiliserait cette avancée, l’IA choisit mieux ses combats et donne du fil à retordre au joueur.
Autre nouveauté non négligeable, l’apparition du moral des joueurs impactant directement les performances des coureurs et très clairement leur état d’esprit dans une course. À titre d’exemple, un coureur étant peu ou pas sélectionné pour une course sera naturellement affecté par cela, d’autant plus s’il s’agit d’une de ses courses favorites. Les périodes de disette ou les contre-performances altèrent également l’état psychique des coureurs.
Cette dimension doit être prise en compte mais peut également être utilisée sournoisement. Il apparaît effectivement que certains membres de votre équipe sont piqués au vif lorsqu’ils sont écartés. Cela peut vous permettre de réaliser un coup d’éclat à la prochaine course en sélectionnant le coureur précédemment non retenu mais attention, ce tour de force n’est pas reproductible indéfiniment.
Notons enfin que l’apparition d’un assistant chargé notamment de donner un bon coup de main à la planification des courses, s’ajoute à la liste des nouveautés. Chaque mois, vous pourrez ainsi laisser celui-ci gérer les points clés de la période à venir en dispatchant les coureurs parmi les échéances à venir. Utile lorsque l’on veut entrer dans le vif du sujet sans se casser la tête à jouer les prévisionnistes à long terme.
Toutefois, force est de constater que le travail de cet assistant virtuel n’aboutit pas toujours à une optimalité féconde synonyme de bons résultats et d’adéquation entre équipe alignée pour une course et forces en présence dans l’équipe. Dès lors, il convient d’utiliser cet outil avec prudence sans le laisser fonctionner en roue libre.
Les trois grands tours que sont le Giro, le Tour de France et la Vuelta nécessitent une vigilance particulière – en amont notamment – pour éviter de voir vos leaders arriver à ce moment de la saison totalement hors de forme ou très fatigués. Il en va de votre succès dans votre tentative pour atteindre les objectifs fixés notamment par le sponsor mais aussi du moral de vos protégés comme évoqué plus haut. Ainsi, gérer les susceptibilités et les désirs de chacun ne saurait être traité automatiquement et impose des choix forts, pour le bien de l’équipe.
Outre ces trois dimensions aux implications fort importantes en jeu, il convient également de souligner d’autres ajouts qui agrémentent l’expérience de jeu.
Le lifting bien pensé de Pro Cycling Manager 2020
L’interface d’ensemble visible immédiatement dans le « tableau de bord » du mode Carrière a subi un vrai lifting, particulièrement bienvenu. Plus intuitifs et faciles d’accès, les menus sont disponibles d’un coup d’œil et en un clic permettant une gestion rapide et flexible.
En gagnant en clarté et en accessibilité, cet écran permet au joueur de se focaliser sur l’essentiel sans se perdre dans d’innombrables sous-menus.
Par ailleurs, la modélisation 3D a elle aussi bénéficié d’un soin singulier relativement bien visible. Les décors plus variés et denses accentuent donc l’immersion tant recherchée par les fans de la simulation. Chaque région dispose de reliefs et d’aménagements qui lui sont propres comme dans les précédentes éditions mais il faut remarquer que le souci du détail est plus poussé qu’auparavant.
Ainsi, la combinaison de ces ajouts offre une émulation efficace et harmonieuse qui convaincra sans nul doute les habitués mais pourrait également attirer les néophytes tant le titre est devenu pleinement accessible et facile à prendre en main.
Comme attendu enfin, cette mouture 2020 de Pro Cycling Manager propose une mise à jour des différentes parcours de la saison 2020 pour offrir une expérience de jeu au plus près de la réalité. Toutefois, malgré ces points positifs, la licence peine encore à se renouveler sur un certain nombre de détails qui, à bien y voir, finissent par embrumer l’impression d’ensemble.
Toujours quelques nuages à l’horizon…
En effet, malgré toutes les avancées évoquées plus haut, le jeu pèche encore au niveau des graphismes. Autant la tolérance vis à vis de ce type de défaillances peut être assez prononcée lorsqu’il s’agit d’une simulation sportive comme Football Manager exemple, puisqu’au final, les choses ne se jouent pas visuellement, autant ici la mise en place de certaines stratégies impose un regard fin et attentif sur ce qu’il se passe sur le goudron.
Une échappée peut ainsi nécessiter une réaction immédiate, de même qu’une attaque pour glaner des points lors d’un passage clé de la course. Ce qui irrite ici, c’est d’abord les collisions entre les coureurs qui, la plupart du temps, se traduisent par une juxtaposition de personnages voir même un encastrement qui trouve son paroxysme lorsque les coureurs entrent en contact avec des objets ou des véhicules par exemple. Ceci gâche malheureusement la vue d’ensemble mais pourrait sans doute être patché à l’avenir sans trop de difficultés.
Mais plus profondément, ce qui surprend c’est le comportement des voitures de courses ainsi que des motos. Bien souvent, ces véhicules ne respectent pas les distances de sécurité et se placent juste devant un coureur partit en échappée. Si cette collusion est sans conséquence sur l’issue de cette brèche, elle saute aux yeux et annihile pour partie les efforts de réalisme déployés par ailleurs.
Outre cette dimension purement graphique, le point plus central et épineux que l’on pourrait signaler est la relative standardisation des comportements des coureurs qui, à bien des égards, gomme la spécificité de certains champions. Ainsi, inutile d’imaginer un coureur qui se focaliserait uniquement sur le Tour de France, refusant toutes les autres courses pour leur préférer des entraînements spécifiques via des équipements technologiques de haute volée comme ce fût le cas pour Lance Amstrong pour la Grande Boucle (même si, il est vrai, l’exemple est discutable mais reste sur le fond valable).
Enfin, certains comportements de coureurs continuent d’interroger. Certains regrettent par exemple de ne pouvoir participer à une course d’un certain type faisant partie de leurs favorites mais ne change pas de position lorsqu’à la place, il en court une autre, plus prestigieuse, à laquelle il désirait tout autant participer. Le moral de celui-ci s’en trouve alors affecté bien que la coexistence des événements était tout bonnement impossible. Ici aussi, peaufiner certains aspects psychologiques des coureurs améliorerait encore l’expérience de jeu.
Malgré tout, l’immersion est clairement au rendez-vous avec cet opus 2020 de Pro Cycling Manager et le maintien du calendrier initialement prévu est une très bonne idée, permettant ainsi de ne pas sevrer les fans de leur simulation de référence en plus de la plus belle des courses, dans le monde réel.
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