Sorti en mai 2015, Project Cars avait essayé de se faire une place parmi les grandes simulations automobiles existantes. Malgré quelques imperfections, la création du studio londonien avait ni plus ni moins réussi à égaler ou talonner de pas trop loin en tout cas, certains grands noms comme Forza, Gran Turismo ou encore Assetto Corsa, ce dernier étant considéré par beaucoup, comme la simulation automobile ultime. Deux ans plus tard, la série revient avec Project CARS 2, déjà disponible sur PC, PlayStation 4 et Xbox One.
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ToggleIl faut bien commencer quelque part…
Project Cars, s’adresse avant tout à un public qui aime les sensations sur le bitume, les virages à toute vitesse et l’adrénaline à chaque accélération. Parce que oui, c’est avant tout une simulation, et qui dit simulation, dit souvent exigence. On en reparlera plus tard mais cela reste important de le préciser. Parce que malgré des lacunes, le premier épisode montrait déjà sa volonté que de s’axer sur la compétition et avait posé de solides bases pour la suite. Maintenant, il reste à voir si celle-ci répond à nos attentes et arrive à gommer les défauts existants pour tenter de les perfectionner. Parce que les amateurs de jeux de course, sont eux aussi exigeants.
D’emblée, on arrive sur les menus du jeu. Ces derniers ont connu un léger lifting pour être plus lisible et se divisent en trois principales catégories : Carrière, Partie Rapide et Communauté. A ces dernières s’ajoutent bien sûr les différents paramètres ou encore la possibilité de consulter son profil et bien d’autres choses encore. Mais sans surprise, c’est du côté de la Carrière que l’on se tournera assez rapidement, un endroit parfait, pour débuter sa vie de pilote. On pourra alors partir de là où on le souhaite, sans doute au plus bas, pour ensuite gravir les échelons petit à petit et passer les diverses catégories de bolides pour atteindre le sommet.
Le studio souhaite mettre en avant principalement la course. Peu importe le mode, c’est la course qui prime. La carrière est donc dénuée de véritable intérêt scénaristique et ne propose aucun véritable suivi dans la carrière du pilote. On enchaînera alors les courses avec comme seul prétexte, débloquer la catégorie de véhicules supérieure. Cependant, il est possible de commencer directement dans les catégories les plus importantes sans pour autant prendre le temps de commencer en bas de l’échelle. Cette absence de scénario au mode carrière n’est pas une fatalité en soi mais l’on commence finalement par être habitué par un fil directeur chez certaines autres simulations et cela reste assez dommage pour les amateurs.
Project Cars 2 propose aux joueurs de goûter aux plus féroces des compétitions automobiles
En toute logique, on commence alors dans les championnats les plus abordables en enchaînant les courses de karting ou des petits bolides cylindrés. Divisée en six catégories, la Carrière nous permet alors d’enchaîner de nombreuses courses et surtout, de toucher à de nombreuses disciplines. Après avoir fait nos débuts sur le bitume et signer notre premier contrat, on passera alors en Formule C puis on avancera dans les catégories pour se frotter aux épreuves de Formule X, Indycar et bien d’autres références du genre. Le but sera bien évidemment, de faire les meilleures prouesses sur le terrain et de prouver aux constructeurs et à vous-même, que vous êtes le meilleur.
Cette absence de scénarisation chagrine du coup le joueur qui ne se sent pas véritablement récompensé. Les premières courses, on sentira rapidement le manque de célébration lors des victoires, pas d’animation, pas de podium, dès que l’on passe la ligne d’arrivée, c’est un violent tableau des scores qui s’affiche à nous et c’est tout. Malgré tout, la carrière de Project CARS 2 arrive tout de même à nous tenir avec une fluidité plaisante à enchaîner les épreuves et quelques objectifs à réaliser. On peut compter notamment sur trois axes.
Le premier, ce sont des objectifs à long terme. Il faudra alors réaliser différentes actions pour obtenir ces fameux objectifs, qui ne se débloqueront que vers la fin de la carrière. Il faudra par exemple réaliser un certain nombre de podium, parcourir les différentes catégories sportives, ou encore remporter trois championnats dans trois disciplines différentes. Autant vous dire qu’avec presque une trentaine de compétitions réparties dans les six catégories, il y a de quoi faire. Et encore, chaque compétition permet d’enchaîner plusieurs courses. Pour sûr, les joueurs les moins téméraires pourront tout de même opter pour une version plus courte, avec moins d’épreuves pour chaque compétition. De plus, la carrière n’impose pas forcément les séances d’essai libre et de qualifications, même si en tant que bon coureur automobile, il est toujours mieux de parcourir ces étapes.
A cela s’ajoutent des événements sur invitation qui s’apparentent à des épreuves spécifiques. Sous-divisés en plusieurs catégories également, on pourra prendre part à des courses historiques, des épreuves de rallye ou encore prendre des bolides spécialement conçus pour le circuit ou les supercar. Enfin, on pourra aussi compter sur les affinités avec les constructeurs qui évolueront au fil du temps et vous permettront de débloquer de nouveaux contenus.
En route pour l’excellence
Après avoir navigué un peu à travers les différents menus du mode carrière, on va très rapidement se lancer sur la piste. Après tout, quoi de mieux que de manger du goudron pour goûter aux véritables joies de la piste ? On pourra alors commencer par les épreuves de rookie ou passer en karts, mais quoiqu’il en soit, on commencera généralement par les plus petites catégories. Puis, au fil du temps, on évoluera à travers différentes épreuves, et l’on commencera à taper dans de grosses cylindrées. Après tout, Project Cars 2 est riche, très riche, et propose une multitude de disciplines. Et c’est peut-être un point qui lui fait défaut. A vouloir faire trop de choses, on finit par s’y perdre, les sensations sont souvent inégales selon les catégories et le type de terrain.
Ce n’est d’ailleurs pas le seul défaut du titre. S’ils sont assez rares, il faut avouer, l’IA en fait partie et peut vite devenir pénible. Cela se ressent surtout lorsque l’on commence une course, les autres véhicules ne vous calculent pas plus que ça et les premiers virages sont fastidieux. Je ne vous parle pas combien de terribles accidents on peut compter lorsque l’on se fait l’incontournable circuit de Monaco avec une vingtaine de bolides. Dès lors que nous sommes dans un circuit urbain, c’est juste indigeste, et pour s’en sortir vivant, il faut soit partir dernier, soit décocher la pole position. L’IA ne semble pas calculer les autres voitures et si elle est un tant soit peu réactive vis-à-vis du joueur, c’est beaucoup moins le cas pour les autres véhicules non joueurs.
C’est là que l’on soulève un autre point plus mécanique. Il n’est pas rare de voir des carcasses de plus de 1000kg voler et si bien sûr, ce n’est pas impossible en l’état, on a quand même cette sensation que les voitures sont plus légères qu’elles ne devraient l’être. Cela se ressent du coup sur l’adhérence et les plus tatillons d’entre vous ressentiront la tenue de route assez perfectible, particulièrement en jouant au volant/pédalier. Il faudra, que ce soit à la manette ou au volant, être patient lors des premières courses, l’apprentissage étant laborieux. Vous êtes prévenus, il faudra probablement faire vos propres réglages et prendre le temps de vous habituer à la physique.
Il faut indéniablement enchaîner les tours de circuit avant de bien prendre en main toutes les mécaniques de jeu. Pour prendre votre pied, il vous faudra du temps
Et c’est bien dommage, parce qu’une fois passé ce cap, la conduite est vraiment excellente. Rares ont été les fois où j’ai eu un feeling aussi agréable avec une simulation. Le jeu, dégage vraiment une aura particulière avec des sensations souvent inégalées. On sent alors l’accélération, il faut savoir doser son freinage, équilibrer ses coups de volant tout en tournant suffisamment pour prendre la meilleure trajectoire. Si les joueurs pas très à l’aise opteront pour un maximum d’aides à la conduite, cela n’est souvent pas suffisant pour contrôler son bolide. Project Cars 2 est exigeant et tout le monde ne peut pas devenir un pilote d’exception. Bien sûr, on pourra alors désactiver petit à petit les aides et augmenter la difficulté de l’IA mais très rapidement, on comprendra que l’on n’a pas le droit à l’erreur.
La physique de course est vraiment excellente, il suffit parfois de se prendre un vibreur pour déraper et sortir de la piste. Une joute avec un adversaire est souvent synonyme de tête à queue et l’on ne parle même pas des zones aqueuses qui deviennent rapidement une vraie patinoire. Bref, vous l’avez compris, rien n’est laissé au hasard et il faudra s’avérer patient pour bien connaître toutes les ficelles du soft. Mais si cela paraît quelque peu complexe pour maîtriser le tout, cela n’en reste pas moins gratifiant. Qu’il est grisant de réussir un meilleur temps après avoir enchaîné des dizaines de tour à essayer de grappiller le moindre dixième.
Petite parenthèse : Il est important de préciser que le test se base principalement sur une version PlayStation 4 jouée à la manette. Néanmoins, nous avons eu également l’occasion de jouer à plusieurs reprises dans des conditions optimales avec pédalier, volant et siège adéquat. Et sans vous mentir, dans ces conditions, c’est franchement différent et l’on ressent bien plus de choses, au point où le système est extrêmement précis, si ce n’est trop. C’est une sensibilité que l’on a bien moins à la manette, bien que celle-ci reste meilleure que le premier opus.
Du contenu à foison
Vous vous en doutez et on l’a déjà mentionné juste avant, mais Project Cars 2 est incroyablement complet. Déjà, rien qu’en restant sur la partie course, tout est paramétrable. En carrière, on ira alors participer aux diverses épreuves et courir les essais libres pour trouver la configuration optimale pour son bolide. On peut jouer sur quasiment tout et c’est pratiquement une étape obligatoire pour prendre parfaitement en main son bolide. On pourra notamment compter sur un ingénieur qui vous aidera à réajuster comme il faut votre bolide pour les plus perdus d’entre vous.
Les paramètres de course ne s’arrêtent pas là. On pourra notamment jongler sur la difficulté de l’IA mais également son agressivité, sur une jauge de 0 à 100. Le premier paramètre vous permettra de gérer la vitesse globale et les performances des concurrents, tandis que le second rendra plus agressive la conduite ennemie, notamment lorsqu’elle attaque ou se défend en cas de dépassement. Le tout est personnalisable à chaque épreuve, tant en carrière qu’en compétition classique.
A cela s’ajoute tout le contenu sur lequel on se lorgne d’entrée de jeu. 180 voitures sont présentes à travers de nombreuses catégories. Pour notre plus grand plaisir, on retrouve notamment de très anciens bolides comme les premières Formule 1 et les incontournables Lotus, mais également quelques belles trouvailles. Sur cet aspect-là, Project Cars 2 ne se retient pas et fait bien mieux que son prédécesseur. On en a pour tous les goûts et s’il y a quelques grands noms qui manquent, c’est une belle évolution qui est difficilement critiquable. Mais ce n’est pas tout, parce que l’on aura aussi droit à un véritable voyage à travers le monde. De nombreuses destinations sont à retenir et si l’on a quelques redites à cause des pistes alternatives, c’est sans doute l’un des catalogues les plus fournis que l’on peut connaître dans une simulation automobile. Mont Fuji, Imola, l’indémodable tracé d’Hockenheim de 98, les pistes d’indycar, les circuits urbains de Monaco ou encore de Long Beach et bien sûr, l’incontournable épreuve du Mans, que l’on pourra très bien faire en temps réel, pendant 24 heures.
Enfin, côté contenu, même si l’on ne s’éternisera pas dessus au vu de son classicisme, on disposera également d’un mode multijoueur où il sera possible de confronter ses talents aux autres pilotes. Le matchmaking semble bien fonctionner et finalement, le système se base sur ce que l’on connaissait déjà : il est possible d’imposer ou non les qualifications, de limiter l’accès à un certain niveau ou à une catégorie précise ou encore inclure des conditions météo.
Tu as de belles courbes tu sais
Les simulations automobiles sont généralement réputées pour offrir un niveau visuel vraiment élevé. Cette année, on ne va pas se mentir, les regards sont forcément tournés vers Forza Motorsport 7 qui profitera d’un véritable coup de boost avec la Xbox One X. Mais Project Cars avait déjà frappé bien fort l’année dernière et le studio londonien arrive à faire quelque chose de vraiment beau encore une fois. Graphiquement, ce n’est pas la claque espérée. Les arrière-plans sont tout juste corrects et les décors à peine potable. En gros, dès que l’on sort du circuit, c’est un peu moins bien. On se tournera alors davantage au niveau des détails sur lesquels il faudra se focaliser.
Les développeurs ont apporté un soin minutieux aux petits trucs qui font toute la différence. On peut alors apercevoir les gouttes d’eau qui ruissellent sur le pare-brise, les effets de terre lorsque l’on sort du circuit et bien d’autres détails qui apportent vraiment ce petit truc en plus. La modélisation des véhicules n’est pas en reste et on ne peut qu’applaudir le travail du studio pour avoir fidèlement reproduit les différents modèles, même les plus anciens. On pourra alors toujours profiter d’un mode photo directement intégré via le menu pause pour prendre les plus beaux clichés possibles.
Là où Project Cars 2 se démarque particulièrement, c’est dans sa météo dynamique. Parce qu’on ne va pas se le cacher, les graphismes sont biens sans pour autant être transcendants. Du coup, la production se rattrape indéniablement sur sa météo. Déjà, il faut savoir que tout est paramétrable encore une fois. On peut alors choisir de jouer de jour comme de nuit sur l’ensemble des terrains et même choisir des événements météo entre le blizzard, la pluie et le temps ensoleillé. En jouant sur ces événements, on peut se faire son petit scénario et opter pour une course longue avec plusieurs changements météo importants et donc jouer sur les arrêts au stand.
Les effets météo sont assez majestueux et on ressent rapidement les différences. Avec un temps pluvieux, il faudra faire attention aux sorties de trajectoire, souvent synonymes d’une bonne grosse flaque d’eau et il est donc important d’anticiper son dépassement. Sur glace, cela devient vite un calvaire et si ça vaut le coup d’être essayé, seuls les plus courageux iront se laisser tenter par ce temps qui devient vite frustrant. On pourra aussi accélérer le temps qui passe, et ce, jusqu’à 60 fois plus vite que la normale. Qu’il est jouissif de faire le circuit des 24 heures du Mans avec une météo dynamique de cette trempe ou encore se retrouver en pleine ville avec le temps qui passe plus rapidement, passant d’un soleil tapant sous tous ses angles à une nuit profonde où le jeu de lumière est mis en avant.
Néanmoins, et comme on le dit en tout début de test, Project Cars 2 est un jeu de course et il est principalement destiné pour la course. Du coup, niveau ambiance, il faudra se contenter du minimum. Le public ne bouge quasiment pas et il ne doit pas être loin d’être muet. Pas de commentaire non plus, si ce n’est quelques paroles de votre ingénieur qui ne sait jamais s’il doit vous tutoyer ou vous vouvoyer. Bah oui, il emploie toujours un « Vous » et parfois un mot familier. Même si l’on ne se focalisera pas dessus, avec du recul, ça fait sourire de voir un « C’est bon mec, t’inquiète pas ! Vous pouvez rouler librement ».
Pour terminer, le sound design général est plutôt bon. Peu de musique, si ce n’est quelques mélodies sympathiques sur les menus et les bruits de moteur sont bien travaillés. D’ordre général, c’est plutôt réaliste, même en sur-régime ou lorsque l’on démarre, même si cela semble un peu moins bien que le premier opus. Seul bât qui blesse véritablement, c’est au niveau des pneus qui font toujours le même bruit, notamment au niveau des crissements de pneus.
En reprenant les solides bases acquises avec le premier volet, Project Cars 2 confirme sa volonté que de proposer une simulation exigeante et destinée aux joueurs qui en veulent. Particulièrement approfondie, le système de jeu prendra du temps à être entièrement pris en main mais les joueurs motivés arriveront finalement à prendre un plaisir incontournable sur le titre une fois passé ce cap. Non sans défaut, Project Cars 2 n’en reste pas moins une excellente simulation qui devrait se frayer sans bien mal sur le chemin de la compétition.
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