Project CARS 3 arrive une année où au final peu de jeux de voitures sortent. Une aubaine pour la série dont le second épisode avait pour le coup séduit de nombreux amateurs d’automobile pour son exigence et son amour de la discipline. Le jeu décidant de prendre un tournant autant arcade que simulation, là où les épisodes précédent réussissaient à faire un numéro d’équilibriste plutôt bien produit. Est-ce le cas ici ?
Conditions de test : Nous avons joué à Project CARS 3 sur PlayStation 4 en faisant une très grosse partie du mode carrière ainsi que quelques courses personnalisées. Nous avons joué au jeu à la manette avec différentes options d’assistanat et de difficulté d’IA. Globalement si vous vous questionnez concernant le contenu solo du titre, il y a de quoi faire. Comptez entre 30 et 40 heures pour boucler le mode carrière.
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ToggleVroum… vroum à moyenne distance
Une première course tutorielle, on choisit sa voiture et pouf, c’est parti pour le mode carrière, l’attrait principal de ce Project CARS 3e du nom. Ici, on va enchaîner à coup de quatre épreuves pour débloquer la suite, avec la possibilité d’améliorer sa voiture, et ainsi de suite. Attention, si vous améliorez trop votre véhicule et qu’il monte en grade, vous ne pourrez plus faire les courses de la catégorie précédente liée et il faudra dépenser de nouveau des sous pour downgrader votre véhicule ou acheter un nouveau carrosse.
De nombreuses coupes vous demanderont d’ailleurs de posséder tel ou tel véhicule provenant d’une écurie bien spécifique donc gardez tout de même vos sous pour ne pas trop patauger et refaire d’anciennes courses. D’ailleurs, qu’on le dise tout de suite, en terme de proposition de véhicules, le jeu vous balance des voitures par camion avec un total d’environ 210 véhicules. Au niveau des courses, la variété est également présente avec du contre-la-montre, de la course, de la destruction de petits cubes ou encore conserver un certain temps une vitesse précise.
Il sera possible d’ailleurs de débloquer coupes et courses moyennant de l’argent, plutôt pratique pour ceux qui galèrent ou qui n’ont pas le véhicule demandé. Par contre, on perd en terme de pur déroulé de mode carrière et de sentiment de progression. On a l’impression d’enchaîner bêtement les courses un peu à la carte. Bien entendu, pour progresser normalement dans ce mode, il faudra réussir les courses, non pas forcément en terme de résultat pur, mais en terme d’objectifs en tout genre comme effectuer un certain nombre de dépassements dans un temps limité, ou bien de réussir un certain nombre de virages parfaitement.
Et si tu fonctionnais bien, le jeu ?
Là où le bât blesse, c’est dans ses nombreux bugs. Entre les mauvaises détections de routes coupées, les collisions par moment mal gérées, ou la gestion de dégâts très étonnante par moments, on se demande quelle direction a été prise par le jeu au final. La conduite en elle-même est à mi-chemin entre l’arcade et la simulation, mais le jeu propose une exigence de simulation très étonnante, et par moments peu cohérente.
Une course en contre-la-montre vous demandera d’avoir une trajectoire qui ne sort pas du sentier sous peine d’invalider votre tour, mais parfois, les collisions contre une rambarde seront considérées comme OK alors que sur une course, ce sera l’inverse. Cela n’a franchement pas de sens.
Exit la gestion d’essence et des pneus des anciens épisodes, ce qui fait bien entendu pencher la balance de Project CARS 3 davantage du côté de l’arcade. Sauf que le jeu n’amuse au final pas tant que cela… On peut comprendre cette volonté d’ajouter de l’immédiateté dans son titre en enlevant tout le superflu à une expérience davantage arcade mais quand on se retrouve avec 4-5 menus entre chaque course, et même devoir repasser dans le menu pour passer à la seconde course d’une même coupe/championnat, c’est lourd, très lourd.
Du ressenti de jeu ?
Par contre, ce que l’on retrouve dans Project CARS 3, c’est la météo dynamique, et c’est plutôt sympa et bien pensé. Encore une fois, cela a cependant moins d’impact que dans l’épisode précédent, et pour le coup, la pluie va même occasionner quelques soucis techniques supplémentaires au titre. Ah ! C’est dommage…
C’est d’ailleurs sous cette même pluie que l’IA, pourtant franchement pas mal jusque-là, se met à réagir un peu n’importe comment. On ressent tout de même sur le long terme un certain déséquilibre avec d’un côté des cartes où l’on va mettre 5-10 secondes dans le vent et deux tracés différents plus loin se retrouver face aux champions du circuit.
Et il y a également un autre souci de taille. Comme nous le disions, le jeu emprunte un virage beaucoup plus arcade avec ce troisième épisode, au point de perdre aussi au niveau des sensations. Pour le coup, que vous jouiez une Ford des années 50 ou une Formule E, vous aurez quasiment les mêmes sensations de vitesse et un feeling de course similaire dans Project CARS 3. Pourquoi avoir pris le temps de proposer une modélisation ultra poussée de 200 modèles pour derrière ne proposer qu’un seul sentiment de conduite ? C’est vraiment une question que l’on se pose.
Au final, nous avons l’impression que c’est une tout autre équipe qui a développé le jeu, n’ayant plus grand-chose à voir avec les épisodes précédents. Est-ce pour autant un bon jeu de voiture ? Eh bien cela dépend de ce que vous cherchez. Le souci est que même en tant que jeu d’arcade pur, il y a encore trop d’éléments qui font que le jeu ne fonctionne pas non plus dans ce sens-là.
D’accord, les voitures sont bien modélisées, les tracés de courses sont classiques mais efficaces, mais l’ensemble souffre de problèmes techniques un peu embêtants, et pour peu que vous souhaitiez ressentir un peu de choses entre le moment où vous conduirez une Lotus ou une Mégane, eh bien ça fonctionnera moyen. Il manquerait presque au final un système de takedown et un aspect vraiment plus assumé pour se dire que le jeu vaudrait un poil quelque chose.
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