Contrairement à Two Point Hospital (sorti en août 2018) qui mettait à l’honneur le coté « fun » du désormais mythique Theme Hospital, Project Hospital est un jeu de gestion réaliste. Ici, point d’humour lourdingue ou de management simplifié : les développeurs d’Oxymoron Games ont fait le pari du réalisme en proposant un jeu de gestion et de construction complet, où l’on incarne un directeur d’hôpital aux responsabilités multiples.
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ToggleArchitecte d’intérieur
Distinguons immédiatement les deux grandes dimensions du jeu : une dimension de construction et une dimension de gestion. La première va ravir les architectes en herbes. Après avoir érigé les murs de votre bâtiment, vous devrez construire les différentes salles et les aménager. Ces dernières ont besoin d’un certain nombre d’équipements et machines pour fonctionner. La disposition du matériel peut avoir une influence directe sur l’efficacité de votre personnel. Alors on tente différentes chose et l’ameublement des pièces devient pratiquement un travail d’orfèvre.
Le joueur peut placer où bon lui semble le matériel médical (comme les scanners ou les tables d’examen) mais aussi les imprimantes, les poubelles et même… les blocs-notes ! Côté esthétique, il est possible de choisir la couleur du sol et celle des murs, de modifier l’aménagement extérieur mais les possibilités de décoration sont assez limitées. Pour ceux que le travail de fourmis ennuie, les développeurs ont eu la bonne idée de mettre à disposition des salles pré-construites, qu’il est possible de modifier par la suite.
La gestion se veut fidèle à celle d’un vrai hôpital. Le joueur se retrouve à la tête d’un hôpital avec tout ce que ça implique : gestion des différents départements, du personnel, du financement, des ambulances, de la réputation de l’hôpital, du partenariat avec les compagnies d’assurance, etc. Il faut donc diriger plusieurs départements, comme les urgences, la radiologie, la médecine interne, la chirurgie, l’orthopédie, la cardiologie ou la neurologie, etc. Pour fonctionner correctement, chacun de ces départements doivent pouvoir posséder leurs propres personnel, salle d’attente, toilettes, salle de repos…
Ça vous chatouille ou ça vous grattouille ?
L’une des particularités du titre est de pouvoir contrôler les différents médecins et de choisir quels examens et quels remèdes prescrire aux patients. Jouer à l’apprenti diagnosticien (coucou Dr. House !) est assez plaisant et surtout très instructif. Les maladies à traiter sont toutes brièvement expliquées et nous apprenons pas mal de choses. Les examens varient du simple questionnement, à l’IRM, en passant par l’examen physique et l’échantillonnage fongique. Il est clair qu’un véritable travail de recherche sur le domaine médical a été réalisé par les développeurs afin d’être en accord avec la gestion réelle de patients dans un hôpital.
Vous pouvez également laisser votre personnel soignant travailler de manière autonome. Il est alors possible de régler le niveau de certitude à atteindre pour qu’un médecin prescrive un traitement. Lorsque vous exigez un niveau de certitude élevé, les médecins traitent les patients moins rapidement car ils ont besoin de faire davantage d’examens qui nécessitent de posséder certanes compétences et des appareils coûteux. Vous pouvez choisir de baisser le niveau de certitude, les patients sont alors traités plus rapidement mais le risque d’erreur est plus élevé. Une erreur peut conduire à des conséquences fâcheuses : vous pourriez tuer un patient, voire (pire !) perdre du temps. Oui, point d’humanisme dans Project Hospital : le but est de traiter un maximum de patients dans un temps imparti.
Gérer un hôpital signifie également gérer son personnel. En tant que directeur, vous devez embaucher des médecins généralistes et spécialisés, mais aussi des réceptionnistes, des techniciens et des concierges. Le salaire des employés varie en fonction de leurs compétences et de leur âge. Les travailleurs plus jeunes sont souvent moins compétents (et coûtent moins chers) mais leur potentiel d’évolution est important. En outre, tous les employés possèdent également des caractéristiques spéciales qu’il est important de considérer lors de l’embauche : il est préférable d’avoir un réceptionniste bosseur et rapide qu’un lambin souvent en retard.
Quoi d’neuf, docteur ?
Project Hospital possède deux modes de jeu : un mode bac à sable, où le joueur peut laisser libre cours à son imagination, et un mode campagne qui contient trois tutoriels, trois missions et six défis. Dans le mode bac à sable, le joueur peut choisir de commencer la partie sur un terrain vide (et donc construire de A à Z sa structure) ou avec un hôpital plus ou moins grand. Ce mode offre également la possibilité de déverrouiller, dès le départ, tous les équipement et de ne pas payer les constructions, ce qui permet de bâtir l’hôpital de ses rêves.
Le mode campagne vous propose de remplir des objectifs donnés par le gouvernement et les compagnies d’assurance. Ceux-ci sont peu variés (on vous demande de soigner 90% des patients durant la journée, par exemple) mais les situations de départ sont à chaque fois différentes. La difficulté est bien au rendez-vous et il faut souvent recommencer plusieurs fois les missions pour en venir à bout. Maîtriser Project Hospital demande la persévérance et de la patience, tant le jeu est complexe. Nous regrettons d’ailleurs que les tutoriels ne soient pas plus clairs. La prise en main est difficile et pourrait en rebuter plus d’un.
Par ailleurs, l’interface manque véritablement de clarté et les contrôles sont peu intuitifs. Soulignons un autre défaut, de confort cette fois : l’impossibilité de faire tourner la caméra. Oui, vous avez bien lu : la rotation de la caméra est impossible. On ne peut malheureusement pas inspecter son hôpital sous toutes ses coutures. C’est dommage et c’est surtout problématique quand un pot de fleurs caché dans le coin d’une pièce vous empêche de construire un ascenseur… Graphiquement, le jeu est correct et les couleurs sont jolies mais il manque à la direction artistique un petit quelque chose qui l’aurait rendu moins banale. Enfin, niveau ambiance, le titre est dans l’ensemble assez plat et la bande originale, assez discrète, ne parvient pas à rendre l’expérience plus immersive.
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