Gros succès de 2012, la série animée Psycho Pass a déjà rassemblé une base de fans plus que solide. Avec l’arrivée de Psycho-Pass : Mandatory Happiness sur PS4, l’attente était ainsi à son comble. Que nous réserve donc ce visual novel à la sauce science-fiction ?
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ToggleCet individu n’est pas une cible !
Psycho-Pass : Mandatory Happiness dévie légèrement de la boucle temporelle de l’anime. Grosso-modo, nous pouvons estimer que l’intrigue se déroule au cours de la première saison. Le titre vous offre le choix de suivre le scénario de deux protagonistes. La première, Nadeshiko Kugatachi, est une inspectrice qui a perdu la mémoire. Elle est de nature assez froide, distante et analyse tout ce qui se présente à elle. Le second, Takuma Trurugi, est un exécuteur. Ce criminel dormant se voit recruter par l’inspecteur Ginoza en personne afin de rejoindre la sécurité publique. C’est un peu le fanfaron de la troupe, à l’instar de Kagari, à la différence qu’il possède un objectif propre : retrouver un ami d’enfance.
Votre but sera, tout comme dans l’anime, d’enquêter sur différentes affaires plus ou moins étranges dans lesquelles vous noterez un dénominateur commun bien plus grand et plus inquiétant. Je ne peux pas trop m’étendre sur le scénario du titre car il serait facile de lancer un spoil par inadvertance ; je m’abstiendrai donc. La seule chose que je puisse me permettre de dire est que l’histoire conserve la même dynamique que la série, à savoir complexe, intrigante et bien ficelée. De ce côté-là, les aficionados ne seront donc pas déçus.
Le soft possède un scénario fort et de bonne facture !
Vous rencontrerez, au cours des enquêtes, différents personnages de la série. Certains sont prévisibles, comme Tsunemori, Kogami et le reste de la brigade avec qui vous partirez sur le terrain, et d’autres complètement inattendus. Cela renforce, il est vrai, le côté « toile d’araignée » que le scénario tente de prendre dès les premières minutes du jeu. Cela est également un bon moyen d’en apprendre un peu plus sur eux, notamment via la base de données faisant office de menu pause, et dans laquelle sont répertoriées différentes informations sur tous les personnages. De plus, certains points vaguement évoqués dans l’anime livrent ici tous leurs secrets. Appréciable !
Mode Paralysie non-létale !
Cependant si le scénario peut se porter en éloge, la suite de ce test risque d’être moins indulgente. Il faut bien comprendre dans quoi vous mettez les pieds avant de craquer pour cet opus au genre très particulier. En effet, ce dernier vous impose de suivre l’histoire à la manière d’un livre interactif, il faut donc savoir que le jeu est composé de textes, de boîtes de dialogues et d’images fixes représentant les différents lieux que vous visitez. Si d’autres s’en sortent à merveille (je pense notamment à la licence Ace Attorney et aux excellents DanganRonpa), il faut bien avouer que Psycho-Pass : Mandatory Happiness traîne la patte sur ce plan-là.
De temps à autre, le jeu nous demande de choisir entre plusieurs options. Si celles-ci paraissent anecdotiques aux premiers abords, car toute cohérentes, elles se révéleront par la suite cruciales. En effet, le titre comportant plusieurs fins, il se peut que divers pans du scénario ne changent qu’en faisant certains choix. Il peut également vous arriver de dégrader la teinte de votre Psycho-Pass, ce qui peut, à terme, vous conduire au Game Over ferme, il faut donc faire bien attention. Toutefois, comme le reste, ces séquences sont très mal amenées donnent la sensation de se trouver dans « Le Livre dont vous êtes le Héros« , en moins intéressant ceci-dit (vous choisissez la boîte de dialogue n°2, sautez à la page 28) !
Le jeu se repose sur ses acquis, et n’offre rien de plus aux
joueurslecteurs !
Entendons-nous bien, je suis un grand fan du genre visual novel et pour en avoir fait pas mal, je peux affirmer sans prendre de risque que le soft ne rentre pas dans le haut du panier. Pire, il ne fait absolument pas honneur au genre qu’il représente ! Je m’explique. Dans la plupart des jeux reprenant le même concept, tout est fait pour que le joueur s’ennuie le moins possible. Ainsi, il est fréquent et de bon ton que certaines grosse phases de dialogue soit coupées par un mini-jeu, une animation spécifique ou encore une séquence d’investigation. Trois facteurs qui sont véritablement indissociables d’un polar comme Psycho-Pass, et qui pourtant sont tous absents du titre. Qu’en résulte-t-il ?
Mode Destruction létale !
Psycho-Pass : Mandatory Happiness serait un bon livre. En l’état, il passe plutôt dans la catégorie du visual-novel feignant. Certes, le scénario respectant l’animé et proposant une intrigue efficace tient en haleine, mais pour le reste, il faudra se contenter d’enchaîner les pressions sur la touche X pour passer à la boîte de dialogue suivante. Si les arrière-plans sont de bonnes factures, tout comme l’OST, reprenant celle de la série, le tout se veut être assez « vide » et n’arrive pas à embarquer outre mesure le joueur. Il y a comme une sensation de « fan-service » mal fait avec ce titre.
Car, en effet, avoir un bon scénario ne fait pas tout. Personnellement, ma ligne de conduite est la suivante : « ne pas faire confiance à l’histoire, faire confiance au narrateur ! ». En soi, cela se vérifie : un bon conteur sait tenir en haleine son public, peu importe l’intrigue. Dans le cas de ce Psycho-Pass, le scénario tient la route, mais pas la narration, qui se veut par moment très molle !
Le titre respecte l’anime, mais moins le genre du visual-novel !
Nous pourrons également pester contre le fait de n’avoir aucune scène d’investigation à proprement parler. C’est tout de même un comble de suivre un policier qui n’enquête pas ! Les empreintes se relèvent toutes seules, les pistes se dessinent d’elles-mêmes et les collègues font la majeure partie du travail. Au final, il n’y à qu’à se rendre dans le lieu en question pour que tout se fasse automatiquement. J’aurai aimé un peu plus de recherche, d’enquête, comme Ace Attorney le fait à sa manière !
Concernant les phases avec le Dominateur, même constat. On nous explique ce qu’il se passe, point ! Il y a ce côté « épique » dans la série qui ne reflète d’aucune façon dans le jeu. C’est fort dommage, car les visual-novel sont, d’habitude, bien plus travaillés que cela ! C’est assez décevant, surtout lorsque l’on connaît le potentiel qu’aurait pu avoir le soft, et ce qu’il aurait pu devenir avec un peu plus de risques. Espérons, s’il y a une suite, que ces défauts seront corrigés !
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