Effectivement, si cela vous a échappé jadis, la franchise Q.U.B.E. était à l’origine un projet étudiant de Daniel Da Rocha, Jonathan Savery et Dave Hall de l’Université de Newport, qui s’est finalement concrétisé lorsque ces derniers ont fondé leur propre studio, Toxic Games. En effet, le premier volet est sorti en 2011, suivi d’une Director’s Cut, qui ajoutait entre autres un côté narratif au titre.
Le premier opus avait très clairement une atmosphère un peu empruntée à Portal au niveau de son esthétique certes, mais qui arrivait à raconter non seulement une histoire différente sortant des sentiers battus, tout en proposant des énigmes relativement variées, avec l’utilisation des différents cubes. On est sur le même principe dans Q.U.B.E. 2 avec, comme l’ont dit les développeurs avant sa sortie, de nouvelles énigmes encore plus travaillées suivi d’un aspect narratif beaucoup plus poussé. Du coup, que vaut réellement cette suite de Q.U.B.E. ? Est-elle franchement bien meilleure que son aîné ?
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ToggleEnfermée dans le Q.U.B.E.
Rassurez-vous, si vous n’avez jamais joué au premier volet, vous ne serez pas perdu en jouant directement à Q.U.B.E. 2. Il s’agit là d’une histoire totalement nouvelle, même si elle peut faire référence au premier opus qu’une ou deux fois, sans que cela ait un impact forcé sur la narration. Dans Q.U.B.E. 2, vous prenez le contrôle d’une archéologue du nom d’Amelia Cross, qui se retrouve en combinaison, doté de gants technologiques, et ne se souvenant absolument pas de ce qu’elle fait là, ni comment elle est arrivée là. Vous ferez par la suite connaissance d’une certaine Emma Sutcliffe, à la recherche de survivants. La bougresse vous demandera par ailleurs de tenter de récupérer une balise, et essayer de voir si des survivants sont dans le coin.
C’est clairement le point de départ de l’intrigue, et notre héroïne devra bien évidemment progresser dans le soft tout en résolvant un paquet de puzzles en tout genre. Les divers dialogues entre Amelia Cross et Emma Sutcliffe restent bien écrits la plupart du temps, même si leur relation est à notre sens un peu sous-exploitée. Mais qu’à cela ne tienne, Q.U.B.E. 2 parvient à nous accrocher tout le long du jeu par sa narration bien ficelée, et qui n’en dévoile que petit à petit, jusqu’à ce que l’on comprenne vraiment ce qu’il se trame concrètement.
On sent toute la bonne volonté de Toxic Games pour nous pondre une histoire captivante, et autant dire que c’est réussi en tout point.
En somme, Q.U.B.E. premier du nom avait déjà du potentiel dans sa manière de raconter une histoire, et Q.U.B.E. 2 a littéralement transformé l’essai en arrivant à nous captiver tout le long, ce qui fait globalement plaisir car les développeurs arrivent incontestablement à marier l’aspect puzzle et narratif en simultané. On n’avait plus vu ces deux aspects se marier parfaitement depuis Portal 1 & 2.
Il y a également une chose qu’il faut savoir : le jeu aura à la fin deux cheminements différents, ce qui permet toutefois une rejouabilité, en sachant que le soft se termine entre six ou sept heures de jeu sur une première partie. D’ailleurs, dommage qu’il n’y ait pas de contre-la-montre comme sur le premier volet pour rallonger encore plus la durée de vie du soft au passage. Mais, outre cela, il faut bien admettre une chose sur le titre de Toxic Games, c’est sa direction artistique à tomber par terre. On ne va pas se mentir, le soft a vraiment quelques airs de Portal au premier abord, mais on sent toutefois que les développeurs ont clairement voulu s’en éloigner, en proposant quelques décors plus colorés, et des panoramas tout aussi saisissants qu’énigmatiques.
On sort les gants pour résoudre les puzzles
Sans grosse surprise, Q.U.B.E. 2 reprend les mêmes mécaniques de son aîné, tout en améliorant significativement son gameplay. Désormais, vous n’aurez plus à juste bouger les divers cubes de couleurs déjà posés, car vous pourrez les faire apparaître aux endroits indiqués instantanément. On retrouvera en somme le cube bleu qui nous fait sauter, le cube rouge qui fait office de pilier, et enfin le cube vert que l’on peut faire apparaître, mais que l’on ne peut pas bouger. Pour le coup, finit les cubes jaunes et violets présents dans le premier volet, et qui n’étaient que peu utiles dans le gameplay qu’on se le dise. Autre nouveauté diablement intéressante par ailleurs, vous avez la possibilité de supprimer les cubes instantanément pour tout recommencer de zéro, rien qu’en appuyant sur la clic du milieu de votre souris, si vous jouez sur PC.
Côté énigmes sinon, c’est incontestablement le gros point fort du jeu. Le titre de Toxic Games jouit d’une palanquée d’énigmes tout aussi variées qu’absolument ingénieuses sur tous les points. Il faudra comme dans le premier opus sans cesse observer l’environnement afin de trouver la solution pour progresser dans les puzzles et ainsi passer à la suite. Il est qui plus est intéressant d’observer que les puzzles à résoudre ne seront jamais les mêmes entre utiliser des caisses pour ouvrir des portes et activer des mécanismes, l’utilisation du feu et de l’essence, ou encore jouer avec le magnétisme par exemple.
Q.U.B.E. 2 améliore sensiblement son gameplay en s’appuyant sur ses bases, et en y ajoutant quelques nouvelles features assez intéressantes, et des puzzles inspirés.
Bien sûr, on retrouvera parfois quelques mécaniques déjà vues dans le premier volet mais qu’à cela ne tienne, le renouvellement reste constant, et les puzzles vous feront systématiquement travailler votre matière grise. Seul bémol véritable à noter, ce sera peut-être la progression un peu redondante proposée, car la résolution des puzzles servira à chaque fois de prétexte pour activer des générateurs, justifiés par le scénario. Côté progression, on a vu beaucoup mieux il faut bien l’avouer, et heureusement que les énigmes sont tout simplement bien foutues, et que vous ne ferez jamais la même deux fois.
A contrario, Q.U.B. E. 2 a l’avantage néanmoins de se doter d’une difficulté progressive pour le moins bien équilibrée. En effet, si on remarquera au début du jeu des puzzles d’une facilité déconcertante, on se rendra compte assez vite que ces derniers se corsent petit à petit au fil de notre progression. Une très bonne chose en soi, surtout que l’on passera la plupart du temps à pousser ce soupir de satisfaction une fois le puzzle terminé plutôt qu’à être véritablement frustré, pour notre plus grand bonheur.
La claque made in Toxic Games
Q.U.B.E premier du nom était véritablement joli graphiquement parlant, bien qu’un peu trop redondant sur les décors, et faisant trop souvent penser aux deux volets de Portal comme nous avons pu l’évoquer plusieurs fois dans notre test. Sur Q.U.B.E. 2, le changement se voit inexorablement. Le moteur graphique est dans un premier temps très bluffant notamment sur la version PC que nous avons pu tester avec les paramètres graphiques à fond. Le titre est parfaitement propre avec aucune trace d’aliasing, les jeux de lumière sont majestueux, et le titre est un peu plus coloré au niveau des salles. Et outre son level-design intelligent, la modélisation des décors est assez bluffante, et on trouve qui plus est des panoramas tout simplement splendides et plus variés que son aîné. Mis à part quelques petits bugs de collision qui se font bien plus rares que le premier opus, Q.U.B.E. 2 a largement corrigé les défauts du premier opus, et le titre est qui plus est d’une fluidité impeccable, avec un moteur physique totalement exemplaire et crédible.
Enfin il y a la bande-son, et c’est une nouvelle fois aussi réussi que Q.U.B.E. premier du nom. Les doublages sont en V.O. et une nouvelle fois d’excellente qualité et cette fois-ci, on a enfin les sous-titres en français à l’instar de son prédécesseur, qui était totalement en anglais. Toxic Games nous livre en sus des thèmes musicaux encore de qualité comme sur le premier volet, et alternant entre des musiques électro reposantes et énigmatiques. En somme, ça colle super bien avec l’atmosphère un peu mystérieuse proposée, et on apprécie du début à la fin !
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