Il est étonnant de constater qu’après toutes ces années, Quake et ses suites disposent encore d’une communauté si active et passionnée, au même titre que DOOM d’ailleurs. C’est sûrement pour cette raison qu’un certain Quake Remastered fut annoncé le 19 août dernier. Une version liftée du premier épisode qui arrivait dans la foulée sur PC, Nintendo Switch, PlayStation 4 et Xbox One, avec une disponibilité immédiate dans le Game Pass. Nous avons sauté sur l’occasion pour nous replonger dans ce FPS horrifique et gore de 1996.
Conditions du test : Nous avons joué une bonne dizaine d’heures sur la version Xbox One du tire, disponible dans le Game Pass.
Retour en 1996
Il y a tant à dire sur id Software et ce que ce studio mythique a apporté au jeu vidéo. D’abord avec Wolfenstein, qui fut précurseur dans le milieu du First Person Shooter, puis avec DOOM bien évidemment, un titre qu’on ne présente plus. Ces deux licences ont, d’ailleurs, encore droit à des suites à l’heure qu’il est, avec les récents Youngblood et Eternal. Bien que son dernier opus solo en date remonte tout de même à 2005, Quake ne démérite pas non plus. Notamment parce que le premier épisode fut lui aussi précurseur dans le milieu du FPS, avec la fin des modèles 2D pour le bestiaire, et des environnements entièrement modélisés en 3D.
Le titre a connu son heure de gloire, qui a mené à deux suites, elles aussi très bonnes, puis à un certain Quake 4, bien plus clivant. Il faut dire que ce dernier, à l’instar de DOOM 3 d’ailleurs, s’orientait vers une recette plus moderne, s’éloignant du DOOM-Like et plus généralement du Fast-FPS. Depuis, nous avons eu droit à un spin off orienté stratégie, ainsi qu’à un nouvel opus, exclusivement axé compétition : Quake Champions. On aimerait vous dire que l’évolution est aussi réussie que chez DOOM et Wolfenstein, mais il faut reconnaître que la licence reste en retrait…
Ainsi, l’annonce de Quake Remastered sonnait comme une excellente nouvelle aux oreilles des nostalgiques. Reprendre ce jeu si singulier, à l’ambiance sombre et poisseuse, pour en faire quelque chose d’un peu plus beau et jouable sur les supports actuels, voilà une riche idée ! Et on ne va pas se le cacher, bien que ce premier opus ait évidemment vieilli, ce fut un vrai plaisir que de retourner démembrer du démon par centaines !
Un gros coup de vieux ?
Bien sûr, la première chose qu’on regarde dans un cas comme celui-ci, c’est l’aspect graphique. Nous sommes face à un simple remaster, pas face à un reboot comme a pu connaître DOOM en 2016. La précision n’est peut-être pas nécessaire, je vous le concède, pourtant on serait tenté de croire que le jeu de 1996 a changé dans cette version paraissant 25 ans plus tard. Malheureusement pour les plus jeunes, ce n’est absolument pas le cas ! En effet, Quake Remastered n’a eu droit qu’à un lifting visuel, le rendant certes plus regardable, mais ne changeant rien au constat final : il s’agit exactement du même jeu.
Cela étant, les amoureux de Fast-FPS old school, comme ceux qui suivent de près l’actualité de 3D Realms par exemple (coucou Ion Fury), en auront pour leur argent. En effet, si l’on reconnaît bien le Quake d’origine dans cette version, le travail de remasterisation est néanmoins remarquable. On est toujours face à du gros pixel, comme à l’époque, mais du gros pixel en HD, plus lisse, et bénéficiant de tout un tas d’effets bien mieux gérés. Notamment ceux de lumière, qui rendent vraiment bien dans cette édition de 2021. Le tout est par ailleurs très fluide et permet un affichage large (contrairement à l’époque).
Quant aux sensations, il n’y a pas à chercher loin, ce sont toujours les mêmes qu’en 1996 ! Ce premier Quake dispose d’une ambiance très sombre, à la limite de l’horrifique, ce qui lui confère une aura étrange, à l’image des versions PlayStation de DOOM. Ce que la bande-son, toute en bruitages glauques et en mélodies de fond glaçantes, vient par ailleurs corroborer ! Cela étant, difficile de passer à coté de l’éléphant dans la pièce : le titre est tout bonnement jubilatoire. On explose du monstre à la pelle, au sens figuré comme au littéral, et il faut bien reconnaître que cela fonctionne toujours aussi bien.
Ce que le titre doit autant à sa profusion d’hémoglobine qu’à sa prise en main immédiate. On est clairement face à un FPS simple d’accès, avec une touche pour sauter, une pour tirer, et une pour changer d’arme. Rien de plus, et c’est amplement suffisant, puisque ce qui va primer ici c’est le level design, et les affrontements nerveux où de bons réflexes seront obligatoires. Comme d’habitude, le génial studio id Software a réalisé un travail merveilleux à l’époque, permettant à ce titre de demeurer intemporel.
Reste la question du rapport qualité prix, et à ce niveau on ne peut qu’applaudir. Pour moins de dix euros, le titre embarque d’office les deux premières extensions officielles du jeu, à savoir Scourge of Armagon et Dissolution of Eternity. En sus, nous avons droit à Dimension of the Past et Dimension of the Machine, la première étant parue pour les 20 ans de Quake, la seconde étant inédite. On est déjà sur une quantité de niveaux tout simplement énorme, et dans des styles visuels assez différents de surcroît. Dommage que les meilleures extensions non officielles n’aient pas été incluses… Enfin il n’y avait pas vraiment de question à se poser à ce sujet !
Reste du multijoueur, aussi étonnant que cela puisse paraître, avec des parties en 4vs4 en local, mais aussi en 8vs8 en ligne. Le tout tourne plutôt bien, et le matchmaking ne met pas de temps à nous trouver une partie à l’heure où nous écrivons ces lignes. Que demander de plus ? La version Nintendo 64 de Quake par exemple, disponible dans le volet Extension sur l’écran d’accueil, et ce entièrement gratuitement. Un petit bonus pas déplaisant, bien que cette édition soit beaucoup moins regardable.
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