Bien avant Rage 2, il y a eu son premier volet en 2011, Rage. A l’époque, il s’agit tout bonnement du nouveau petit bébé d’id Software, qui se met donc lui aussi à un jeu doté d’un background post apocalyptique. Pas dénué de défauts, le soft avait rencontré un certain succès, malgré une fin qui laissait sur notre faim. Depuis, la licence a effectué un assez long silence radio, jusqu’à ce qu’il soit annoncé l’année dernière avec un premier teaser, soit le 14 mai 2018. Intitulé simplement Rage 2, le soft change totalement de ton en matière d’ambiance, et est qui plus est développé par id Software de nouveau, mais en collaboration avec Avalanche Studios cette fois-ci. En effet, le soft tourne sur l’Apex Engine d’Avalanche, qui était notamment utilisé sur le décevant Generation Zero. Mais bref, étant donné qu’il y a id Software derrière, plutôt expérimenté en matière de FPS diablement bourrin, dynamique et directement fun, le retour de la licence via Rage 2 est-il gagnant et de loin ?
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Même si le premier Rage n’a jamais été exceptionnel concernant son histoire, id Software l’a quand même continuée dans Rage 2. A défaut d’incarner Nicholas Raine du premier opus – que l’on aperçoit quand même sur cette suite -, nous prenons le contrôle de Walker dans Rage 2. Le soft prend place plus de trente ans après les événements du premier volet, où l’Autorité ne semble pas avoir dit son dernier mot car elle est bien de retour. Sous les ordres du général Martin Cross, la ville de Vineland est mise sans dessus dessous par les sbires de ce dernier, tuant au passage la tante de notre héros. Pour tenter de retrouver une certaine liberté dans le Wasteland et accessoirement se venger du général maléfique, le bougre va devoir tout mettre en œuvre pour l’éliminer, et ainsi éradiquer définitivement la colonne vertébrale de l’Autorité.
On ne le sait que trop bien, id Software n’a jamais eu pour vocation de proposer une histoire très profonde dans ses titres. C’est encore le cas sur Rage 2, qui nous propose au final une narration qui ne sert que de prétexte, et des personnages qui ne sont pas forcément exploités à leur summum. Ceci dit, leur look complètement punk et déjanté fait office de compensation, mais on restera sur le fait que Rage 2 fait un peu comme DOOM. Effectivement, on se doute dès les premiers instants comment le jeu va se terminer, et ce n’est au final pas très surprenant qu’on se le dise. Par contre, on sent que les développeurs ont été surtout grandement influencés par Mad Max : Fury Road en l’occurrence, et cela se ressent tout le long. Bref, le background post-apo orchestré par id Software et avalanche studios marche bien, avec un ton plus décalé que le premier volet.
Avalanche Studios et id Software nous laisse au passage une fin ouverte dans Rage 2, mais en revanche plus travaillée que son aîné. En effet, le endgame du titre est complètement organique avec le monde ouvert gigantesque que nous proposent les développeurs dans cette suite, et c’est vachement cohérent. Id software en particulier, semble avoir donc appris de ses erreurs, et la fin bâclée du premier Rage qui avait déçu pas mal de joueurs. Ce n’est pas plus mal, et nous apprécierons évidemment les différentes références que l’on peut trouver dans le soft, dont à DOOM. Au passage, sachez qu’il est possible de choisir au début du jeu le sexe de notre héros. Vous ne pouvez d’ailleurs que changer le sexe du personnage, pas plus. Donc si vous avez envie de jouer Walker version fille, vous pouvez. En revanche, les répliques de notre héros ou héroïne ne changeront pas.
Dans Rage 2, ce qui charme d’entrée de jeu, ce sera aussi cette direction artistique qui fait une fois de plus bien mieux que son prédécesseur. Quand Rage proposait jadis des environnements semi-ouverts qui manquaient incontestablement de variétés, Rage 2 corrige radicalement le tir de ce point du vue-là. Attendez-vous à parcourir des marécages peu ragoûtants, des dunes ensevelissant des immeubles de l’ancien monde, en passant par des jungles luxuriantes, des déserts arides ou bien encore quelques régions montagneuses pas dénués de dangers. Les panoramas sont clairement plus variés que le volet précédent, et s’offrent même des teintes beaucoup plus colorés que Rage premier du nom, ce qui accentue ce côté Mad Max complètement décalé qui fonctionne très bien.
Quand DOOM et Bulletstorm rencontrent Mad Max
Histoire de continuer sur de bonnes bases pour la franchise, Rage 2 s’offre un gameplay largement revisité avec une belle masse de nouveautés en veux-tu en voilà. D’ores et déjà, nous avons dans un premier temps les pouvoirs de nanotrites. Ces dernières se gagnent en trouvant des arches qui sont indiquées ou non sur la map. Celles-ci vous confèrent quelques pouvoirs comme de nouvelles armes. D’ailleurs, vos super-pouvoirs nanotrites ajoutent indéniablement une grosse plus-value au gameplay, basé sous le signe de la variété. Vous pouvez dasher avec un système de déplacement rapide qui se réactive toutes les 3 secondes après une utilisation, envoyer valdinguer les ennemis avec la destruction cinétique, sauter dans les airs et balancer une onde de choc au sol, et j’en passe. Bien évidemment nous n’allons pas citer tous les pouvoirs pour vous laisser la surprise mais pour faire simple, ces pouvoirs nanotrites apportent une certaine jouissance sans précédent dans les gunfights, avec ce sentiment de puissance incommensurable.
Justement, parlons-en des gunfights. Ces derniers sont beaucoup plus pêchus que son prédécesseur. Etant donné que c’est id Software derrière, force est de constater que les bougres ont repris plus ou moins le feeling totalement brutal, nerveux et dynamique que l’on retrouvait déjà dans DOOM. On y trouve également un petit côté Bulletstorm, ce qui n’est pas pour nous déplaire. Qu’on se le dise, à aucun moment vous ne vous ennuierez à dézinguer des mutants, ou bien quelques cramés et suaires. Vous disposez également d’une belle panoplie de pétoires entre pistolet à rafale, fusil d’assaut, fusil à pompe, pistolet à fléchette d’attraction qui balance des fléchettes de gravité, mais également le fameux wingstick pour trancher quelques têtes de ci de là. Le corps à corps est quant à lui féroce, on peut aussi effectuer quelques glissades tout en tirant… Le tout, dans une interface old-school à base de barre de vie, et avec de la bonne vieille feltrite ou une infusion de santé pour vous soigner. En bref, on s’amuse bien sur les gunfights de Rage 2 qui donne toutes les clés en main aux joueurs pour varier ses approches. On notera également une I.A. particulièrement agressive en normal, et bien foutue.
Rage 2 s’offre des gunfights diablement fun, variés, et surtout un monde ouvert touffu en activités annexes.
La production développée conjointement par Avalanche Studios est id Software est aussi bien différente de la première itération de la franchise. Irréfutablement, Rage 2 jouit d’environnements plus grands et plus ouverts. Si l’introduction est forcément assez linéaire en soi, ce n’est que par la suite que l’on se rend compte de la liberté qui est offerte aux joueurs dans cette suite. le jeu vous laisse libre court à une exploration grisante, et offrant des activités bien distinctes à perte de vue. Des attaques de convois, des courses de voitures, mutant bash tv et ses arènes, du nettoyage de repaire de bandits, de station-service ou nid de mutant, des mini-boss à combattre, des stations de chargement à défendre, des cibles à éliminer… Qu’on se le dise, Rage 2 met tout simplement le paquet en matière de contenu, et vous aurez sans cesse de nouveaux lieux à également explorer à chaque fois que vous parcourerez la map, qui est facilement quatre fois plus grande que son aîné. On ne se lassera jamais sur ce monde ouvert finalement bien fournit, et vous tomberez tout le temps nez à nez avec une activité à faire dans le titre, qui est bien plus vivant que Rage premier du nom car vous croiserez tout le temps quelques bandits, mutants, des marchands ambulants voire des voitures ennemis vous tirant dessus.
Si on parlait de DOOM, il y a aussi son côté Mad Max autant sur la direction artistique, que sur les courses ou les balades en véhicules. Au total, ce sont pas moins de 16 véhicules que vous pourrez manipuler dans le Wasteland. Bien entendu pour les débloquer tous, vous devrez en général les trouver, puis les ramener dans l’une des trois villes marchande entre Wellspring, Lagooney et Gunbarrel. Au tout début du jeu quoi qu’il en soit, vous n’aurez que le phénix seulement. Ce sera d’ailleurs le seul véhicule qui pourra être améliorable moyennant des pièces mécaniques, car les autres bolides auront déjà leurs attributs au niveau de la résistance, du feeling, ou de leur arme. Côté conduite en revanche, ce sera là où le bât blesse. Si la maniabilité varie d’un véhicule à l’autre, il faut admettre que pour négocier les virages, cela devient vite la galère même avec le frein à main, voire l’espèce de dash que les développeurs ont rajouté sur chaque véhicule. En plus, on peut très facilement perdre le contrôle de notre bagnole, et même la faire voltiger sans raison quand cette dernière se prend ne serait-ce qu’un petit bout de décor…
Vous l’aurez compris, on a vu mieux niveau physique, et que ce soit au clavier/souris ou à la manette dans les contrôles, c’est la même chose. Ceci dit, on appréciera tantôt les sensations de vitesse pas vraiment vilaines mais encore une fois sur un véhicule lourd, ce sera assez mollasson… On a la sensation que les développeurs étaient tiraillé entre une conduite arcade ou réaliste, et ont opté pour une conduite hybride pas des plus agréables, et dont votre automobile va parfois pédaler dans le semoule quand vous faites du hors-piste. Faire une conduite comme le premier Rage mais en version peaufinée aurait été plus judicieux.
Si tu as la rage, joues à Rage 2 !
Là où Rage 2 a considérablement approfondi son système de jeu de fond en comble, c’est indéniablement sur la partie améliorations. En premier lieu, on retrouve déjà l’inventaire, bien mieux amené. Vous aurez vos équipements prédéfinis, en sus des différentes ressources que vous aurez ramassé en chemin pour crafter comme toujours vos wingsticks, grenades, et les infusions de capacités, santé et overdrive. La seule chose qui change, c’est qu’il faudra obligatoirement passer par des marchands pour acheter des plans pour lesdits accessoires, afin de pouvoir les augmenter de rang, et ainsi pouvoir en fabriquer si vous êtes en rade. Cet aspect revisité change carrément et est plus léger pour notre plus grand plaisir.
Viens ensuite les pouvoirs nanotrites et les armes à customiser. Ces deux parties se dotent d’un système de rang pour chaque arme et pouvoir. Cela aura en général pour effet de tout bonnement vous donner des bonus non négligeables. De plus, les différents pouvoirs de nanotrites auront chacun un arbre à compétences à améliorer à base de bonus de nanotrites, trouvables dans les coffres archéens ou via des marchands, afin de leur donner de nouvelles capacités. Pour les armes, il vous faudra en revanche des mod d’armes, afin de rajouter à vos pétoires une meilleure capacité pour son chargeur, un nouveau mode de tir, et j’en passe. Le système de jeu est diablement bien ficelé en soi, et il faudra clairement y passer de nombreuses heures pour tout améliorer, et d’être surpuissant aux yeux des ennemis.
Enfin, nous avons les projets. En clair, il s’agit grosso modo d’un arbre à compétences pour chaque personnage à savoir Lily Prowley, Loosum Hagar, Anton Kvasir, et le capitaine John Marshall. Pour gagner des points de projets à dépenser pour chacun de ces arbres à compétences basé sur les nanotrites, le combat, ou encore la fabrication, il suffira d’accomplir diverses missions ou activités pour chaque personnage, et ainsi faire monter sa jauge de niveau pour en glaner un ou plusieurs. Là encore, nous avons droit à une mécanique de jeu qui reste certes classique, mais véritablement bien amenée, et qui montre que Rage 2 s’est incontestablement approfondi comme jamais.
Pour la durée de vie en sus, Rage 2 est déjà plus long que son aîné, qui se pliait facilement en huit heures. Cette fois-ci, monde ouvert oblige, le soft se boucle en 12h de jeu en mode normal, en traînant parfois sur quelques missions annexes, tout en découvrant certains lieux. L’expérience pourra du coup être prolongé de plusieurs heures supplémentaires si vous décidez de poncer le jeu à fond, que ce soit dans les missions secondaires, ou le nombre de choses à acheter du côté des nombreux marchands dans les trois villes. Cerise sur le gâteau, sachez que du contenu supplémentaire arrivera par la suite après la sortie du jeu, et nous avons hâte de voir ce que les développeurs nous réservent.
La patte id software et avalanche studios qui fonctionne
Comme nous l’avons précisé plus haut, Rage 2 tourne effectivement sur le moteur graphique d’Avalanche Studios, l’Apex Engine. Il a déjà fait ses preuves par le passé, et il faut dire qu’il continue mine de rien de nous époustoufler techniquement parlant. Id Software semble en effet maîtriser comme il faut le moteur graphique d’Avalanche Studios en nous proposant des panoramas post-apocalyptiques franchement flatteurs pour la rétine, et surtout des textures de très bonne qualité. Le cycle jour/nuit est lui aussi vachement plaisant, avec une modélisation de la végétation et des modèles 3D pas vraiment vilains pour le coup. On notera également quelques bons effets de lumières et pyrotechniques, qui nous indiquent très clairement que l’Apex Engine en a encore dans le ventre. Dans l’ensemble, le jeu est véritablement joli, mais on sait malheureusement aussi que ce moteur graphique est pas mal bugué. On y retrouve du clipping, des bugs de collisions en tout genre, ainsi que des bugs de scripts sur une ou deux missions, qui nous ont obligés à recharger une partie. Côté optimisation, Rage 2 est par contre tip top sur PC avec une bonne fluidité, à l’exception de quelques légers micro freezes sur des phases en voitures ou certains gunfights, mais rien de bien méchant qui viennent ternir l’expérience.
Pour terminer, le sound-design est l’un des points forts du FPS. Le titre propose une atmosphère en parfaite adéquation avec ce background à la mad max. On sent derrière le savoir-faire d’id Software pour nous proposer une bande-son qui arrive à rythmer bien comme il faut chaque séquence de jeu. C’est bel et bien le cas sur Rage 2, même si comme le level-design de certaines missions par exemple, on ressent un côté DOOM. Alors peut-être que dans le fond, Rage et DOOM sont étroitement lié sait-on jamais mais qu’on se le dise, on retrouve dans ses musiques une certaine influence DOOM. Néanmoins ce n’est pas très gênant, car Rage 2 garde malgré tout son identité sonore. En sus, le soft jouit également de doublages français de qualité, avec un assez bon acting en globalité. On appréciera aussi Walker, qui n’hésite pas à nous sortir tantôt quelques répliques vraiment marrantes.
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